mardi 3 juillet 2012

FIRE IN THE SKY

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site roswell1947.forumgratuit.org

de Robert Lieberman. 1993. U.S.A. 1h49. Avec D.B. Sweeney, Robert Patrick, Craig Sheffer, Peter Berg, Henry Thomas, Bradley Gregg, Noble Willingham, Kathleen Wilhoite, James Garner, Georgia Emelin.

Sortie salles U.S: 12 Mars 1993

FILMOGRAPHIE: Robert Lieberman est un réalisateur, scénariste et producteur américain.
1978: A Home run for love (télé-film). 1978: Gaucho (télé-film). 1980: Fighting Back (télé-film). 1982: Will: the autobiography of G. Gordon Liddy (télé-film). 1983: Table for Five. 1987: Nos Meilleures années. 1991: To Save a Child. 1991: Le plus beau cadeau de Noël. 1992: Fire in the Sky. 1996: Les Petits Champions 3. 1996: Le Titanic (télé-film). 1999: NetForce (télé-film). 2002: Red Skies. 2002: Second String (télé-film). 2004: Earthsea (télé-film). 2009: The Tortured. 2010: The Stranger.


Réalisateur prolifique de télé-films et séries TV, Robert Lieberman réalise en 1993 son coup d'éclat cinématographique avec Fire in the Sky. Tiré d'un potentiel fait divers fondé sur un enlèvement extra-terrestre, cette série B fut malencontreusement inédite dans nos salles hexagonales pour sortir directement en Vhs puis sur galette numérique. Un préjudice inqualifiable puisque cette perle d'anticipation anxiogène mérite amplement un vif intérêt dans sa volonté de daigner crédibiliser un rapt incongru. Le pitchLe 5 novembre 1975, un groupe de 6 bûcherons est témoin d'un phénomène irrationnel venu du ciel. Un de leurs acolytes, attisé par la luminosité aveuglante de l'engin spatial est subitement foudroyé par une force surnaturelle. Ses camarades terrifiés décident de s'enfuir à bord de leur fourgonnette avant que le chauffeur se ravise in extremis. De retour sur les lieux, Mike Rogers ne signale aucune trace de son meilleur ami Travis ! En ville, les cinq amis sont contraints d'expliquer à la population et aux forces de l'ordre que leur camarade a inexplicablement disparu depuis l'apparition d'un engin extra-terrestre ! Bientôt, les complices sont suspectés de meurtre...


Avec la conviction de comédiens confirmés (Robert Patrick, Henry Thomas ou encore Peter Berg) et d'une mise en scène entièrement impartie aux tourments de ces protagonistes, Fire in the Sky dresse en premier lieu le portrait d'hommes de foi injustement montrés du doigt par ces citadins et les autorités incrédules. Le réalisateur Robert Lieberman illustrant avec une attention assidue le caractère sournois d'une démographie n'hésitant à fustiger et remettre en cause le récit abracadabrant de prolétaires embarrassés. Cette impuissance de ne pouvoir prouver leur innocence et cette persistance (exacerbée par l'intégrité pugnace de Robert Patrick !) à crier aux autorités leur véracité des faits implique chez le spectateur une vibrante empathie (sachant que nous avons été témoins dès le prologue que leur mésaventure n'était en rien une affabulation !). Leur dimension humaine est également extériorisée par la terreur panique, préalablement établie dans leur fuite nocturne désespérée à travers un sentier forestier, après avoir abdiqué un de leur comparse potentiellement meurtri d'un incident cinglant !


Après l'épreuve équivoque du détecteur de mensonge préconisée par les autorités suspicieuses, un rebondissement inopiné va enfin permettre aux bûcherons de lever au grand jour le voile sur leur véracité des faits. Spoil ! Puisqu'à la suite d'un appel téléphonique, Travis Walton est enfin retrouvé sain et sauf par ses amis, mais dans un état traumatique éprouvant ! fin du Spoil. Là encore, le réalisateur insiste sur le caractère psychologique d'une victime mise au pilori des médias à sensations, d'un leader de police paranoïaque et de badauds indélicats. A cet égard, l'interprétation de D.B Sweeney incarnant avec vérité le rôle chétif d'une victime amnésique préalablement molestée par des E.T belliqueux, inspire la compassion auprès du spectateur particulièrement anxieux de son état déficient. Spoil ! C'est ce que la dernière partie va nous révéler avec un réalisme perturbant pour la réminiscence impartie au calvaire cauchemardesque de Travis, embrigadé dans l'antre d'un vaisseau mère ! Une séquence d'anthologie absolument terrifiante, presque insupportable dans les expérimentations chirurgicales assénées à la victime par des extra-terrestres au faciès patibulaire ! Fin du Spoil.


Mis en scène avec intelligence afin de privilégier la dimension humaine de ses personnages compromis par une énigme irrationnelle et campé par une sobre distribution inscrite dans l'émoi, Fire in the Sky est une série B captivante passée inaperçue mais rehaussée d'un bouche à oreille enthousiaste. Sa densité psychologique, sa structure narrative avisée et l'aspect horrifiant de sa dernière partie confinant à la perle rare à (re)découvrir d'urgence !  En outre, il cultive notamment en point d'orgue rédempteur une belle amitié entre l'inimitié de deux camarades préalablement divisés par un incident inopportun !

03.07.12. 3èx
Bruno Matéï

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