jeudi 13 août 2015

SCREAM 2

                                                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemagora.com

de Wes Craven. 1997. U.S.A. 2h01. Avec Neve Campbell, Courteney Cox, David Arquette, Jamie Kennedy, Jerry O'Connell, Elise Neal, Liev Schreiber, Timothy Olyphant, Sarah Michelle Gellar.

Sortie salles France: 8 Juillet 1998. U.S: 12 Décembre 1997

FILMOGRAPHIE: Wesley Earl "Wes" Craven est un réalisateur, scénariste, producteur, acteur et monteur né le 2 Aout 1939 à Cleveland dans l'Ohio.
1972: La Dernière maison sur la gauche, 1977: La Colline a des yeux, 1978: The Evolution of Snuff (documentaire), 1981: La Ferme de la Terreur, 1982: La Créature du marais, 1984: Les Griffes de la nuit, 1985: La Colline a des yeux 2, 1986: l'Amie mortelle, 1988: l'Emprise des Ténèbres, 1989: Schocker, 1991: Le Sous-sol de la peur, 1994: Freddy sort de la nuit, 1995: Un Vampire à brooklyn, 1996: Scream, 1997: Scream 2, 1999: la Musique de mon coeur, 2000: Scream 3, 2005: Cursed, 2005: Red eye, 2006: Paris, je t'aime (segment), 2010: My soul to take, 2011: Scream 4.


Seconde suite d'un premier opus mondialement reconnu, Scream 2 continue de surfer sur le slasher en vogue avec un goût tacite pour la parodie, Wes Craven s'interrogeant aujourd'hui sur la nécessité des suites à succès générant le merchandising, quand bien même les producteurs véreux utilisent l'appât du fait-divers crapuleux pour l'adapter à l'écran et divertir le public ado. A l'instar de son modèle, le film s'ouvre avec un prologue tout aussi cruel lorsqu'un couple de spectateurs est pris à parti avec le tueur masqué en pleine projection de Stab (adaptation cinématographique du premier Scream). Wes Craven ayant auparavant pris soin de nous attacher à leur rapport romantique afin de mieux irriguer l'empathie après leurs assassinats. Nanti d'un ressort dramatique, il utilise la mise en abîme pour mettre en exergue la réaction aphone du public lorsqu'il se retrouve témoin d'un véritable assassinat sur la scène de l'écran. Par le biais du "film dans le film" auquel ces derniers se frissonnent à observer le meurtre fictif d'une baby-sitter, Scream 2 tend à prouver à quel point le réalisme au cinéma peut altérer l'esprit du spectateur ne sachant plus ici distinguer fiction et réalité. Ou lorsque la tragédie du quotidien vient transcender l'illusion pour rappeler à l'ordre la conscience soumise du jeune public en émoi !


Outre sa réflexion sur le pouvoir de l'image et l'influence de la violence cinématographique qu'il peut parfois exercer chez des sujets fragiles, l'intrigue met également en appui un discours sur l'avidité de la célébrité par l'entremise des journalistes sans scrupule et surtout de l'étudiant Cotton Weary (celui que Sidney avait accusé dans le 1er opus et qui lui valu d'écoper une peine de prison), délibéré aujourd'hui à prendre sa revanche sur sa réputation auprès de l'opinion public. Bourré de références aux classiques du Slasher mais aussi du Giallo, l'intrigue exploite moult rebondissements épiques, suspects et faux coupables lorsqu'un nouveau tueur décide de fonder une suite au 1er Scream pour y imposer sa signature et commettre une nouvelle série d'homicides afin de brimer Sidney Prescott et son entourage. Avec inventivité, cruauté sardonique et pas mal de vigueur dans la gestion des séquences de poursuites, Wes Craven élabore de nouvelles séquences d'angoisse ou de terreur particulièrement palpitantes (avant d'exploiter les repères du huis-clos claustro !) lorsque les victimes sont incessamment traquées par un tueur malhabile, ce dernier ne cessant de trébucher lorsqu'il s'engage à rattraper sa proie en panique. Une manière habile de détourner les codes du genre et de s'en moquer en jouant autant sur les poncifs éculés des suites à rallonge (notamment ces fameux alibis impartis à la vengeance et au coupable bicéphale !). Le point d'orgue s'avérant assez jubilatoire dans son humour sarcastique et ses contrecoups en pagaille régis autour d'une scénographie théâtrale. Une leste manière de dévoiler l'envers du décor cinégénique et tous ces artifices techniques que le cinéaste pratique inévitablement dans l'hyperbole ! Pour parachever, on peut également prôner la complicité amicale de tous les comédiens (déjà célébrés dans le premier opus !) formant une cohésion attachante par leur caractère spontané, quand bien même Courteney Cox insuffle à sa fonction de journaliste cupide une dimension plus humaine (et romantique !) dans sa prise de conscience d'aborder cette nouvelle dramaturgie avec discernement. 


Fun et bien troussé par son savoir-faire véloce et son rythme sans faille, Scream 2 renouvelle son style ironique avec perspicacité pour divertir son public complice d'une farce macabre. De manière satirique, voire parodique, Wes Craven profitant de nous questionner sur notre responsabilité morale à distinguer la fiction d'une violence horrifique et la tragédie du fait-divers qu'Hollywood n'hésite pas exploiter vulgairement afin de favoriser le merchandising des suites lucratives. 

Les Chroniques de Scream: http://brunomatei.blogspot.com/2011/04/scream.html
                               Scream 4: http://brunomatei.blogspot.com/2011/04/scream-4.html

Bruno Matéï
3èx

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