mercredi 28 décembre 2016

LE REGNE DU FEU

                                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site dpstream.net

"Reign of Fire" de Rob Bowman. 2002. 1h42. Avec Christian Bale, Matthew McConaughey, Izabella Scorupco, Gerard Butler, Scott Moutter, David Kennedy, Alexander Siddig, Ned Dennehy.

Sortie salles France: 21 Août 2002

FILMOGRAPHIE: Rob S. Bowman est un réalisateur et producteur de télévision américain, né le 15 mai 1960 à Wichita Falls, Texas aux États-Unis. 1993: Airborne. 1998: The X-Files, le film. 2002: Le Règne du feu. 2005: Elektra


Sous le moule d'une série B de luxe, Rob Bowman redore le blason du blockbuster grand public avec l'intelligence d'un script redoutablement efficace. Dans un monde post-apo, Quinn Abercromby et sa confrérie de survivants tentent de se prémunir contre l'offensive de dragons dans leur forteresse de pierre. Alors qu'une attaque vient de leur porter préjudice depuis la maraude d'un de leurs acolytes à s'emparer d'une récolte, une escouade d'itinérants en fourgons militaires leur sollicite l'hospitalité sous l'impériosité de Denton Van Zan. D'abord réticent, Quin accepte le compromis quand bien même le baroudeur stoïque se vante d'être un tueur de dragon. S'efforçant consciencieusement de soigner le cadre réaliste d'un univers post-apo inspiré d'une scénographie médiévale, Rob Bowman parvient à crédibiliser sa situation improbable littéralement fantasmatique (certains plans faisant office de fresque picturale). A savoir le cataclysme nucléaire du 21è siècle engendré par l'hostilité d'une invasion de dragons au coeur de la capitale londonienne.


Avec ses FX numériques étourdissants de précision pour le design des dragons, et de fluidité pour leurs envolées épiques, le Règne du Feu fascine sans fards si bien que les séquences spectaculaires s'agencent au cheminement narratif sous le pilier d'une confrontation humaine assez tendue. Christian Bale et Matthew McConaughey (qu'on croirait sorti de Mad-Max 2 !) se disputant sobrement la vedette lors d'un point de vue antinomique. L'un préconisant l'alliance des deux camps afin de mieux détruire les dragons, l'autre privilégiant prévention et vigilance pour éviter la bravoure suicidaire des pertes humaines. Ces rapports de force instaurés durant toute l'aventure parviennent à captiver si bien que ces deux hommes vaillants et communément autoritaires vont prendre conscience de leurs erreurs humaines au fil des stratégies offensives puis finalement se respecter en assumant leur responsabilité. Au-delà de cette étude caractérielle bâtie sur le doute, le tort, le pardon et la fraternité, Le Règne du Feu imprime sur une photo désaturée un furieux spectacle sous l'impulsion vertigineuse de dragons plus vrais que nature (à l'instar de cette incroyable chasse en plein ciel perpétrée avec des hommes volants !). On peut même prétendre qu'il s'agit sans doute des sauriens les plus réalistes que l'on ai vu au cinéma avec l'autre exploit Le Dragon du lac de Feu de Matthew Robbins. Le final explosif et sacrificiel s'avérant d'une fulgurance visuelle aussi fascinante qu'hypnotique, notamment lorsque Bowman s'attarde à zoomer sur le charisme carnassier de l'animal !


B movie post-nuke où la fantasy se jumelle scrupuleusement au profit d'une densité narrative et formelle (décorum moyenâgeux et créatures mythologiques criants d'authenticité !), Le Règne du Feu instaure sans aucune prétention un divertissement retors aussi intelligent que mature dans son refus racoleur. Une excellente surprise au succès inévitablement modeste !

B-M. 3èx

Récompense: Prix des effets visuels au Festival international du film de Catalogne

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