jeudi 22 juin 2017

FRANKENSTEIN CREA LA FEMME

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site wrongsideoftheart.com

"Frankenstein Created Woman" de Terence Fisher. 1967. 1h28. Angleterre. Avec Peter Cushing, Robert Morris, Susan Denberg, Thorley Walters, Barry Warren, Duncan Lamont.

Sortie salles France: 31 Octobre 1967. Angleterre: 18 Juin 1967

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Terence Fisher est un réalisateur britannique né le 23 février 1904 à Londres (Maida Vale), et décédé le 18 juin 1980 dans la même ville. 1957 : Frankenstein s'est échappé, 1958 : Le Cauchemar de Dracula , 1958 : La Revanche de Frankenstein , 1959 : Le Chien des Baskerville , 1959 : L'Homme qui trompait la mort , 1959 : La Malédiction des pharaons, 1960 : Le Serment de Robin des Bois , 1960 : Les Étrangleurs de Bombay, 1960 : Les Maîtresses de Dracula, 1960 : Les Deux Visages de Docteur Jekyll , 1961 : La Nuit du loup-garou, 1962 : Le Fantôme de l'Opéra , 1962 : Sherlock Holmes et le collier de la mort, 1963 : The Horror of It All, 1964 : La Gorgone , 1965 : The Earth Dies Screaming, 1966 : L'Île de la terreur , 1966 : Dracula, prince des ténèbres , 1967 : La Nuit de la grande chaleur , 1967 : Frankenstein créa la femme, 1968 : Les Vierges de Satan, 1969: Le Retour de Frankenstein, 1974 : Frankenstein et le monstre de l'enfer.


Quatrième volet de la saga Frankenstein que Terence Fisher reprend sous ses ailes après le sympathique essai de Freddie Francis, Frankenstein créa la femme serait l'un des épisodes les plus réussis et controversés selon l'éditeur Seven 7. Pour ma part, même si j'ai plus d'affection et de considération pour Frankenstein s'est échappé, la revanche de Frankenstein, le Retour de Frankenstein et Frankenstein et le monstre de l'enfer; Frankenstein créa la femme parvient sans peine à me fasciner pour m'immerger dans sa romance empoisonnée. De par la structure ciselée de son scénario original et la caractérisation de personnages infortunés (les amants) ou dépravés, tel ce trio d'aristocrates détestables auquel l'innocence en paiera le lourd tribut. Car prenant pour thèmes l'amour, la vengeance et la mort du point de vue d'amants d'outre-tombe, Terence Fisher en extirpe un jeu de séduction mortelle sous l'impulsion d'une Némésis étrangement séduisante et candide. Cette dernière n'étant que le jouet cérébral de son amant préalablement guillotiné pour un crime qu'il n'a pas commis.


Un peu plus tôt, Terence Fisher aura pris soin de nous familiariser avec l'étreinte amoureuse que se partagent secrètement l'assistant Hans et la serveuse Christina, du fait de son visage défiguré sur l'hémisphère gauche. Mais trois gentlemans sans vergogne et impudents vont littéralement faire voler en éclat leur liaison passionnelle avec une cruauté sournoise. Pendant ce temps, le baron et son adjoint Hertz mettent au point une nouvelle expérience de résurrection où l'âme pourrait voguer d'un corps à un autre ! Captivant et passionnant, Frankenstein créa la femme insuffle une belle intensité dramatique sous couvert d'une vendetta singulière inscrite dans le surnaturel, et ce en suggérant au possible les séquences-chocs avec dérision macabre. Quand bien même Terence Fisher privilégie l'audace d'inverser les codes par le biais d'une créature "féminine" nouvellement fringante car auparavant estropiée et vitriolée. Néanmoins complice car aussi inconsciemment avide de rancoeur punitive, cette dernière insuffle une inquiétante emprise sensuelle à travers sa devise criminelle de châtier non seulement les responsables de la condamnation de son compagnon mais aussi de son propre Spoiler ! suicide ! Fin du Spoil. Le baron et son adjoint adoptant pour le coup une posture de culpabilité si bien qu'ils vont tenter de réparer leur tort en tentant d'alpaguer Christina victime de dédoublement de personnalité. Cette idée astucieuse de lui draper juste après son décès une faste apparence dans un nouveau corps et de lui permettre d'accomplir une vengeance surnaturelle parmi une complicité spirituelle renforçant la nature insolite du mélo en berne.


Etrange, envoûtant, sensuel et cruel, Frankenstein créa la femme ne manque pas d'aura subtilement vénéneuse pour réactualiser la saga avec l'originalité d'un script assez audacieux (d'où son éventuelle controverse à sa sortie !) et l'inspiration de sa mise en scène estampillée Fisher brossant d'autant mieux sa distribution charismatique.

Dédicace à Eric Draven
Eric Binford.
2èc

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