vendredi 16 septembre 2016

LE PONT DE CASSANDRA

                                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site moviepostershop.com

"The Cassandra Crossing" de George Pan Cosmatos. 1977. Italie/Angleterre/France/allemagne. 2h04. Avec Sophia Loren, Richard Harris, Burt Lancaster, Martin Sheen, Ava Gardner, O.J. Simpson, Ingrid Thulin.

Sortie salles France: 15 Juin 1977. U.S: 9 Février 1977

FILMOGRAPHIE: George Pan Cosmatos était un réalisateur et scénariste grec né le 4 janvier 1941 à Florence (Toscane, Italie), mort le 19 Avril 2005 à Victoria (Colombie-Britannique, Canada) d'un cancer du poumon.1973 : SS Représailles. 1971 : The Beloved. 1977: Le Pont de Cassandra. 1979: Bons Baisers d'Athènes. 1983: Terreur à Domicile. 1985: Rambo 2, la Mission. 1986: Cobra. 1989: Leviathan. 1993: Tombstone. 1997: Haute Trahison.


Sorti en pleine mouvance du genre catastrophe, le Pont de Cassandra porte la signature de George Pan Cosmatos, habile artisan de série B si je me réfère aux célèbres Rambo 2, Cobra et à moindre échelle, Haute Trahison. Mais bien avant ces classiques bourrins, le réalisateur d'origine grec nous avait déjà offert deux de ses meilleurs métrages, Terreur à Domicile et ce Pont de Cassandra. Fort d'une distribution prestigieuse réunissant selon la tradition du genre d'illustres stars tels que Sophia Loren, Richard Harris, Burt Lancaster, Martin Sheen, Ava Gardner et O.J. Simpson, le Pont de Cassandra ne s'embarrasse pas trop de clichés éculés si bien que chaque comédien donne chair à leur personnage avec une humble sobriété. Et si les amourettes futiles échangées entre deux couples n'évitent pas le stéréotype, les acteurs engagés parviennent tout de même à nous impliquer dans leur discorde et/ou réconciliation conjugales avec une certaine densité caractérielle. Par le principe du survival mené sur rythme haletant sous le pilier d'un suspense tendu, George Pan Cosmatos parvient à dépoussiérer le genre grâce à son concept inédit de décor ferroviaire et à son sujet alarmiste (le danger bactériologique) aux cimes du genre horrifique. A la suite d'un cambriolage dans un laboratoire médical, l'un des malfrats contaminés par un produit toxique parvient à s'évader pour se confiner à l'intérieur d'un train. Rapidement, il est localisé grâce aux services secrets de l'armée. Ces derniers ordonnant aux 1000 passagers de rester cloîtrés en interne du wagon pour être prochainement placés en quarantaine vers un village polonais. Mais sur leur chemin ferroviaire, ils doivent emprunter le pont de Cassandra, un viaduc fermé depuis 1948. Une course contre la montre s'engage alors entre les passagers et les services d'ordre afin d'empêcher le train de traverser le pont. 


Ce pitch original semé de rebondissements (Spoil ! l'intrusion des militaires en combinaison afin de faire régner l'ordre, le trafiquant de drogue semant la zizanie jusqu'à détruire l'émetteur radio fin du Spoil) et revirements épiques (Spoil ! sa dernière demi-heure multipliant les confrontations musclées d'échanges de tir entre passagers rebelles et assaillants militaires ! fin du Spoil) gagne en vigueur au fil d'un cheminement dramatique présageant un éventuel crash ferroviaire ! Mais bien avant l'appréhension d'arpenter ce fameux pont que Cosmatos filme à la manière d'un spectre d'acier chargé de silence, nos passagers embrigadés de force dans leur compartiment ont fort affaire avec l'hostilité de militaires affublés de combinaisons blanches. Baignant dans un climat de claustration irrespirable, le Pont de Cassandra parvient à nous immerger dans une épreuve de force morale que les passagers du train doivent transcender afin de rester en vie. Qui plus est, parmi l'apparition progressive de victimes contaminées par la peste pneumonique, une angoisse viscérale s'empare de notre psyché depuis que ces dernières affaiblies par le virus sombrent dans une déchéance physique fébrile. Pour accentuer l'intensité des enjeux humains et y dénoncer les méthodes expéditives d'une armée sans vergogne, l'intrusion d'un colonel opiniâtre (remarquablement campé par l'inflexible Burt Lancaster !) provoque l'ambiguïté quant à connaître sa véritable déontologie à préserver ou à sacrifier 1000 vies innocentes ! Ce dernier surveillant sur son écran radar l'itinéraire du train tout en correspondant par émetteur radio ses consignes drastiques auprès d'un médecin charitable. La peur viscérale de la maladie progressive et l'intuition de redouter une destination mortelle doublant donc la mise d'une terreur psychologique à double visage !


Dernier train pour Cassandra
Empruntant la démarche du genre catastrophe sous un aspect novateur de survival horrifique fustigeant les expérimentations bactériologiques, Le Pont de Cassandra captive sans relâche le spectateur embarqué dans une descente aux enfers ferroviaire aussi anxiogène qu'oppressante. Le spectacle brillamment rodé et interprété culminant vers un point d'orgue cauchemardesque parmi le réalisme d'FX artisanaux en maquettes aux antipodes d'une production Toho

B.M. 4èx
16.09.2016
02.03.11. (179 vues)

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