mardi 15 octobre 2013

La Malédiction / The Omen

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site ablogofhorror.com

de Richard Donner. 1976. U.S.A/Angleterre. 1h51. Avec Gregory Peck, Lee Remick, Harvey Stephens, David Warner, Billie Whitelaw, Patrick Troughton.

Sortie salles France: 17 Novembre 1976. U.S: 25 Juin 1976

FILMOGRAPHIE: Richard Donner (Richard Donald Schwartzberg) est un réalisateur et producteur américain, né le 24 Avril 1930 à New-York. 1961: X-15. 1968: Sel, poivre et dynamite. 1970: l'Ange et le Démon. 1976: La Malédiction. 1978: Superman. 1980: Superman 2 (non crédité - Richard Lester). 1980: Rendez vous chez Max's. 1982: Le Jouet. 1985: Ladyhawke, la femme de la nuit. 1985: Les Goonies. 1987: l'Arme Fatale. 1988: Fantômes en Fête. 1989: l'Arme Fatale 2. 1991: Radio Flyer. 1992: l'Arme Fatale 3. 1994: Maverick. 1995: Assassins. 1996: Complots. 1998: l'Arme Fatale 4. 2002: Prisonnier du temps. 2006: 16 Blocs. 2006: Superman 2 (dvd / blu-ray).


"Il faut de la finesse. Que l'homme doué d'esprit calcule le chiffre de la Bête: c'est un chiffre d'homme: son chiffre est 666"
Livre de l'Apocalypse, Chapitre 13, verset 18.

Trois ans après le traumatisme l'Exorciste de Friedkin, et afin de surfer sur la vague mercantile du genre sataniste, Richard Donner s'inspire des versets de la Bible pour La Malédiction et ainsi gagner en authenticité. Epaulé de stars aussi renommées que Lee Remick, David Warner et surtout du vétéran Gregory Peck (admirable de robustesse dans un rôle inapproprié), cette variation grand public du thème démoniaque tente de nous convaincre que l'Antéchrist va bientôt assouvir sa devise morbide sous le pivot d'un charmant bambin. Pour subtiliser son bébé mort-né et sans divulguer la fraude à son épouse, l'ambassadeur Robert Thorn adopte un nourrisson sous les recommandations d'un prêtre. Très vite, le bambin présente un comportement inquiétant alors qu'une succession d'incidents meurtriers vont nuire à l'entourage familial. "La marque du chef-d'oeuvre, c'est que même quand on connait la fin on a toujours plaisir à le revoir !" Classique notoire, La Malédiction  ne déroge pas à la règle de l'épigraphe afin d'immortaliser un récit diabolique érigé sous le symbolisme de l'évangile. Ainsi, avec un savoir-faire virtuose, Richard Donner affectionne pour son 4è long-métrage un film d'horreur ludique d'une efficacité optimale de par sa succession de scènes chocs spectaculaires subordonnées à un scénario charpenté.


Car outre l'aspect impressionnant des accidents meurtriers (la pendaison de la gouvernante, l'empalement du curé, la décapitation acérée du photographe, la chute de Mme Thorn du haut du balcon et un peu plus tard, sa défenestration de la chambre d'hôpital) et autres incidents incongrus (l'agression des babouins dans le parc zoologique, l'hystérie erratique de Damien aux abords de l'oratoire), c'est auprès de la dimension humaine du couple en perdition que Donner s'attarde afin de nous accabler en privilégiant leur impuissance d'une révélation improbable. Si bien qu'ici l'horreur se tapie sous l'aspect le plus anodin et candide d'un mioche de 5 ans ! Son nom: Damien Thorn, ou le fils du diable pour être plus tranché ! Cette empathie quasi désespérée que l'on éprouve pour cette gueule d'ange sournoise provoquant chez le spectateur un sentiment trouble de confusion mêlé d'inquiétude grandissante face aux sombres évènements décrits. Ainsi, autour de l'enquête scrupuleuse compromise entre le père indécis, davantage contrarié, et un photographe retors, les découvertes édifiantes qu'ils vont rassembler vont exacerber une angoisse sous-jacente toujours plus prégnante. Et ce jusqu'au point d'orgue éprouvant terriblement dérangeant (un paternel brandissant un poignard acéré sur la tête de son bambin au sein d'une cathédrale !) où la dernière image la plus innocente (visage angélique du spectre de Satan) fait figure d'anthologie de l'effroi !


En maître d'oeuvre d'une horreur contemporaine, Richard Donner conjugue à la perfection suspense en crescendo, horreur cinglante et investigation archéologique en jouant avec la peur de l'inconscient collectif: l'affres du diable et ses pouvoirs invisibles ! En prime, le charisme étrangement patibulaire alloué aux antagonistes (les deux gouvernantes, le chien cerbère, le prêtre fanatique) ainsi que l'esthétisme de certains décors sépulcraux (le cimetière étrusque aux accents gothiques, la chambre tamisée de Damien) renforce l'aura maléfique qui émane du moindre recoin ! Ajoutez à cela l'ombrageux score satanique de Jerry Goldmisth et vous obtenez un classique impérissable d'une intensité émotionnelle parfois même rigoureuse. 

* Bruno

Récompense: Oscar de la Meilleure musique en 1977

La critique de Damien: la Malédiction 2 http://brunomatei.blogspot.fr/2013/10/damien-la-malediction-2-damien-omen-2.html
La critique de La Malédiction Finalehttp://brunomatei.blogspot.fr/2013/10/la-malediction-finale-final-conflict.html

15.10.13. 5èx

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