jeudi 19 janvier 2017

Le Beau-Père. Grand Prix de la Critique, Cognac 88

                                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site fan-de-cinema.com

"The Stepfather" de Joseph Ruben. 1987. U.S.A. 1h30. Avec Terry O'Quinn, Jill Schoelen, Shelley Hack, Charles Lanyer, Stephen Shellen, Stephen E. Miller, Robyn Stevan.

Sortie salles France: 1er Juin 1988. U.S: 23 Janvier 1987

FILMOGRAPHIE: Joseph Ruben est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né en 1951 à Briarcliff, Manor, New-York. 1974: The Sister-in-Law. 1976: Lâche-moi les baskets. 1977: Joyride. 1978: Our Winning Season. 1980: Gorp. 1984: Dreamscape. 1987: Le Beau-Père. 1989: Coupable Ressemblance. 1991: Les Nuits avec mon Ennemi. 1993: Le Bon Fils. 1995: Money Train. 1998: Loin du Paradis. 2004: Mémoire Effacée. 2013: Penthouse North.


Responsable du sympathique Dreamscape, Joseph Ruben renchérit ses ambitions 3 ans plus tard avec le Beau-Père justement récompensé du Grand Prix de la Critique à Cognac. Bien connu des cinéphiles durant la sacro-sainte décennie 80, ce petit thriller horrifique bougrement efficace s'est taillé une aura de culte lors de son exploitation Vhs. Tant pour l'originalité de son intrigue inspirée d'un fait-divers des années 50 que de son ambiance à la fois vénéneuse et débridée quelque peu incongrue. Le PitchObsédé à l'idée de fonder une vraie famille, Jerry Blake est un dangereux sociopathe derrière son masque d'agent immobilier. Alors qu'il vient de trucider sa nouvelle maîtresse et ces enfants, il rejoint une autre contrée afin de fonder un nouveau foyer avec une inconnue divorcée. Mais la fille de cette dernière voit d'un mauvais oeil l'attitude obséquieuse du beau-père. Réalisé avec savoir-faire dans sa faculté d'y distiller une ambiance malsaine sous-jacente autour des extravagances du serial-killer conservateur, le Beau-père constitue une diabolique satire sur le conformisme d'une famille modèle. 


Par sa présence charmeuse faussement affable et rassurante, Terry O'Quinn se délecte à se glisser dans la peau d'un manipulateur aux multiples visages (il change de coiffure et de tenue vestimentaire, s'improvise une moustache pour parfaire une nouvelle identité) et aux pulsions psychotiques difficilement maîtrisables (ses crises d'hystérie dans la cave). Franchement terrifiant lorsqu'il s'attelle à l'acte criminel, l'acteur insuffle un charisme inquiétant assez magnétique à travers son jeu de regard tour à tour cynique, pervers, faussement affable. En belle-fille suspicieuse aussi angoissée que lucide, Jill Schoelen surprend agréablement dans son profil nubile à s'interroger sur sa véritable personnalité en faisant preuve d'une étonnante maturité afin de convaincre son entourage. Avec un peu moins de conviction mais tout à fait à sa place en mère aimante, Shelley Hack (héroïne de la série TV Drôles de Dames) endosse l'épouse candide avec une paisible sensualité avant de s'effrayer de la véritable identité de son amant. Ce qui nous amène vers un final d'une rare violence si bien que Joseph Ruben fait preuve d'un réalisme tranché pour mettre en exergue les confrontations sanglantes entre victimes et bourreau confinés au sein du cocon familial. Une conclusion anthologique véritablement épeurante que les fans de frissons n'ont jamais oublié sitôt le générique clos. 


Portrait craché d'une famille modèle
Alternant l'enquête policière par le biais d'un détective pugnace et les discordes familiales sensiblement anxiogènes, Le Beau-père affiche une étonnante efficacité au fil d'un récit charpenté ponctué de contrecoups abrupts, et ce sans céder à la gratuité d'un gore badin (aussi brutale soit l'iconographie meurtrière ! ). Un thriller insolent habilement réalisé donc (dynamisme du montage en sus) dans une facture ludique de série B et au jeu d'acteurs plutôt détonnant pour l'échange des rapports familiaux compromis par la fourberie, la duperie et le simulacre. 

*Bruno
07.02.23. 5èx. vf

Note (wikipedia): Le film est basé sur l'histoire vraie dans les années 1950 de John List (1925-2008) qui tua sa femme et ses enfants et s'installa dans une autre famille.

Récompenses:
1987 : Festival international du film de Catalogne Meilleure actrice Jill Schoelen
1988 : Festival du film policier de Cognac, Grand Prix de la Critique.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire