vendredi 27 juillet 2012

THE DARK KNIGHT RISES


de Christopher Nolan. 2012. U.S.A./Angleterre. 2h45. Avec Christian Bale, Liam Neeson, Joseph Gordon-Levitt, Anne Hattaway, Gary Oldman, Morgan Freeman, Marion Cotillard, Michael Caine, Juno Temple.

Sortie salles France: 25 Juillet 2012. U.S: 20 Juillet 2012

FILMOGRAPHIE: Christopher Nolan est un réalisateur, scénariste et producteur anglais, né le 30 Juillet 1970 à Londres en Angleterre.
1998: Following. 2000: Memento. 2002: Insomnia. 2005: Batman Begins. 2006: Le Prestige. 2008: The Dark Knight. 2010: Inception. 2012: The Dark Knight Rises.


Huit ans après les tragiques évènements qui vont valu la défaite du Joker, d'Harvey dent et de Batman, Bruce Wayne reste reclus dans sa demeure, épargné de la foule et des médias. Mais une cambrioleuse circonspecte et un terroriste du nom de Bane vont contraindre le justicier masqué à renflouer sa panoplie pour combattre le crime et l'injustice.


Suite et fin de la trilogie du Chevalier noir entamé en 2005, The Dark Knight Rises conclu de manière toujours aussi ambitieuse la destinée du héros névrotique issu des planches de Comic books. Cette fois, Christopher Nolan aborde le thème du terrorisme de grande ampleur dans un état en crise où les nantis véreux ont davantage le monopole de la mégalomanie. Tristement actuel donc pour mettre en exergue l'impuissance des pauvres, des exclus et des marginaux, subordonnés au côté obscur du terroriste Bane, délibéré à faire exploser un engin nucléaire en plein centre urbain. Sombre et fascinant dans la densité d'un scénario catastrophiste aux enjeux démesurés, le troisième chapitre de Batman est une quête initiatique sur le sens de la bravoure et du sacrifice en transcendant ses peurs par la rage de vaincre. L'impact du film est indubitablement imparti à ces protagonistes meurtris, que ce soit Bruce Wayne réduit à l'état d'esclave dans la cavité d'une prison séculaire; mais obnubilé à remonter à la surface pour combattre un nouvel antagoniste redoutable. Bane, dangereux terroriste au passé trouble et galvaudé est uniquement voué à annihiler la terre entière par dépit revanchard. Entre nos deux rivaux pugnaces, Selina Kayle, cleptomane de renom s'accapare des fortunes de riches industriels pour tenir lieu de sa rancoeur inhérente. Il y a aussi John Blake, un policier orphelin particulièrement empathique pour daigner convaincre Batman de rempiler la panoplie afin que l'injustice soit à nouveau combattue pour redresser une cité en chute libre. Spoiler ! Pour clore ses profils torturés mais téméraires et afin de ne pas spoïler, j'occulterai le nom d'un personnage clef plutôt discret (voir, faussement effacé !) auquel son point d'orgue révélateur lèvera le voile sur sa véritable identité dans un coup de théâtre percutant ! Fin du Spoiler


Réalisé de main de maître avec une virtuosité à couper le souffle pour exacerber un suspense oppressant, The Darl Knight Rises n'oublie pas pour autant de nous façonner dans sa dernière heure  un immense spectacle au souffle épique disproportionné. Les séquences d'actions, de poursuites en véhicules ou de guérilla urbaine impressionnent par leur acuité spectaculaire d'une débandade civile livrée à l'anarchie. Alors que sa dramaturgie émotive empreinte de lyrisme parachève une course éreintante contre la mort que Batman et ses comparses vont devoir endurer pour contrecarrer un psychopathe contestataire.
Et afin de symboliser une nouvelle icône du mal, Tom Hardy se révèle parfaitement approprié dans sa nouvelle stature corpulente (15 kilos d'embonpoint entrepris rien que pour sa prestance corporelle !) afin de crédibiliser un terroriste au visage martelé d'un masque d'acier. Son timbre de voix élevé et profond exprime d'une manière théâtrale ses ambitions nihilistes à un peuple assujetti sans faire preuve d'une once d'indulgence. Son passé trouble et torturé est d'autant plus partial que sa vengeance planifiée l'a définitivement assouvie aux racines du mal. Dans celui du chevalier noir, Christian Bale endosse une ultime fois un héros malmené après avoir retrousser sa panoplie, cette fois-ci exilé au fond d'un gouffre carcéral. Mais sa vaillance pugnace de réfréner ses peurs par la rage de vaincre l'illégalité nous confine vers l'endurance d'une confrontation physique afin de corriger le mécréant Bane !


Réflexion sur la défaillance d'une politique affabulatrice, tutrice de la crise économique, introspection du dépassement de soi et du sens du sacrifice, The Dark Knight Rises achève de manière olympienne une trilogie fondée sur la notion d'héroïsme et la responsabilité de l'engagement. Ses protagonistes meurtris opposés à leur raison et aux sentiments nous bouleversent finalement dans leur propre affliction galvaudée par la colère ou la haine punitive. La partition musicale puissamment orchestrée par Hans Zimmer scande le rythme d'une épopée homérique à l'intensité dramatique en apothéose. Cet embrasement d'apocalypse élève pourtant le mythe du héros "sans pouvoir" à sa valeur humaine par le sens de l'offrande. Là où les surhommes ou demi-dieu se lèguent à la mort, à l'exception des légendes vouées à perdurer pour ne jamais s'éteindre... 

La critique de mon ami Gilles Rollandhttp://www.onrembobine.fr/critiques/critique-the-dark-knight-rises
01.08.12
Bruno Matéï

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