lundi 11 décembre 2017

SEULE DANS LA NUIT

                                       Photo emprunté sur Google, appartenant au site cinemapassion.com

"Wait Until Dark" de Terence Young. 1967. U.S.A. 1h47. Avec Audrey Hepburn, Alan Arkin, Richard Crenna, Efrem Zimbalist Jr., Jack Weston, Samantha Jones.

Sortie salle France: 11 Septembre 1968. U.S: 26 Octobre 1967.

FILMOGRAPHIETerence Young est un scénariste et réalisateur britannique, né le 20 juin 1915 à Shanghai, Chine, décédé le 7 septembre 1994 à Cannes d'une crise cardiaque.1946 : La gloire est à eux. 1948 : L'Étrange Rendez-vous. 1948 : One Night with You. 1949 : Les Ennemis amoureux. 1950 : Trois des chars d'assaut. 1951 : La Vallée des aigles. 1952 : The Tall Headlines. 1953 : Les Bérets rouges. 1955 : La Princesse d'Eboli. 1955 : Les Quatre Plumes blanches. 1956 : Safari. 1956 : Zarak le valeureux. 1957 : Au bord du volcan. 1958 : La Brigade des bérets noirs. 1959 : Serious Charge. 1960 : La Blonde et les nus de Soho. 1961 : 1-2-3-4 ou les Collants noirs. 1961 : Les Horaces et les Curiaces. 1962 : James Bond 007 contre Dr No. 1963 : Bons Baisers de Russie. 1965 : Les Aventures amoureuses de Moll Flanders. 1965 : Guerre secrète. 1965 : Opération Tonnerre. 1966 : Opération Opium. 1967 : Peyrol le boucanier. 1967 : La Fantastique Histoire vraie d'Eddie Chapman. 1967 : Seule dans la nuit. 1968 : Mayerling. 1969 : L'Arbre de Noël. 1970 : De la part des copains. 1971 : Soleil rouge. 1972 : Cosa Nostra. 1974 : Les Amazones. 1974 : L'Homme du clan. 1977 : Woo fook. 1979 : Liés par le sang. 1981 : Inchon. 1983 : La Taupe. 1988 : Marathon.


Classique des Seventies, Seule dans la nuit est un superbe thriller d'angoisse exploitant à merveille le cadre exigu d'un appartement tamisé. Celui d'une jeune aveugle contrainte de s'y cloisonner car constamment persécutée par un trio de trafiquants à la recherche d'une poupée bourré d'héroïne. Le réalisation parvenant facilement à nous familiariser dans ce décorum par le biais de détails domestiques qui auront pour la plupart une certaine importance dans le déroulement de l'action. Nanti d'une atmosphère d'insécurité sous-jacente puis tangible au fil du cheminement de survie de Susy en proie à une intimidation toujours plus agressive, Seule dans la nuit parvient efficacement à captiver sous le pilier d'un scénario machiavélique semé de rebondissements et d'idées retorses. Notamment l'intrusion de cette jeune ado impertinente (qu'endosse dans une étonnante spontanéité Julie Herrod) qui va peu à peu (et en guise de pardon pour son comportement indocile) prêter main forte à Susy avec un sens de bravoure assez couillu. L'empathie amicale éprouvée pour celles-ci fonctionnant à merveille dans leur esprit subitement commun de solidarité.


Un habile moyen de relancer l'action vers une direction plus alarmiste lorsque Susy s'apercevra du traquenard négocié dans son cadre domestique, et ce par la cause d'une poupée devenue introuvable que son mari absent aura égaré. Prenant pour cadre claustro cette unité de lieu et de temps, l'intrigue se focalise essentiellement sur ces rapports de force psychologiques entre nos 3 malfrats, délibérés à s'approprier la poupée, et Susy, parvenant grâce à sa cécité puis à Gloria (sa voisine de palier fureteuse) à découvrir leur stratégie perfide de communication avec un sens de l'intuition et de l'orientation clairvoyant. Outre le caractère haletant du suspense rondement mené autour de cette victime singulière prise à parti avec trois usurpateurs (Richard Crenna, Jack Weston et surtout l'inquiétant Alan Arkin se disputent la vedette avec un charisme viril patibulaire dans leur esprit insidieux d'autorité), Seule dans la Nuit parvient à exacerber son angoisse ouatée auprès d'une dernière partie nocturne, jeu de cache-cache entre la victime et le tueur. Terence Young parvenant à inverser les rôles autour d'une confrontation physique se déroulant dans la pénombre puis le noir parmi l'inventivité de détails domestiques (couteau de cuisine, bidon d'essence, lumière de frigo, foulard) compromis à l'action horrifique. Quand bien même, et sans que l'héroïne ne s'en aperçoive un seul instant, un cadavre était secrètement planqué à proximité d'elle afin de dramatiser l'atmosphère feutrée.


Illuminé par la présence aussi bien chétive que pugnace d'Audrey Hepburn parfaitement à l'aise  dans son rôle d'handicapée en initiation héroïque (elle était en faite équipée de lentilles pour mieux se prêter au jeu de la cécité !), Seule dans la Nuit redore le genre du thriller avec originalité et savoir-faire. Terence Young plutôt avisé à charpenter son récit gérant efficacement l'espace et l'action (si bien qu'on en oublie très vite sa facture théâtrale) autour d'une atmosphère opaque assez magnétique. A l'instar du score discret mais si inquiétant de Henry Mancini rappelant en intermittence le côté vénéneux de la situation (atypique) de prise d'otage. 

@ Bruno
3èx

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