jeudi 30 juillet 2015

WOLFMAN

                                                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site filmofilia.com

de Joe Johnston. Director's cut. 2010. U.S.A/Angleterre. 1h58. Avec Benicio Del Toro, Emily Blunt, Anthony Hopkins, Hugo Weaving, Geraldine Chaplin, Art Malik, Kiran Shah, Elizabeth Croft, Sam Hazeldine, David Sterne.

Sortie salles France: 10 Février 2010. U.S: 12 Février 2010

FILMOGRAPHIE: Joseph Eggleston "Joe" Johnston est un réalisateur et producteur américain, né le 13 mai 1950 à Fort Worth, Texas. 1989: Chérie, j'ai rétréci les gosses. 1991: Les Aventures de Rocketeer. 1994: Richard au pays des livres magiques. 1995: Jumanji. 1999: Ciel d'Octobre. 2001: Jurassic Park 3. 2004: Hidalgo. 2010: Wolfman. 2011: Captain America: First Avenger. 2013: Not safe for work.


Echec commercial injustifié lors de sa sortie alors qu'il adopte une ambition aussi formelle que psychologique, Wolfman remet au goût du jour le mythe lycanthrope afin de rendre humblement hommage à la Universal et à la firme anglaise Hammer. 1891. Après avoir appris la mort de son frère, un comédien de théâtre revient sur les lieux de son enfance pour retrouver son paternel vivant reclus dans sa vaste demeure. Pendant que des villageois sont massacrés par une horrible bête sauvage, Lawrence Talbot ne s'imagine pas qu'il va établir un terrible secret familial. Nanti de décors gothiques à couper le souffle et d'une photo crépusculaire baignée d'onirisme, Wolfman parvient à dépoussiérer l'épouvante séculaire par la biais d'effusions de gore cinglantes et d'action homérique. Un habile dosage que Joe Johnston exploite intelligemment par le biais d'une narration charpentée laissant libre court aux tourments de personnages infortunés avant d'en découdre. Le réalisateur se focalisant sur la discorde d'une famille dysfonctionnelle, un face à face tendu régi autour d'un père véreux et de son fils candide impliqué malgré lui dans une horrible malédiction l'incitant à réparer justice par instinct de vengeance.  


Pour exacerber ces conflits parentaux à la colère de prime abord contenue, on peut compter sur les valeurs sures d'acteurs notoires se disputant la vedette avec charisme viril. Benicio Del Toro endossant avec son regard félin un fils tourmenté, car partagé entre sa malédiction et sa rancoeur après avoir appris l'auteur de la disparition de sa mère et de son frère. Emprisonné et expérimenté dans un centre psychiatrique, il aura également affaire à l'intolérance d'une population avide de traque sauvage ! En sexagénaire bourru et solitaire chargé d'ambiguïté, Anthony Hopkins jubile à exprimer subtilement ses sentiments sournois, son orgueil et sa jouissance d'existence en se raillant de sa progéniture. Outre leurs rapports de force toujours plus houleux, l'intrigue fait également appel à la romance par le biais de Gwen, la défunte fiancée de Ben Talbot. Emily Blunt se réconciliant dans les bras du frère Lawrence avec sobriété d'une posture fragile et timorée avant de se porter garante pour la rédemption du loup-garou. Fascinant à plus d'un titre, notamment par la photogénie de son esthétisme fulgurant, Wolfman transcende des séquences d'action et de transformations franchement impressionnantes par le biais d'effets spéciaux souvent bluffants (si on élude quelques CGI grossiers). A l'instar des diverses métamorphoses modestement détaillées de lycanthropes habités par la fureur comme l'avait su parfaire Neil Jordan dans le sublime conte métaphysique, la Compagnie des Loups


Spectacle onirico-gothique d'une beauté à couper le souffle, Wolfman renoue avec la flamboyance des classiques de l'épouvante vintage avec une vigueur et une inspiration forçant le respect. Mené tambour battant dans son lot de péripéties aussi sanglantes que bondissantes (notamment cette course poursuite haletante entamée sur les toits des habitations !) et bénéficiant des présences ultras charismatiques Benicio Del Toro / Anthony Hopkins, cette excitante déclinaison risque bien à son tour de figurer au palmarès des classiques (modernes) du genre. 

Bruno Matéï
2èx
30.07.15
12.03.11 (89)

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