mardi 11 octobre 2016

PHANTASM: RAVAGER

                                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site scifi-movies.com

de David Hartman. 2016. U.S.A. 1h27. Avec Angus Scrimm, A. Michael Baldwin, Bill Thornbury,
Reggie Bannister, Kathy Lester, Gloria Lynne Henry. Scénario et Production: Don Coscarelli.

Sortie salles US: 7 Octobre 2016

FILMOGRAPHIE: David Hartman est un réalisateur américain.
2016: Phantasm: Ravager


18 ans après Phantasm 4: Oblivion, Don Coscarelli cède sa place à un spécialiste de séries TV, David Hartman (si bien qu'il s'agit ici de son premier long-métrage) afin de parachever son illustre saga. Scénarisé et produit par le maître en personne, Phantasm: ravager relance l'intérêt des enjeux belliqueux entre Reggie et Tall Man sous le pivot d'une narration (classiquement) fourre-tout et décousue. Ayant préalablement combattu en plein désert l'homme en noir, Reggie se retrouve à nouveau confronté à lui après avoir été hébergé au domicile d'une jeune automobiliste. Ayant perdu tous repères avec la réalité, il semble acquérir le don d'ubiquité au moment même où Mike vient lui rendre visite dans un hospice pour l'avertir de sa démence. Hanté par le spectre du Tall Man, Reggie s'efforce de le convaincre que ses fantasmes ne sont pas le fruit de son imagination délurée. A travers ce pitch délibérément tortueux, nous sommes en terrain connu depuis la ligne de conduite des précédents opus s'évertuant à nous entraîner dans un univers fantasmagorique en perte de repères (illusion et réalité se télescopant jusqu'à saturation).


Inscrit dans la sincérité et le respect des codes de la saga, Phantasm: Ravager constitue une pochette surprise assez dégingandée car alternant défauts formels (FX numériques souvent désuets, réalisation digne d'un télé-film, photo stérile) et qualités narratives (situations saugrenues truffées de péripéties inventives d'où perce en intermittence une émotion poignante lors de retrouvailles familiales). A mi-chemin entre la série B et Z (n'ayons pas peur du terme péjoratif !), Phantasm: Ravager tire parti de son attrait gogo grâce à la générosité du cinéaste s'efforçant de satisfaire l'attente des fans par le biais des composantes du gore et de l'action se disputant la mise sans répit. Outre le caractère ludique des rebondissements débridés menés avec esprit bonnard, les personnages familiers qui y évoluent s'avèrent toujours aussi attachants dans leur cohésion fraternelle mais aussi empathiques pour leur âge buriné (18 ans séparent le 4è opus de ce dernier chapitre !). Sur ce dernier point, et en abordant les thèmes de la peur de l'inconnu et l'injustice de la mort sous couvert de loyauté amicale, Phantasm: Ravager transfigure le conte métaphysique (la vie n'est qu'un long rêve dont la mort nous réveille !) avec une émotion franchement poignante. A l'instar des retrouvailles chaleureuses de nos héros lors du prologue ou encore lors des adieux émouvants (j'en ai d'ailleurs versé une larme !) instaurés vers sa conclusion. Truffé de clins d'oeil au 1er volet, les spectateurs seront notamment heureux de retrouver des antagonistes secondaires dont je tairais l'indice alors que des décors (et éléments) familiers ne manquent pas non plus de titiller notre nostalgie. Quant au regretté Angus Scrimm, le monstre sacré insuffle toujours autant d'aplomb et de vigueur dans son charisme délétère avec une persuasion indéfectible !


Des retrouvailles émouvantes pour un cadeau d'adieu fantasmatique.
En brossant avec imagination et maladresse une parabole sur l'illusion existentielle (la vie n'est qu'un rêve dans un rêve !), David Hartman en extirpe par le biais du fantasme une catharsis sur l'acceptation de notre mort. Cheap en diable et inabouti (comme chacun des précédents opus !) mais suscitant un charme tangible par son esprit Bisseux, Phantasm: Ravager tire parti de sa frénésie fantaisiste dans son esprit modeste de B movie intègre. Pour conclure, ce dernier chapitre ne comblera pas toutes les attentes des fans mais il parvient néanmoins à laisser en mémoire une émotion mélancolique pour sa cantique conférée à la chimère et à l'amour de la fratrie.  

La Chronique de Phantasm: http://brunomatei.blogspot.fr/2015/05/phantasm.html
B-M

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