vendredi 14 avril 2017

EDMOND

                                                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site blog.dnevnik.hr

de Stuart Gordon. 2005. US.A. 1h22. Avec William H. Macy, Frances Bay, Rebecca Pidgeon, Joe Mantegna, Denise Richards, Bai Ling.

Sortie salles U.S: 14 Juillet 2006. France, uniquement en Vod: 1er Juin 2006

FILMOGRAPHIE: Stuart Gordon est un acteur, producteur, réalisateur et scénariste américain, né le 11 Août 1947 à Chicago, dans l'Illinois.
1979: Bleacher Bums (Téléfilm), 1985: Ré-animator, 1986: From Beyond, 1987: Dolls, 1988: Kid Safe: the vidéo, 1990: Le Puits et le pendule, La Fille des Ténèbres (téléfilm), Robot Jox, 1993: Fortress, 1995: Castle Freak, 1996: Space Truckers, 1998: The Wonderful Ice Cream Suit, 2001: Dagon, 2003: King of the Ants, 2005: Edmond, Master of Horrors (2 épisodes), 2007: Stuck, 2008: Fear Itself (1 épisode)


Le pitch:
Lassé de son existence bourgeoise sans histoire, Edmond plaque subitement sa femme pour s'aventurer dans les bas quartiers à la recherche d'une aventure lubrique. Constamment raillé et méprisé par une gente féminine cupide, il finit d'autant mieux par extérioriser sa colère après avoir été agressé par un macro. Gagné par sa bravoure de lui avoir tenu tête, il continue d'arpenter les rues en ayant cette fois-ci la conviction d'être un citoyen en nouvelle révélation identitaire. Seulement, ce dernier, égoïste, raciste, homophobe, pingre et un poil misogyne finit par céder à une folie meurtrière ! 


Film choc d'une extrême violence autant physique que psychologique (d'où son interdiction aux - de 16 ans au travers de deux séquences éprouvantes), Edmond dépeint avec lucidité et vérité humaine le portrait d'un sociopathe en perdition morale. Si Stuart Gordon a délaissé le genre horrifique depuis Dagon, il n'a absolument rien perdu de son brio pour façonner en l'occurrence un film noir des plus dérangeants tant et si bien que son constat sociétale nourrit une réflexion existentielle sur notre propre réussite ou défaite à s'être inséré dans notre société où prime l'élitisme. Descente aux enfers introspective au sein du psyché névrosé d'un cadre supérieur blasé par sa société de consommation et l'esprit d'individualité, Edmond demeure un croisement vitriolé entre Chute Libre, Taxi DriverAfter Hours et à moindre échelle Henry, portrait d'un serial-killer. Stuart Gordon filmant ses errances nocturnes, sa déchéance criminelle et son embrigadement avec un réalisme ardu saupoudré de dérision caustique. Notamment cette dernière partie instaurée derrières les barreaux d'une cellule où Edmond doit peu à peu s'adapter à sa nouvelle existence avec l'appui d'un détenu gay afro-américain. Fort de la prestance névralgique de William H. Macy absolument terrifiant car habité par sa frustration sexuelle et ses pulsions fielleuses, ce dernier nous livre un très impressionnant jeu d'acteur avec une intensité dramatique où perce le désespoir existentiel. A l'instar de sa conclusion métaphysique auquel sa nouvelle remise en question spirituelle nous laisse dans l'interrogation religieuse et un sentiment d'amertume pour sa nouvelle condition introvertie.


"Toute société a les crimes qu'elle mérite". 

D'une noirceur absolue et d'un réalisme glaçant quant au scrupuleux portrait imputé à un sociopathe paumé, Edmond tend à nous interroger sur la responsabilité morale de nos sociétés matérialistes déshumanisant les consommateurs au mépris des plus fragiles risquant parfois de céder à une révolte psychotique. Dès lors, difficile de sortir indemne de ce terrible constat d'échec identitaire. 

Focus sur la séquence la + marquante: les rapports de force psychologiques ULTRA STRESSANTS entre Edmond et la serveuse au sein d'une chambre d'hôtel !

Bruno Matéï
2èx

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