vendredi 25 février 2011

RIEN A DECLARER

de Dany Boon. 2010. France/Belgique. 1H48. Avec  Benoît Poelvoorde, Dany Boon, Chritel Pedrinelli, Joachim Ledeganck, Julie Bernard, Jean-Paul Dermont, Karin Viard, François Damiens, Bouli Lanners...


(avis subjectif d'un puriste amateur)


Sortie Salle France : 02 février 2011    Date de pré-sortie cinéma : 26 janvier 2011...

FILMOGRAPHIE: Dany Boon, de son vrai nom Daniel Hamidou, né le 26 juin 1966 à Armentières (Nord), est un acteur, humoriste et réalisateur français.
  • 2006 : La Maison du bonheur (réalisateur et scénariste)
  • 2008 : Bienvenue chez les Ch'tis (réalisateur et scénariste)
  • 2011 : Rien à déclarer(réalisateur et scénariste)


Après l'improbable succès mérité de Bienvenu chez les ch'tis  qui aura détrôné en nombre d'entrées La Grande Vadrouille avec 20 479 826 spectateurs (deuxième meilleur score du box-office français, derrière Titanic qui en avait rassemblé 20 758 887), Dany Boon nous revient 3 ans plus tard avec cette nouvelle comédie franchouillarde concoctée sans prétention évoquant avec insistance l'idéologie raciste d'un étranger dénigrant ici la France provinciale.
Une qualité première auquel notre humoriste nordiste ne s'est pas imposé à nous refourguer bêtement un Bienvenu chez les ch'tis bis, version belge ou une copie conforme grossièrement emballée.
Mais Rien à déclarer  est-il réussi pour autant et surtout provoque t-il les éclats de rire tant escomptés ?

En 1993, les douanes fixes belges et françaises sont abolies avec le passage à l'Europe.
Deux ennemis douaniers, l'un français, l'autre belge vont s'unir et faire équipe pour la première brigade volante de nationalité mixte. Ensemble, ils vont essayer de se tolérer en coexistant alors qu'un sombre trafic de drogue opère de manière régulière dans leur commune frontalière.



Accorder le second rôle principal d'origine belge à Benoît Poelvoorde, s'associer avec notre humoriste français ovationné est déjà une bonne idée à ne pas négliger pour accorder un bénéfice d'intérêt à l'entreprise.
Sans perdre de temps, le film démarre sur les chapeaux de roue avec des situations gags sommaires et des réparties verbales bon enfant, dans la lignée de son précédent succès. Sauf qu'ici les éclats de rire irrésistibles ont laissé place à des sourires niais par la cause d'un humour gras souvent furtif.
Là ou le bas blesse, c'est que rapidement la mécanique de Rien à déclarer va souvent tourner à vide et en rond, faute d'un scénario aussi creux qu'une coquille d'huitre soumis par des acteurs prometteurs essayant avec bonne foi de nous communiquer leur bonne humeur et tenter maladroitement de provoquer l'hilarité souhaitée !
Le problème majeur répréhensible, en dehors du scénario rudimentaire est que notre grand acteur comique belge cabotine en diable et ne dépasse pas le stade d'une prestance aimable mais jamais immersive dans son rôle bougon de raciste belge castrateur.
Comme la plupart des scènes comiques s'établissent en fonction des caractères volcaniques de notre duo franco/belge, Rien à déclarer  manque impérativement de conviction, de consistance, de personnages hauts en couleurs dans leur complicité fébrilement chaleureuse. Mais surtout, les quelques idées farfelues ou débridées (la voiture transformée en bolide, les courses poursuites impromptues, les routines bucoliques) ne vont pas jusqu'au bout de leur audace à cause d'un manque d'imagination fertile.
De ce maigre constat, la plupart des gags exposés, aussi sympathiques soient-ils ne dépassent pas le niveau d'une petite comédie mineure sans un degré d'âme ni de folie décomplexée.



S'il fallait retenir deux, trois séquences au potentiel comique indiscutable, c'est grâce à l'intervention de Bruno Lochet, proprement jubilatoire dans ces apparitions délirantes de passeur de drogue inculte et hébété. Chacune des séquences saugrenues établies en fonction de ses exactions provoquent un rire fougueux inévitable. Que ce soit ses apparitions dans la peau d'un ambulancier frauduleux (alors qu'il manque la lettre U du mot "ambulance" mis en exergue sur la carrosserie), ses virées champêtres à bord d'une 4L de couleur bordeaux coursée par nos 2 douaniers ou sa tentative de cacher une grosse quantité de poches de cocaïne à l'intérieur de son anus !
Par contre, on se demande avec stupeur ce qu'est venu faire le génial François Damiens dans celui du patron de café inerte et translucide, arrachant à peine de maigres sourires dans une interprétation si frivole qu'on croirait qu'il incarne un rôle dramatique !
Heureusement, l'attachant Dany Boon accorde un minimum capital sympathie dans sa présence chaleureuse et son tempérament égayé assez communicatif. Sans toutefois accorder le moindre éclat de rire fructueux !



La globalité de la narration se résume alors à une idylle amoureuse entre Mathias Ducatel (Danny Boon) et la soeur de notre douanier belge xénophobe et les incessantes confrontations caractérielles entre notre duo franco belge (façon Don Camillo en uniforme) formé par Poelvoorde et Boon. Pour pimenter et rendre un peu plus vigoureux ce scénario indigent, on rajoute en toile de fond une traque sommaire afin d'appréhender les responsables d'un important trafic de drogue auquel un couple, gérant d'un café va se compromettre pour subvenir à leurs besoins financiers.

RIEN A DECLARER DE SURPRENANT.
Autant avouer que Rien à déclarer n'est surement pas la comédie tordante que l'on était en droit d'espérer, même si le film sympathique et légèrement divertissant se laisse regarder sans véritable ennui (à 2/3 longueurs près quand même).
Il laisse quand même une impression de frustation après tant de propagande médiatique tolérée pour rameuter les millions de spectateurs curieux et excités de renouer avec les fous-rires frénétiques de Bienvenu chez les ch'tis.
Pour ma part, Danny Boon est bien gentil et plein de bonnes intentions platement établies (son message social à caractère anti raciste octroyé au choc des cultures) mais sa comédie futile, beaucoup trop docile survole ce problème d'ethnie dans des situations caricaturales au possible maintes fois ressassées (revoyez les Don Camillo ou la série des Gendarmes et jugez la différence !).
Ne reste plus qu''à m'avouer que la 3è comédie de Boon est aussi vite vue qu'oubliée.

09.02.11

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