Photo empruntée sur Google, appartenant au site paperblog.fr
de Lucio Fulci. 1980. Italie. 1h32. Christopher George, Catriona MacColl, Carlo De Mejo, Antonella Interlenghi, Giovanni Lombardo Radice, Daniela Doria, Fabrizio Jovine, Luca Venantini.
Sortie salles France: 10 Décembre 1980. U.S: Mai 1983
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Lucio Fulci est un réalisateur, scénariste et acteur italien, né le 17 juin 1927 à Rome où il est mort le 13 mars 1996. 1966: Le Temps du Massacre, 1969 : Liens d'amour et de sang , 1971 : Carole, 1971: Le Venin de la peur,1972 : La Longue Nuit de l'exorcisme, 1974 : Le Retour de Croc Blanc, 1975: 4 de l'Apocalypse, 1976: Croc Blanc, 1977 :L'Emmurée vivante, 1979: l'Enfer des Zombies, 1980 : la Guerre des Gangs, 1980 : Frayeurs, 1981 : Le Chat noir, 1981 : L'Au-delà, 1981 : La Maison près du cimetière , 1982 : L'Éventreur de New York , 1984 : 2072, les mercenaires du futur, Murder Rock, 1986 : Le Miel du diable , 1987 : Aenigma, 1988 : Quando Alice ruppe lo specchio,1988 : les Fantomes de Sodome, 1990 : Un chat dans le cerveau, 1990 : Demonia, 1991 : Voix Profondes, 1991 : la Porte du Silence.
"Morts en Veille : L’Horloge Funèbre de Dunwich".
Un an après L'Enfer des Zombies, Lucio Fulci poursuit sa quête de l’horreur organique avec Frayeurs, deuxième volet d’une quadrilogie érigée sur le mythe du zombie latin. Poème putride où les morts tourmentent les vivants par l’entremise de la peur, cette clef de voûte du cinéma transalpin insuffle une angoisse sourde, rampante, jusqu’à obséder le spectateur dans les recoins de son inconscient.
Le public du festival du Rex ne s’y est d’ailleurs pas trompé, lui attribuant son Grand Prix à Paris.
Le pitch :
À Dunwich, le père Thomas se pend dans un cimetière. Depuis ce suicide aux relents de blasphème, une chape de peur s’abat sur les habitants, convaincus que les morts vont se relever pour les persécuter. Une médium, un journaliste, un psychiatre et l'une de ses patientes se lancent dans une course contre la montre pour retrouver sa tombe avant la veillée de la Toussaint, et refermer les portes de l’enfer.
En 1979, L’Enfer des Zombies conquit les spectateurs du monde entier par sa fusion d’horreur exotique et de gore subversif, irriguée de scènes de terreur inoubliables. Un an plus tard, Fulci transcende l’épouvante avec Frayeurs, souvent associé à L’Au-delà, autre chef-d’œuvre maudit. Le récit, toujours aussi minimaliste, sert surtout de prétexte à une enfilade de visions cauchemardesques. Quatre personnages unis par l’urgence affrontent la menace rampante de morts-vivants libérés par le suicide d’un prêtre renégat.
Le script linéaire s’efface derrière une succession d’événements sanglants, taillés pour coller le spectateur à son siège.
Toute son efficience repose sur le talent instinctif de Fulci à ériger une atmosphère vénéneuse, un climat de trouille irréel mais pénétrant.
À la manière d’un rêve fiévreux, chaque séquence semble flotter entre deux mondes : celui des vivants et celui des morts.
Sous l’égide d’un prêtre apostat, ces charognes fantomatiques reviennent hanter la terre, se jouant de leur immatérialité pour surgir sans prévenir, comme des ombres qui n’obéiraient plus à aucune loi.
L’atmosphère mortifère, suintant à travers chaque plan, nous enferme dans une étrangeté permanente.
Le poète du macabre nous offre un cortège d’images saisissantes, ancrées dans un onirisme pestilentiel : les apparitions glacées d’Émilie, du prêtre, de la vieille femme ; la pluie d’asticots s’abattant sur les héros ; ou encore ce point d’orgue lyrique enfoui dans les souterrains d’un caveau bleuté.
