mardi 6 septembre 2016

WARGAMES

                                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemateaser.com

de John Badham. 1983. U.S.A. 1h55. Avec Matthew Broderick, Ally Sheedy, Dabney Coleman, Barry Corbin, John Wood.

Sortie salles France: 14 Décembre 1983. U.S: 3 Juin 1983

FILMOGRAPHIE: John Badham est un réalisateur et producteur britannique, né le 25 Août 1939 à Luton. 1976: Bingo. 1977: La Fièvre du samedi soir. 1979: Dracula. 1981: C'est ma vie après tout. 1983: Tonnerre de feu. 1983: Wargames. 1985: Le Prix de l'exploit. 1986: Short Circuit. 1987: Etroite Surveillance. 1990: Comme un oiseau sur la branche. 1991: La Manière Forte. 1992: Nom de code: Nina. 1993: Indiscrétion Assurée. 1994: Drop Zone. 1995: Meurtre en suspens. 1997: Incognito. 1998: Road Movie.


Gros succès en salles (79 567 667 dollars de recette contre un budget de 12 000 000), Wargames est l'oeuvre de John Badham, maître du divertissement à qui l'on doit le somptueux Dracula (beaucoup plus classieux à mon sens que la flamboyante relecture de Coppola), le bouleversant C'est ma vie après tout (drame sur l'euthanasie), le tonitruant Tonnerre de Feu (actionner militant contre les nouvelles technologie de l'armée aérienne et de l'espionnage industriel) et le classique musical La Fièvre du samedi soir (témoignage naïf de la vogue du Disco à la fin des Seventies). Tourné en 1983, Wargames est mon sens sa dernière grande réussite même si la suite de sa filmographie enchaîne une poignée d'autres excellents métrages aussi carrés dans l'art du savoir-faire ludique. Par le biais d'un concept aussi singulier qu'improbable (un ordinateur optimal capable de provoquer la 3è guerre mondiale en moins de 52 heures !), John Badham parvient aisément à crédibiliser pareille utopie dans l'art de conter, dans la complicité fougueuse des comédiens et dans le savoir-faire technique d'une réalisation scrupuleuse s'efforçant de documenter le corps informatique ! Haletant et passionnant dans son lot de rebondissements et poursuites que notre héros juvénile doit déjouer afin de prémunir l'humanité, l'intrigue se focalise sur sa condition de victime héroïque.


David étant un génie informaticien ayant parvenu avec l'aide de son ordinateur à infiltrer un système informatique au sein du réseau de défense militaire. Croyant échanger une partie de jeu video avec NORAD (un ordinateur conçu pour la surveillance de l'espace aérien et prédire les pertes humaines en cas de guerre nucléaire, nouveau substitut de l'homme trop faillible à impulser le bouton rouge ! ), David Lightman déclenche sans le savoir une guerre thermonucléaire globale contre l'URSS. Dès lors, persuadés qu'ils ont affaire à un espion pro-russe sur leur sol américain, des agents se lancent à ses trousses. Avec l'aide de son amie Jennifer, David va notamment tenter d'entrer en contact avec le créateur de l'ordinateur, le professeur Falken afin d'obstruer les prédictions mortuaires de NORAD. D'une efficacité à toutes épreuves, Wargames s'avère si remarquablement coordonné dans sa gestion du suspense exponentiel qu'on a beau connaître l'issue de son enjeu catastrophiste, le caractère haletant puis affolant de la situation (rendue ingérable !) insuffle une vigueur jubilatoire ! Car sous l'autorité faillible du témoignage militaire et du duo juvénile en quête de soutien, nous restons fascinés car accrochés à notre siège à observer leurs ultimes recours de contrecarrer le projet belliciste d'une machine échappant au contrôle de son créateur ! Diatribe contre le péril nucléaire à renfort d'humour caustique, le réalisateur en profite sous couvert de divertissement de nous alerter des dangers du progrès informatique si l'homme décidait un jour de nous substituer d'une responsabilité cruciale ! (l'ordinateur impassible n'accordant aucune clémence ni empathie pour l'éventuel sort de millions de pertes humaines en cas de conflit atomique).


D'une incroyable frénésie pour l'intensité des enjeux humains à grande échelle et d'une folle originalité pour son concept catastrophiste en chute libre, Wargames captive et passionne avec un brio technique jubilatoire. Pour clore avec une pincée de nostalgie, on peut également prôner les prestations attachantes de Matthew Broderick en informaticien facétieux et d'Ally Sheedy lui partageant tendrement la vedette en petite amie avenante. Un p'tit chef-d'oeuvre d'humour au vitriol (Spoil !!! si bien qu'il s'agit au final d'une immense farce sarcastique ! fin du Spoil) doublé d'un modèle de suspense à redécouvrir d'urgence ! 

E-B

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