vendredi 9 septembre 2016

LA SECTE

                                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site dvdclassik.com

"La Setta" de Michel Soavi. 1991. Italie. 1h56. Avec  Kelly Curtis, Herbert Lom, Mariangela Giordano, Michel Adatte, Tomas Arana, Donald O'Brien.

Inédit en salles en France. Sortie Italie: 1er Mars 1991

FILMOGRAPHIE: Michele Soavi est un réalisateur italien né le 3 Juillet 1957 à Milan, (Italie).
1985: The Valley (vidéo). 1985: Le Monde de l'horreur (Documentaire). 1987: Bloody Bird. 1989: Le Sanctuaire. 1991: La Secte. 1994: Dellamorte Dellamore. 2006: Arrivederci amore, ciao. 2008: Il sangue dei vinti.


Deux après le Sanctuaire, l'étoile montante Michele Soavi continue de progresser avec la La Secte si bien qu'il s'avère même supérieur à son 1er coup d'essai que les fans avaient chaleureusement acclamé: le slasher (/giallo) onirique Bloody Bird. Inédit en salles en France et à nouveau co-produit par son pair Dario Argento, la Secte s'inspire du schéma narratif de Rosemary's Baby avec une inventivité en roue libre. Véritable cauchemar éveillé d'un onirisme macabre vénéneux, Michele Soavi renouvelle les codes de l'horreur sataniste par le biais d'un scénario incongru bourré de revirements cauchemardesques et de situations insolentes. Miriam, jeune femme célibataire, se retrouve prise au piège d'une diabolique conjuration après avoir hébergé au sein de son foyer un vieillard accidentellement blessé. Les éléments inquiétants s'enchaînant sans faiblir depuis que ce dernier inocula un insecte dans la narine de l'inconnue avant de trépasser de cause inexpliquée !


Soignant sa mise en scène sous le pivot d'une caméra véloce oscillant travellings et angles tarabiscotés, le cinéaste fignole d'autant plus la forme en confondant le cadre d'une nature champêtre avec une scénographie féerique. Emaillé d'une foule d'éléments d'apparence anodine et d'objets intrigants (agenda, ustensiles incantatoires, seringue, drap, chiffon, journal, cercueil, eau) au sein d'un champ d'action richement détaillé (tant au chalet domestique qu'auprès des extérieurs bucoliques ou urbains !), l'intrusion hostile d'insectes et de mammifères (à l'instar de la symbolique récurrente du "lapin" ou du "marabout" !) renforce le malaise du déambulement de l'héroïne en perte de repères. Prenant son temps à narrer son histoire par le biais d'incidents en chaîne parfois intentés sur ses proches connaissances, Soavi parvient à impliquer le spectateur dans une descente aux enfers vertigineuse vouée à l'initiation maléfique. A l'instar du refuge imposé dans la cave domestique auquel un puits abyssal semble être l'aboutissant d'une stratégie sataniste ! Si La Secte façonne de prime abord une intrigue un peu décousue, elle se révèle petit à petit plus limpide, voire payante lors des révélations de son dernier acte. Parmi son climat réaliste tangible (superbement éclairé !) où l'aura ombrageuse ne lâche jamais prise, le cinéaste introduit également en intermittence des séquences chocs typiquement latines car provoquant chez nous une répulsion morbide viscérale avec l'appui d'FX artisanaux convaincants. A l'instar du rituel sataniste convoqué sur une jeune femme lors d'une nuit sépulcrale de pleine lune !


Ambitieux, méticuleux et avisé, Michele Soavi rend ses lettres de noblesses au cinéma d'horreur transalpin avec un esprit premier degré et une modernité inespérés ! Version latine de Rosemary's Baby, La Secte ne cesse d'interpeller et de nous surprendre auprès de la quotidienneté malléable d'une élue partagée entre sa foi morale de rejeter les fondements du Bien ou du Mal. 

P.S: A éviter comme la peste l'horripilante version française issue du Dvd franchouillard contrefait auprès de quelques discounts !

E-B

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire