lundi 3 avril 2017

CUBE. Grand Prix Gérardmer, 1999.

                                                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Vincenzo Natali. 1997. Canada. 1h30. Avec David Hewlett, Julian Richings, Maurice Dean Wint,
Nicole de Boer, Nicky Guadagni, Andrew Miller.

Sortie salles France: 28 avril 1999.

FILMOGRAPHIE: Vincenzo Natali est un réalisateur, scénariste et producteur canadien, né le 6 janvier 1969 à Détroit, dans l'État du Michigan aux États-Unis. 1997: Cube. 2002: Cypher. 2003: Nothing. 2009: Splice. 2013: Haunter.


Honoré chez Gérardmer avec trois récompenses dont celui du prestigieux Grand Prix, Cube est une petite série B bougrement efficace n'ayant rien à envier à un épisode de la 4è Dimension. Emprisonnés dans de grands cubes mobiles pour une raison méconnue, 6 personnes au profil distinct s'interrogent sur leur sort avant de tenter de s'y extraire avec courage, détermination et perspicacité. Un pitch simpliste mais bougrement original que Vincenzo Natali parvient à mettre en boite avec autant d'astuces narratives que de soin formel. Ce dernier relançant l'action et les enjeux de survie dans de multiples directions que nos survivants arpentent sous les consignes d'une éminente mathématicienne. Car dans Cube, il faut faire preuve de sens déductif pour tenter de s'extirper de la prison dont les chiffres inscrits sur chaque porte d'entrée ont une importance capitale afin de contrecarrer les éventuelles chausses-trappes !


Fascinant, de par son décorum insolite particulièrement immersif et par la diversité des cages de métal aux éclairages fluctuants, Vincenzo Natali parvient aisément à nous égarer dans son univers hermétique aux confins de la science-fiction. Car jouant sur ce dépaysement inédit surgi de nulle part et sur l'aspect abyssal d'une vue externe, Cube interroge le spectateur quant à son origine et l'identité de ses créateurs tirant les ficelles avec une diabolique machination. Le film n'hésitant pas en prime à recourir à une violence cruelle quant aux affrontements psychologiques et musclés que se disputent les détenus au lieu de préconiser la concertation. D'où un sentiment d'insécurité permanent émanant de leur dissension morale et de leurs risques à tester des épreuves diaboliques fondées sur la dialectique des nombres premiers et des facteurs. Conçu comme un jeu macabre pour la survie, l'intrigue n'est donc qu'un prétexte pour à nouveau vilipender l'individualisme de l'homme compromis par la peur et la panique de trépasser. En l'occurrence, c'est par la cause d'un flic aussi sournois que sans vergogne que le groupe va peu à peu se dissoudre avec une déveine opiniâtre. Le réalisateur clôturant notamment son intrigue par une conclusion à la fois pessimiste et équivoque, et ce sans nous dévoiler les tenants et aboutissants de cette conspiration sans visage.


Par l'entremise de son climat anxiogène perméable instauré au coeur d'un huis-clos cauchemardesque et grâce au jeu convaincant des comédiens de seconde zone au caractère bien trempé, Cube insuffle fascination et dérision sardonique au rythme de rebondissements habiles faisant appel à l'intelligence des compétiteurs. 

Eric Binford.
3èx

Récompenses: Festival international du film de Toronto 1997 : Prix du Meilleur Premier Film Canadien.
Festival de Gérardmer Fantastic'Arts 1999 : Grand Prix, Prix de la Critique et le Prix du Public

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