jeudi 3 mai 2018

ABYSS

                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site voiceofcinema.wordpress.com

de James Cameron. Ed Harris, Mary Elizabeth Mastrantonio, Michael Biehn, Leo Burmester, Todd Graff, John Bedford Lloyd, J. C. Quinn, Kimberly Scott.

Sortie salles France: 27 Septembre 1989. U.S: 9 Août 1989

FILMOGRAPHIE: James Francis Cameron est un réalisateur, scénariste et producteur canadien, né le 16 Août 1954 à Kapuskasing (Ontario, Canada). 1978: Kenogenis (court-métrage). 1981: Piranhas 2, les Tueurs Volants. 1984: Terminator. 1986: Aliens, le Retour. 1989: Abyss. 1991: Terminator 2. 1994: True Lies. 1997: Titanic. 2003: Les Fantomes du Titanic. 2005: Aliens of the Deep. 2009: Avatar.


                            "Lorsque vous regardez l'abysse, l'abysse vous regarde aussi"

Spectacle d'aventures homériques à la croisée de l'anticipation féerique à faire pâlir de jalousie le maître incontesté Steven Spielberg (on songe clairement à Rencontres du 3è type lors de son dénouement enchanteur déployant la vision dantesque d'une cité inconnue), Abyss demeure le chef-d'oeuvre maudit de James Cameron toujours apte à relever les défis outre-mesure. La faute incombant à des conditions de tournages inévitablement houleuses (99% de l'action se déroule sous l'eau si bien que Cameron a construit une véritable centrale nucléaire au sein d'une cuve contenant des milliers de litres d'eau !) et à un échec commercial cuisant, et ce en dépit des 1 990 271 entrées sur notre territoire. D'une beauté formelle capiteuse et d'une intensité claustro à couper le souffle au sens littéral chez les plus vulnérables, Abyss enchaîne rebondissements et péripéties à une cadence effrénée si bien que le spectateur n'a pas le temps de reluquer son cadran (en dépit de sa durée exclusive) lorsqu'une poignée de commandos, proprios d'une plate-forme de forage pétrolier n'auront de cesse de transcender les bravoures afin de récupérer du fond de l'océan une ogive nucléaire. Car au préalable, un sous-marin américain y percuta un objet non identifié pour s'écraser dans l'abysse sans y laisser de quelconque survivant.


D'un réalisme ultra documenté par son souci du détail technique et sa pléthore d'engins sous-marins que nos héros manipuleront pour l'enjeu de leur survie, Abyss nous immerge de plein fouet au fond du crépuscule océanique avec son lot d'incidents techniques et humains qu'ils devront parfaire lors du surpassement de soi. Doublé d'une superbe histoire d'amour entre un duo d'amants en discorde conjugale mais pour autant prêt à s'unifier dans la pugnacité et le sens du sacrifice afin de sauver leur couple, Abyss insuffle une intensité dramatique jamais gratuite, eu égard de la caractérisation des personnages au caractère bien trempé (Mary Elizabeth Mastrantonio en impose dans l'autorité frondeuse), entre vaillance solidaire, rébellion (erratique !) et fragilité humaine, et d'une action ultra spectaculaire au service narratif. James Cameron prenant soin de renchérir les évènements catastrophiques autour d'une intrigue oppressante habilement structurée se combinant habilement à la digression d'une intrusion extra-terrestre. Plus précisément une INT (intelligence non terrestre) que le cinéastes parvient à donner chair à l'aide d'effets visuels "fluos" ou "minéraux" convaincants à défauts d'être transcendants (Oscar des meilleurs effets visuels à l'époque). Et donc, en prime de nous offrir un grand spectacle pyrotechnique par son réalisme inégalé, Cameron se permet également d'y lénifier sa dramaturgie progressive au gré d'une invitation au rêve et à l'évasion. Car outre son hymne à la bravoure et à la constance; Abyss déclare autant sa flamme aux mondes inconnus d'une intelligence singulière apte à communiquer avec l'étranger.


Un hymne à la vie, au pacifisme et à l'existence au delà des frontières de l'inconnu.
Gros morceau de bravoure d'un réalisme ébouriffant oscillant avec l'esprit candide d'un Spielberg à sa période la plus divine (dans son sens inné du merveilleux), Abyss confine au chef-d'oeuvre le plus abouti chez Cameron on ne peut plus circonspect et tatillon à relever le défi du rêve, de l'illusion et de la féerie sur la toile. Le maestro réinventant le cinéma à grand spectacle à sa notion la plus  intègre, noble et épurée !   

* Bruno

Anecdote ayant créée une polémique lors de sa sortie (source Wikipedia):
Le fluide respiratoire employé dans le film pour plonger en grande profondeur existe réellement. De plus, la scène où un rat est emprisonné dans une cage et respire du liquide n'est pas truquée. Cela a attiré les foudres des associations de protection d'animaux ; cette scène a même été supprimée de la version sortie au Royaume-Uni.

Récompense: Oscar des meilleurs effets visuels, 1989

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