vendredi 11 janvier 2013

JOHN DIES AT THE END

                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site joblo.com

de Don Coscarelli. 2012. U.S.A. 1h39. Avec Chase Williamson, Rob Mayes, Paul Giamatti, Clancy Brown, Glynn Turman, Doug Jones, Daniel Roebuck.

Sortie U.S: 23 Janvier 2012

FILMOGRAPHIE: Don Coscarelli est un scénariste et réalisateur américain né le 17 Février 1954 à Tripoli (Lybie).
1976: Jim the World's Greatest. 1976: Kenny and Compagny. 1979: Phantasm. 1982: Dar l'invincible. 1988: Phantasm 2. 1989: Survival Quest. 1994: Phantasm 3. 1998: Phantasm 4. 2002: Bubba Ho-tep. 2012: John Dies at the end.


Après un surprenant Bubba Ho-Tep aussi drôle que poignant, il aura fallu 10 ans d'attente pour voir débouler le nouvel ovni du génial créateur de la saga Phantasm. Attention les yeux et les sens ! L'épreuve endurée faisant office de trip Lsd à tendance paranoïde ! John Dies at the end pratique sans modération la carte du délire dans un bordel erratique, faute d'une substance psychotrope matérialisant un univers parallèle peuplé de créatures hybrides. Tiré d'un roman feuilletonesque de David Wong publié sur le net au début des années 2000, John Dies at the end retranscrit à l'écran une intrigue irracontable car absconse mais d'une verve inventive absolument prolifique. A partir des effets altérants d'une drogue hallucinogène perturbant notre réalité afin de mieux l'asservir, deux jeunes acolytes vont se retrouver embarqués dans une série de vicissitudes aberrantes pour tenter de sauver l'humanité. Bourré de personnages interlopes imbriqués dans des univers indécis et de monstres visqueux évacués d'une nouvelle dimension, ce trip au vitriol ne cesse d'alterner des situations frappadingues où nos héros flegmes (accompagnés d'un toutou symbolique !), vont devoir contrecarrer l'invasion d'antagonistes perfides en instance de mutation.


Le spectateur, amusé ou irrité (c'est selon !), est embarqué tête baissée dans un monde parallèle chaotique déployant une profusion d'effets spéciaux à l'imagination insolente. Pour exemples, un hot-dog se subtilise en  téléphone, la moustache d'un flic s'y détache afin de voler de ses propres ailes, un pénis opulent remplace une poignée de porte, un chien prend la parole au lieu d'aboyer, le tir d'une balle rebondie sur sa cible corporelle, ou encore des bouts de viande congelée se combinent en monstre de chair. Entre comédie pittoresque, fantastique et horreur, Don Coscarelli n'aura jamais été aussi généreux pour satisfaire ses amateurs en usant notamment d'effets gores aussi percutants qu'échevelés (éclatement d'un oeil, bras arraché, tête explosée à coup de chevrotine, cadavres découpés en morceaux, quidams dévorés par des arachnides en mode "animation"). La complexité narrative du film est telle qu'on finit par pardonner l'outrance généreuse du réalisateur. En prime, le caractère attachant de nos losers, interprétés par de jeunes inconnus, permet au spectateur de s'identifier plus facilement dans leurs implications aussi hasardeuses qu'héroïques. Enfin, les aficionados ne manqueront pas de reconnaître l'apparition clin d'oeil du vétéran Angus Scrimm dans un rôle ironiquement bicéphale !


Bordélique en diable, parfois décousu, épuisant à suivre mais souvent jouissif dans son habileté imperturbable à nous déconnecter de notre réalité, John Dies at the end divisera sans nulle doute une bonne partie du public. Hormis son caractère hermétique et ses enjeux futiles, l'univers débridé façonné par Don Coscarelli fait preuve d'une inventivité ahurissante dans sa scénographie baroque, son humour espiègle et son bestiaire hétéroclite (on pense aux monstres tentaculaires de The Thing ou ceux organiques de Cronenberg !). Un divertissement hors normes à devenir culte, à découvrir absolument, quelque soit la déception encourue !

11.01.13
Bruno Matéï


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