mardi 5 février 2013

The Bay


                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site cineheroes.net

de Barry Levinson. 2012. 1h24. Avec Will Rogers, Kristen Connoly, Kether Donohue, Frank Deal, Stephen Kunken, Christopher Denham.

Sortie salles U.S: 2 Novembre 2012. Belgique: 21 Novembre 2012

FILMOGRAPHIEBarry Levinson est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 6 Avril 1942 à Baltimore. 1982: Diner. 1984: Le Meilleur. 1985: Le secret de la Pyramide. 1987: Les Filous. 1987: Good morning Vietnam. 1988: Rain Man. 1990: Avalon. 1991: Bugsy. 1992: Toys. 1994: Jimmy Hollywood. 1994: Harcèlement. 1996: Sleepers. 1997: Des Hommes d'influence. 1998: Sphère. 1999: Liberty Heights. 2000: An Everlasting Piece. 2001: Bandits. 2004: Envy. 2006: Man of the Year. 2008: Panique à Hollywood. 2009: PoliWood (documentaire). 2012: The Bay. Prochainement: Gotti: in the shadow of my father.


Et un de plus ! Profitant du filon éculé du found footage, le réalisateur Barry Levinson s'essaie au concept documenteur avec une efficacité inespérée. Car illustrant avec souci d'authenticité la lente propagation d'un parasite chez les citadins d'une côte balnéaire, The Bay adopte l'unité de temps réel pour mieux nous convaincre du péril progressif. Avec l'appui de données scientifiques énoncés par des chercheurs indécis et l'impuissance des médecins de pouvoir dénicher un vaccin afin de déjouer la pandémie, The Bay provoque fatalement une anxiété extensive chez le spectateur. Sans faire preuve de complaisance, Barry Levinson réussit à provoquer une terreur viscérale par le biais des plaies purulentes figurants sur la peau des victimes contaminées (gestation de pustules, cloques et furoncles nauséeux).  L'aspect gluant du parasite, ressemblant au départ à une larve stéroïde, éclot de prime abord dans le ventre des poissons puis grossit rapidement pour muter en une forme de crustacé isopode (à l'instar de Frissons de Cronenberg !). 


C'est donc par l'eau salée de la baie empoisonnée par les ruissellements agricoles et les excréments de poulet, que les baigneurs vont se transmettre communément la bactérie à une vitesse grand V ! Un parasite se nourrissant d'abord de la langue de ces victimes avant de s'empresser de dévorer la chair humaine de l'intérieur du corps (on peut aussi suggérer les effets carnassiers du virus évoqué dans Cabin Fever). Avec une profusion d'images d'archives plutôt glauques et de reportages chocs retransmis par une journaliste scrupuleuse, The Bay nous entraîne dans un cauchemar catastrophiste dont l'homme impuissant ne peut avoir aucun recours pour enrayer la menace. C'est ce sentiment prégnant de réalisme docu illustrant avec une certaine verdeur l'affluence dégénérative des victimes infectées, agonisants dans d'horribles souffrances, qui nous suscite désarroi mais aussi malaise palpable face à l'imagerie gore déployée, même si la dernière demi-heure s'essouffle un tantinet.


Film d'horreur écolo dénonçant les méfaits pernicieux de la pollution et du nucléaire, tout en suggérant ironiquement le terrorisme biologique, The Bay aurait été une banale série B d'horreur s'il n'eut été conçu sous le principe du Found Footage. S'il se révèle sans surprise et inévitablement répétitif, son efficacité émane de la véracité des faits exposés face à une menace bactériologique épouvantablement délétère. Là où Soderbergh échoua de manière pompeuse à daigner nous terrifier avec son virus MEV-1 dans ContagionBarry Levinson s'en tire honorablement en jouant sans compromis la carte du démonstratif épidermique. Et cela fonctionne plutôt efficacement durant une bonne heure de métrage. 

Dédicace à François Most

*Bruno
16.07.22
05.02.13

1 commentaire:

  1. Visionné sans m'attendre à forcément grand chose (effet de curiosité surtout : Levinson, le type qui a fait Rain Man et Sleepers, fait un film d'horreur ?!!), j'ai été totalement stupéfait par la très grande qualité filmique de The Bay. C'est, à vrai dire, avec Blair Witch, le seul film "Found Footage" qui m'a réellement convaincu. Tout fonctionne, le scénar' est en béton (après recherches, même le parasite dont s'inspire le film existe en réalité, une belle saloperie, tiens) et certaines scènes sont vraiment anxiogènes, car il y a au final un bel équilibre entre les maquillages dégueux et le suggéré - la scène des flics qui se rendent dans une maison d'infectés, forcément en hors champ, avec la caméra de police qui reste dans la voiture est une perle d'efficacité, alors qu'on ne voit rien ! Une grosse surprise, inquiétante, efficace, et sans doute la référence du genre "Found Footage". Dommage qu'il soit passé si inaperçu ! Ou bien ?!

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