mardi 19 août 2014

Birdy. Grand Prix du Jury, Cannes 85.

                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site listal.com

d'Alan Parker. 1984. U.S.A. 2h00. Avec Nicolas Cage, Matthew Modine, John Harkins, Sandy Baron, Karen Young, Bruno Kirby.

Sortie salles France: 22 Mai 1985. U.S: 21 Décembre 1984

FILMOGRAPHIE: Alan Parker, né Alan William Parker le 14 Février 1944 à Islington, Londres, est un réalisateur, compositeur, scénariste et producteur anglais. 1975: The Evacuees (télé-film). 1976: Bugsy Malone. 1978: Midnight Express. 1980: Fame. 1982: l'Usure du Temps. 1982: Pink Floyd the Wall. 1984: Birdy. 1987: Angel Heart. 1988: Mississippi Burning. 1990: Bienvenue au Paradis. 1991: The Commitments. 1994: Aux bons soins du Dr Kellogg. 1996: Evita. 1999: Les Cendres d'Angela. 2003: La Vie de David Gale.


Tiré du roman de William Wharton, ancien vétéran américain de la Seconde Guerre mondiale, Birdy déplace son contexte historique vers les années 60, décennie lourdement entachée par le conflit vietnamien. 
 
Synopsis : après avoir été gravement blessé au visage par un bombardement, Al Columbato revient au pays et rejoint son ami d’enfance, Birdy. Interné dans un hôpital militaire, ce dernier, profondément marqué par la guerre, s’est enfermé dans un mutisme absolu, comme une fuite hors de la réalité. Avant qu’il ne soit transféré dans un institut psychiatrique, Al tente une dernière fois de le ramener à lui.  
 
Si Alan Parker nous avait déjà bouleversés avec le drame carcéral Midnight Express et le trip sensoriel Pink Floyd: The Wall, Birdy marque à nouveau les esprits, happés par la force brute de son intensité émotionnelle.

Hymne à la liberté, réquisitoire contre les ravages de la guerre, plaidoyer vibrant pour le droit à la différence, Birdy est un poème universel sur la quête éperdue d’un monde idéalisé. À travers la passion obsessionnelle d’un adolescent fasciné par les oiseaux — lui-même destiné à voler de ses propres ailes —, le film révèle combien le monde peut se montrer lâche et cruel envers les âmes les plus pures. Alan Parker illustre, avec une humanité désarmante, le lien indéfectible entre deux amis, bientôt désunis par l’appel du front et la perte de leur innocence. Alternant flash-backs de leurs 400 coups et présent dévasté par le traumatisme post-Vietnam (tandis qu’Al tente désespérément d’arracher Birdy à la démence), le film bouscule nos émotions par la peinture sensible d’une passion dévorante — celle des oiseaux, jusqu’à la confusion de soi, jusqu’au vertige du vol véritable.

À travers la séparation de Birdy et Al, enrôlés de force, le Vietnam devient le miroir d’une génération sacrifiée, privée de ses rêves et de sa liberté. Mais Birdy, au-delà de sa réflexion sur les dérives identitaires que peut engendrer une passion extrême, transcende surtout une sublime histoire d’amitié enracinée dans la fidélité. Leur lien, bâti sur la confiance, la tolérance et le respect, devient le dernier espoir pour ramener Birdy à la surface, hors des abysses de sa propre psychose.


Porté par la partition sensitive de Peter Gabriel — qui exalte une charge émotionnelle presque insoutenable —, et incarné par deux comédiens d’une vérité bouleversante, Birdy est un grand moment de cinéma lyrique. Un chef-d’œuvre de fragilité, touché par la grâce d’un onirisme pudique, celui qui rêve d’une liberté affranchie de toute souffrance, en harmonie avec la nature et le règne animal. Inoubliable est un mot trop faible : Birdy est un crève-cœur, une rédemption amicale déchirante, même si l’ironie finale du saut de l’ange nous ramène, brutalement, à notre réalité terrestre.

A mon ami de coeur Pascal Clabaut.

Dédicace à Daniel Aprin

Bruno 
3èx
 
Récompenses: Grand Prix du Jury, Cannes 1985
Prix du Public au Festival International du film de Varsovie, 1987
Top Ten Films: National Board of Review Awards, 1984

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