mercredi 12 octobre 2016

BEFORE I WAKE

                                                                                                 
                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site bom-boxoffice.over-blog.com

"Somnia" de Mike Flanagan. 2016. U.S.A. 1h37. Avec Kate Bosworth, Thomas Jane, Jacob Tremblay, Topher Bousquet, Annabeth Gish, Dash Miho.

Sortie salles France: Prochainement...

FILMOGRAPHIE: Mike Flanagan est un réalisateur américain né le 20 Mai 1978 à Salem, Massachusetts. 2016: Before I Wake. 2016: Hush. 2013: The Mirror. 2011: Absentia. 2003: Ghosts of Hamilton Street. 2001: I Still Life. 2000: Makebelieve.


Série B horrifico-fantastique toute en intimisme, Before I Wake renoue avec un cinéma mature pour honorer le genre sans céder à une facilité racoleuse dans son savant dosage de frissons et vives émotions. Dans la lignée des chefs-d'oeuvre d'un Fantastique épuré comme le caractérisent Le Cercle Infernal, l'Enfant du Diable ou encore Ne vous Retournez pas, Before i wake aborde lestement la thématique du deuil infantile sous le pivot d'un duo de comédiens dépouillés dans leur carrure parentale meurtrie. A la suite de la mort accidentelle de leur fils, le couple Hobson décide d'adopter un garçon orphelin du nom de Cody. Souffrant d'insomnie, ce dernier est terrorisé à l'idée de s'endormir depuis que ces rêves prennent vie dans la réalité. Affublé d'un don exceptionnel, Cody va bouleverser le destin de ses nouveaux parents après avoir matérialisé le fantôme de leur défunt rejeton. 


Dans son art de narrer un conte délétère sous l'impulsion énigmatique d'une autorité infantile, Mike Flanagan prend soin de développer ses protagonistes en étudiant les rapports conflictuels du couple fragile à tolérer la perte de l'être aimé. Face à leur témoignage, un enfant tributaire d'un passé traumatique doit également surmonter une double épreuve (sa hantise des cauchemars nocturnes et son deuil familial) si bien que le réalisateur oppose leurs points communs de l'angoisse et du chagrin inéquitable avec une étonnante pudeur. L'émotion jamais programmée nous saisissant en intermittence (la bouleversante projection du film en camescope !) parmi la juste mesure d'une maturité parentale ne s'apitoyant jamais sur leur sort. Jouant la carte du suspense anxiogène en la présence spectrale d'une créature famélique et d'énigmes en suspension, ce dernier nous traduit des séquences frissonnantes plutôt convaincantes dans son désir d'enchérir une terreur sournoise voguant vers la rancoeur. Baignant dans un climat d'angoisse palpable cédant parfois à un onirisme (inopinément) enchanteur (la présence incandescente des papillons nocturnes !), Before i wake condense avec une rare alchimie horreur et féerie afin de culminer vers une métaphore rédemptrice (l'amour spirituel et maternel). A ce titre, le final révélateur s'avère divinement bouleversant lorsque le cinéaste lève le voile sur le don singulier de Cody par l'entremise d'une main maternelle.


Sous le format minimaliste de la série B et parmi le parti-pris de crédibiliser son histoire surnaturelle sans pathos ni sinistrose, Mike Flanagan parvient à transfigurer un douloureux conte de fée dans son désir de conjurer les démons qui habitent les corps des personnages. Remarquablement interprété (le jeune Jacob Tremblay - révélation de Room - s'avère aussi modéré dans sa culpabilité candide !), Before i wake recourt au fantastique psychologique sous l'impulsion d'une caractérisation humaine en questionnement mystique. Une jolie réussite rehaussée d'un point d'orgue transcendant dans son acuité lyrique !

Dédicace à George Abitbol et Jean-Marc Micciche
B-M

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