mercredi 29 novembre 2017

RAYON LASER

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site 

"Laserblast" de Michael Rae. 1978. U.S.A. 1h22. Avec Kim Milford, Cheryl Smith, Gianni Russo, Ron Masak

Sortie salles France: 27 Juin 1979. U.S: 1 Mars 1978

FILMOGRAPHIE: Michael Rae est un réalisateur et producteur américain.
1978: Rayon Laser.


"Car rien ne résiste à la puissance terrifiante du RAYON LASER ! 
Engin diabolique qui peut tout détruire et le rend invincible, il peut enfin se venger de tout ceux qui l'ont humilié et fait souffrir..."

Hit video des années 80 durant l'âge d'or d'Hollywood Video quand bien même sa sortie salles US se solde par un joli succès inespéré, Rayon Laser est une aberration filmique comme on en trouve rarement dans le paysage chimérique. Dans le désert californien, après avoir éliminé un fugitif humanoïde armé d'un rayon laser,  deux aliens à tête de lézard retournent dans l'espace. Mais ayant omis l'objet redoutable, ils décident de faire demi-tour pour le récupérer. Pendant ce temps, le jeune Billy parti flâner dans le désert tombe par inadvertance sur le canon à laser et se l'encastre au bras. Depuis, il sombre peu à peu dans une emprise démoniaque au point de réduire sa ville à feu et à cendres. Série Z ricaine produite par le spécialiste Charles BandRayon Laser est l'unique oeuvre du réalisateur Michael Rae. Et au vu du résultat aussi saugrenu qu'impayable, on conçoit évidemment que ce dernier préféra ensuite raccrocher les gants ! L'intrigue ubuesque, quasi nonsensique, se limitant le plus souvent aux errances meurtrières d'un ado possédé par son arme singulière: un canon à laser, quand bien même deux adjoints policiers et un agent (sans doute du gouvernement !) tentent indépendamment d'appréhender le pyromane ! Pour autant, et par le biais de situations involontairement cocasses, hilarantes ou débridées (à l'instar des apparitions surprises des aliens reptiliens habilement confectionnés en stop motion !), Rayon Laser s'avère à mon jugement de valeur aussi ludique que diablement fascinant.


Du moins chez les fans indécrottables de nanars de la sacro-sainte VHS réalisés avec une touchante sincérité. Car si la réalisation approximative accumule immodérément les bévues et que sa direction d'acteurs laisse à désirer, il émane de ce métrage sans prétention un charme irrésistible sous couvert d'une anticipation horrifique prémonitoire (1 an plus tard déboulera sur les écrans la matrice Alien de Scott !). Qui plus est, de par le cabotinage excentrique des comédiens ballots,  ces derniers s'avèrent inopinément attachants dans leur aimable tentative de provoquer émoi, stupeur, terreur ou appréhension avec une bonhomie ringarde (notamment le duo de flics inconséquents que l'on croirait sorti d'une comédie de Bud Spencer et Terence Hill). Quant au fameux héros belliqueux frappé par la malédiction de son arme de destruction, Kim Milford (sosie officieux de Mark Hamill !) accourt, grimace et gesticule tous azimuts afin de renchérir sa posture erratique souvent jouasse. Le soin apporté à sa défroque vestimentaire (jean à pattes d'eph, chemise bleue rutilante !) et au canon laser (semblable à un cigare électronique !?) faisant office d'archétype inusité. Pour clore avec une pointe de nostalgie, on peut notamment louer le ton atmosphérique de son score électro communément composé par Richard Band et Joel Goldsmith (il s'agit bien du fils de Jerry !) et la facture vintage de sa photo saturée renforçant le caractère BD de cet improbable ovni riche en situations déjantées ! Et ce en dépit d'un cheminement redondant heureusement contrebalancé des calembours du duo policier, de l'investigation (suspicieuse) de l'agent et des étreintes romantiques de Billy et sa muse en camping sauvage, et ce avant la pyrotechnie du dénouement explosif.


Perle culte au sein de l'industrie de la série Z, Rayon Laser renchérit aujourd'hui son charme rétro et sa fonction ludique grâce à la nostalgie de son époque révolue. Un p'tit métrage bougrement mauvais mais beaucoup plus fun, intègre et attachant que le dernier DTV mercantile destitué d'identité, d'ambition et de grain de folie.

@ Bruno

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