Les effets gores, signés Gianetto De Rossi, frappent par leur impact viscéral — la femme aux larmes de sang vomissant ses entrailles, l’illettré trépané à la perceuse — autant de visions d’horreur brute, frontale, aussi cruelles qu’inventives.
Impossible aussi d’ignorer la partition funèbre de Fabio Frizzi : une mélodie percutante, parfois quasi chorégraphique, qui élève certaines séquences au rang de ballets macabres. Et cette bande-son sourde, où les râles d’agonie des morts contaminent le silence, se glissent derrière le grincement des portes, l’écho des placards poussiéreux…
Le script linéaire s’efface derrière une succession d’événements sanglants, taillés pour coller le spectateur à son siège.
Toute son efficience repose sur le talent instinctif de Fulci à ériger une atmosphère vénéneuse, un climat de trouille irréel mais pénétrant.
À la manière d’un rêve fiévreux, chaque séquence semble flotter entre deux mondes : celui des vivants et celui des morts.
Sous l’égide d’un prêtre apostat, ces charognes fantomatiques reviennent hanter la terre, se jouant de leur immatérialité pour surgir sans prévenir, comme des ombres qui n’obéiraient plus à aucune loi.
L’atmosphère mortifère, suintant à travers chaque plan, nous enferme dans une étrangeté permanente.
Le poète du macabre nous offre un cortège d’images saisissantes, ancrées dans un onirisme pestilentiel : les apparitions glacées d’Émilie, du prêtre, de la vieille femme ; la pluie d’asticots s’abattant sur les héros ; ou encore ce point d’orgue lyrique enfoui dans les souterrains d’un caveau bleuté.
Les effets gores, signés Gianetto De Rossi, frappent par leur impact viscéral — la femme aux larmes de sang vomissant ses entrailles, l’illettré trépané à la perceuse — autant de visions d’horreur brute, frontale, aussi cruelles qu’inventives.
Impossible aussi d’ignorer la partition funèbre de Fabio Frizzi : une mélodie percutante, parfois quasi chorégraphique, qui élève certaines séquences au rang de ballets macabres. Et cette bande-son sourde, où les râles d’agonie des morts contaminent le silence, se glissent derrière le grincement des portes, l’écho des placards poussiéreux…
Par sa virtuosité technique, son audace formelle, et cette peur sourde qu’il distille jusqu’à l’étouffement (ce moment de claustration dans un cercueil en est l’exemple parfait), Frayeurs nous cueille au plexus pour ne plus nous lâcher.
À la manière d’un ballet spectral, les fantômes troubles de Fulci envahissent notre monde, contaminent les vivants, les entraînent dans leur chute sans retour.
Et pour mieux goûter à cette effusion de terreur latine, un dernier conseil s’impose : (re)voir Frayeurs seul, la nuit, ampli poussé à fond.
Et laisser les morts vous parler.
*Bruno
Dédicace à Mr Fabio Frizzi et Masonna Maruosa Matsumoto
23.04.12.
Récompense: Grand Prix du Public au festival du film fantastique du Rex à Paris, 1980.
A lire également, l'excellente critique chroniquée par Leatherface ! http://deadstillalive.canalblog.com/archives/2011/09/25/22136386.html
À la manière d’un ballet spectral, les fantômes troubles de Fulci envahissent notre monde, contaminent les vivants, les entraînent dans leur chute sans retour.
Et pour mieux goûter à cette effusion de terreur latine, un dernier conseil s’impose : (re)voir Frayeurs seul, la nuit, ampli poussé à fond.
Et laisser les morts vous parler.
*Bruno
Dédicace à Mr Fabio Frizzi et Masonna Maruosa Matsumoto
23.04.12.
Récompense: Grand Prix du Public au festival du film fantastique du Rex à Paris, 1980.
A lire également, l'excellente critique chroniquée par Leatherface ! http://deadstillalive.canalblog.com/archives/2011/09/25/22136386.html
L'un des meilleurs films de Fulci !
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