mardi 1 novembre 2016

LES DEMONS DU MAIS. Prix du Meilleur film fantastique, Bruxelles 84.

                                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site horrorfreaknews.com

"Children of the Corn/Horror Kid" de Fritz Kiersch. 1984. U.S.A. 1h32. Avec Peter Horton, Linda Hamilton, Robby Kiger, Anne Marie McEvoy, John Franklin, Courtney Gains, R. G. Armstrong.

Sortie salles France: 30 Janvier 1985

FILMOGRAPHIE: Fritz Kiersch est un réalisateur et scénariste américain né en 1951 à Alpine, Texas. 1984 : Les Démons du maïs. 1985 : Quartier chaud. 1987 : Winners Take All. 1988 : Gor. 1989 : Under the Boardwalk. 1992 : Into the Sun. 1995 : The Stranger. 1997 : Crayola Kids Adventures: Tales of Gulliver's Travels. 2006 : Surveillance. The Hunt


Série B oubliée des années 80 d'autant plus méprisée par les critiques dès sa sortie, les Démons du Maïs obtint pourtant le succès commercial en Amérique du Nord puisqu'il rapporta 14 568 000 $ contre un budget de 3 000 000 $. D'après un roman de Stephen King, l'intrigue linéaire quelque peu confuse n'est pas le point fort du métrage, à l'instar d'une direction d'acteurs maladroite, d'FX aujourd'hui cheaps et d'une caractérisation naïve des personnages. Pour le synopsis, un couple en villégiature se retrouve pris au piège au sein d'un village fantôme entièrement régi par des enfants tueurs. Ces derniers ayant sacrifié leurs parents sous l'allégeance du porte-parole Isaac afin d'invoquer leur Dieu au milieu d'un champs de maïs. Dès lors, dans un instinct de survie, le couple tente de leur échapper tout en contrecarrant en dernier recours les ambitions occultes des garnements. Ce pitch interlope dénué de surprise (en dehors de son final haletant et explosif !) parvient miraculeusement à impliquer le spectateur dans une étrange incantation de masse proférée par des enfants irresponsables.


Métaphore sur l'intégrisme, les Démons du Maïs bénéficie de quelques séquences-chocs percutantes (son prologue meurtrier plutôt déjanté, le meurtre d'un jeune adulte dans le champs de Maïs et l'accident automobile qui s'ensuit) et d'une ambiance d'étrangeté assez malsaine (comme le souligne l'appréhension du pompiste confiné dans sa station service et prochainement livré au lynchage) derrière le thème du sectarisme. Le réalisateur s'efforçant de distiller un climat ombrageux au sein d'une bourgade bucolique soumise aux forces du Mal depuis que les enfants se sont jurer d'y accueillir un Dieu sauveur ! Sous l'impulsion d'une bande-son vigoureuse (le souffle explicite du vent fouettant les épis de maïs !) et d'un score envoûtant de choeurs maléfiques, les Démons du Maïs fascine avec assez de réalisme quant à la description de cette confrérie ésotérique plutôt singulière (et ce en dépit d'une structure narrative émaillée d'ellipses). Si le couple formé par Peter Horton et Linda Hamilton (son rôle le plus efféminé de sa carrière !) manque d'épaisseur psychologique dans leur posture gogo parfois incohérente, ces derniers y manifestent tout de même de la volonté à se fondre dans la peau de victimes molestées si bien que l'on s'attache finalement à leur condition démunie, notamment parmi leur ressort humaniste de se confier auprès de deux enfants candides. Qui plus est, on peut également prôner la figuration infantile des seconds-rôles inhospitaliers (d'autant plus affublés d'armes blanches acérées !) sous le pilier de deux leaders perfides se disputant la prise du pouvoir. Sur ce point, l'inquiétant John Franklin se taille une carrure patibulaire de "petit homme" dans celui d'Isaac avec une mine contorsionnée, quand bien même son partenaire rouquin Courtney Gains se glisse dans le personnage instable de Malachai avec une expression révoltée.


Série B mineure pâtissant d'un script prémâché et d'une caractérisation approximative des personnages, Les Démons du Maîs constitue pourtant un fort sympathique divertissement horrifique par son climat d'étrangeté prégnant et la bonhomie du couple Burton/vicky en proie à une hostilité infantile au charisme délétère. 

3èx

Récompense: Prix du meilleur film fantastique au Festival international du film fantastique de Bruxelles, 1984.

Note (Wikipedia): La Finlande et l’Islande ont interdit le film sur leur territoire lors de sa sortie parce qu’il était jugé trop violent.

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