jeudi 31 mars 2016

La Maison de la Terreur / La Casa con la scala nel buio / Blade in the Dark

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site wrongsideoftheart.com  

de Lamberto Bava. 1983. Italie. 1h48 (version intégrale) - 1h36 (France). Avec Andrea Occhipinti, Anny Papa, Fabiola Toledo, Michele Soavi, Valeria Cavalli, Stanko Molnar.

Sortie salles France: 23 décembre 1987. Italie: 11 mai 1983

FILMOGRAPHIE: Lamberto Bava est un réalisateur et scénariste italien, né le 3 avril 1944 à Rome.
1980: Baiser Macabre. 1983: La Maison de la Terreur. 1984: Apocalypse dans l'océan rouge. 1984: Blastfighter. 1985: Demons. 1985: Midnight Horror. 1986: Demons 2. 1991: Body Puzzle. 2006: Ghost Son.


Largement inspiré par Ténèbres d'Argento et un peu moins de Blow Up (pour la résolution de l'assassin à travers une pellicule), Lamberto Bava nous offre avec la Maison de la Terreur un sympathique ersatz du Giallo à défaut de nous passionner vers une ultime demi-heure un tantinet poussive par moments. Hormis ce léger handicap, le cinéaste parvient à instaurer un suspense soutenu au sein de son thriller typiquement transalpin, ponctué comme le veut la tradition de meurtres sanglants assez réussis pour nous impressionner en mode viscéral. Le PitchMusicien pour le cinéma, Bruno loue une résidence afin de parfaire sa dernière composition en toute tranquillité. Alors qu'une jeune voisine vient lui rendre visite pour l'accoster, cette dernière est assassinée par un mystérieux rôdeur. Inquiet par sa disparition, Bruno ne tarde pas à suspecter qu'un meurtre vient d'être commis dans sa villa. Par le biais du huis-clos domestique auquel l'ombre du tueur plane à chaque recoin, Lamberto Bava nous confectionne donc un psycho-killer anxiogène futilement atmosphérique. 


Par l'entremise d'un leitmotiv musical (parfois rébarbatif avouons-le) et d'une scénographie domestique aimablement stylisée, le cinéaste s'efforce de singer le cinéma d'Argento si bien que certains plans dans les poursuites et exactions (la position des victimes, l'aménagement du jardin de la villa) semblent avoir été calqués sur Ténèbres (notamment la tenue vestimentaire des voluptueuses actrices lascives). Sans compter ses éclairages oniriques chargés de teintes limpides et bleu-ciel afin d'agrémenter son design domestique. Pourtant, ce sentiment largement référentiel est pallié par la sincérité de Lamberto Bava soucieux d'y façonner un psycho-killer étrangement inquiétant au sein d'un dédale mortuaire. Le cinéaste transfigurant avec application permanente chaque recoin de la demeure à l'instar d'un théâtre macabre batifolant avec la mort. Qui plus est, il parvient avec assez de créativité à styliser deux meurtres dans la manière d'assassiner suivi de l'art de l'agonie morbide. Sans déflorer la résolution de l'intrigue également inspirée d'un grand classique du genre, Bava finalise sa conclusion avec une certaine habileté afin de justifier la pathologie traumatique du tueur en corrélation avec le cinéma de genre.


Hormis un jeu d'acteurs perfectible quelque peu attachant dans leur modeste sincérité et les références saillantes empruntées à Ténèbres (esthétisme limpide à l'appui au sein d'une villa harmonieuse), La Maison de la Terreur dilue un mystère latent gentiment magnétique autour de fulgurances criminelles à la fascination morbide. S'efforçant de rendre une copie de travail formellement ciselée, Lamberto Bava s'extirpe miraculeusement de la médiocrité grâce à son aimable ambition d'émuler son maître, et ce en dépit de quelques baisses de rythme (et d'intérêt) lors de sa dernière partie rehaussée d'un final crédible. 

Dédicace à Céline Trinci.

*Bruno
23/03/23. 3èx.

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