de Terence Young. 1969. Italie/France. 1h48. Avec William Holden, Brook Fuller, Bourvil, Virna Lisi, Madeleine Damien, Friedrich von Ledebur, Mario Féliciani, Michel Thomass, Georges Douking.
Sortie salles France: 15 Octobre 1969
FILMOGRAPHIE: Terence Young est un réalisateur et scénariste britannique, né le 20 Juin 1915 à Shangaï (Chine), décédé le 7 Septembre 1994 à Cannes (France) d'une crise cardiaque.
1946: La Gloire est à eux. 1948: l'Etrange Rendez-vous. 1948: One night with you. 1949: Les Ennemis Amoureux. 1950: Trois des Chars d'Assaut. 1951: La Vallée des Aigles. 1952: The Tall Headlines. 1953: Les Bérets Rouges. 1955: La Princesse d'Eboli. 1955: Les Quatre Plumes Blanches. 1956: Safari. 1956: Zarak le valeureux. 1957: Au bord du Volcan. 1958: La Brigade des Bérets noirs. 1959: Serious Charge. 1960: Les Collants Noirs. 1960: La Blonde et les nus de Soho. 1961: Les Horaces et les Curiaces. 1962: James Bond contre Dr No. 1963: Bons baisers de Russie. 1965: Les Aventures amoureuses de Moll Flanders. 1965: Guerre Secrète. 1965: Opération Tonnerre. 1966: Opération Opium. 1967: Peyrol le boucanier. 1967: La Fantastique Histoire vraie d'Eddie Chapman. 1967: Seule dans la nuit. 1968: Mayerling. 1969: l'Arbre de Noel. 1970: De la Part des Copains. 1971: Soleil Rouge. 1972: Cosa Nostra. 1974: Les Amazones. 1974: The Klansman. 1977: Woo fook. 1979: Liés par le sang. 1981: Inchon. 1983: La Taupe. 1988: Run for your Life.
Classique télévisuel des fêtes de fin d’année, ce mélodrame signé par un vétéran du cinéma populaire conserve intact son impact émotionnel lorsqu’il s’agit de partager les derniers instants d’un enfant atteint de leucémie. Tiré du roman de Michel Bataille, ce réquisitoire contre le péril nucléaire ne laisse personne indifférent face à l’iniquité d’une maladie incurable, surtout quand elle s’acharne sur la plus tendre jeunesse. Certains spectateurs, réfractaires au mélodrame, trouveront peut-être à redire à sa dramaturgie emphatique. Pourtant, c’est une œuvre intègre et sensible, qui refuse le pathos racoleur, tandis que la brutalité de son épilogue surprend par sa radicalité. Avec les compositions poignantes de William Holden, Virna Lisi, le jeune Brook Fuller, et l’aisance naturelle de Bourvil, à contre-emploi, Terence Young offre un conte de Noël bouleversant et désenchanté. Si le discours moralisateur sur le nucléaire flirte parfois avec la caricature, la leçon de dignité portée par le réalisateur emporte tout sur son passage, évoquant avec pudeur le quotidien d’une famille unie, déterminée à combler les attentes d’un enfant conscient de sa déveine. Pour apprivoiser cette injustice insoutenable, les protagonistes se réfugient dans l’instant présent, prodiguant sans retenue l’amour qu’un enfant fustigé doit récolter. Profiter pleinement de l’épanouissement commun avant d’affronter la perte inévitable. Latente, l’angoisse se lit aussi du côté de la famille, redoutant la fin prochaine, tandis que l’enfant, conscient de son déclin, est pris d’une anxiété viscérale.
Sous un hiver rigoureux, en cette veille de Noël, Terence Young glisse une nuance poétique, teintée de mélancolie, dans la relation fraternelle que Pascal entretient avec un couple de loups. Ces mammifères sauvages, dérobés dans un zoo par son père Laurent et Verdun, incarnent un voeu utopique. Au-delà du thème grave de la maladie incurable et du péril atomique, L’Arbre de Noël doit son intensité émotionnelle à l’harmonie de ses interprètes. Dans le rôle de Pascal, le jeune Brook Fuller émeut en enfant martyr promis à la mort, trouvant le juste équilibre entre gentillesse spontanée et maturité responsable, sans appuyer sur la corde sensible. Bourvil, complice au naturel bonhomme, surprend par sa sobriété, traduisant indignation et peine face aux conséquences du danger nucléaire. Virna Lisi, maîtresse éprise d’amour pour Laurent, cultive une présence discrète, s’isolant volontairement pour préserver l’équilibre fragile de Pascal, avant de se montrer maternelle auprès du couple réfugié à la maison de campagne pour la veillée. Enfin, William Holden incarne avec poignante conviction un homme d’affaires rongé par la rancœur de la bêtise humaine mais dévoué à son enfant, prêt à le combler de cadeaux tout en lui offrant la tendre compagnie des loups sauvages.
"Le Noël des Loups et des Étoiles"
L’Arbre de Noël demeure un mélodrame humble et bouleversant, dont l’issue tragique et irréversible nous frappe de plein fouet, jusqu’au trauma. Porté par l’illustre mélodie de Narciso Yepes, ce conte de Noël vulnérable nous offre une leçon de dignité humaine pour protéger l’être aimé… jusqu’au dernier souffle.
15.11.12. 4èx
* Bruno
Salut,
RépondreSupprimerJe vous propose un échange de lien si vous le voulez bien.. Voici mon site : http://www.vivlajeunesse.fr/