lundi 10 avril 2017

NEMESIS (Sam was here). Mention spéciale du jury, Utopiales 2016.

                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site trollombrerobot.wordpress.com

de Christophe Deroo. 2016. U.S.A/France. 1h12. Avec Rusty Joiner, Sigrid La Chapelle, Rhoda Pell, Hassan Galedary.

Sortie Dtv France: 30 Mars 2016 (Interdit aux - de 12 ans)

FILMOGRAPHIE: Christophe Deroo est un réalisateur et producteur français. 2016: Nemesis.


Exercice de style réalisé par le débutant Christophe Deroo, Nemesis emprunte la démarche d'un suspense horrifique par le biais d'une intrigue hermétique restée en suspens. A l'instar d'un épisode long format de la 4è Dimension, la trame suit les pérégrinations esseulées d'un colporteur au coeur d'un désert californien. Destitué d'habitants, Sam Cobritz finit par se lasser de son exercice professionnel au moment même où un tueur sévit dans la région et qu'une étrange lumière rouge s'immobilise dans le ciel. Rapidement, il devient la cible d'individus masqués résignés à l'assassiner en guise de vengeance quand bien même il tente à moult reprises d'avertir sa femme qu'il est sur le chemin du retour.


D'une durée concise d'1h09 si on épargne son générique final, Nemesis tire parti de son efficacité grâce à la maîtrise de sa mise en scène sublimant l'atmosphère solaire d'un désert photogénique (format scope à l'appui) et à ses nombreuses péripéties inexpliquées que le héros tente de contrecarrer avec une déveine inépuisable. Scandé du score électro de Christine n'ayant rien à envier au mélodies cinétiques du cinéma de Carpenter, Nemesis s'inspire de ce dernier avec l'évidente volonté d'envoûter le spectateur par le biais d'un contexte insécuritaire à la lisière du fantastique. Outre ses références empruntées à Carpenter (à l'instar de ces silhouettes nocturnes d'individus figés comme des zombies si bien qu'on les croiraient sortis d'Assaut ou de Prince des Ténèbres !), le film peut également prêter un croisement entre U-Turn (pour l'infortune sarcastique du héros et le cadre de l'environnement clairsemé dans lequel il évolue), Terreur extra-terrestre (pour la chasse à l'homme commanditée par un éventuel E.T) et Hitcher (pour la traque criminelle inlassable que le conducteur et les chasseurs se disputent sur bitume). Inquiétant et particulièrement prenant lorsque Sam s'efforce désespérément d'échapper régulièrement à la mort par le biais de sauvages affrontements que le réalisateur chorégraphie avec intensité, Nemesis aurait été encore plus original et détonnant s'il était un peu plus explicatif quant aux motifs imbitables de ses agresseurs en potentielle relation avec une origine extra-terrestre.


Assez captivant par son atmosphère envoûtante et l'intensité de son suspense progressif, Nemesis respecte ses aînés dans sa conception avisée de façonner un film d'ambiance horrifique hérité du cinéma des années 80. De par sa violence rugueuse, son style musical métronomique et le jeu expressif d'une victime à la fois pugnace et désorientée, Nemesis cultive un style percutant sous le pilier d'un road movie laconique, et ce avant de céder à la facilité d'une conclusion en demi-teinte plutôt déconcertante et moins convaincante. 

Bruno Matéï

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