mardi 16 août 2016

JACK L'EVENTREUR

                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site alchetron.com

"Jack the Ripper" de Robert S. Baker et Monty Berman. 1959. Angleterre. 1h24. Avec Lee Patterson, Eddie Byrne, Betty McDowall, Ewen Solon, John Le Mesurier, Garard Green.

Sortie salles France: 10 Août 1960

FILMOGRAPHIE:  Robert S. Baker est un producteur, réalisateur et directeur photo britannique né le 17 octobre 1916 et mort le 30 septembre 2009.
1949 : Melody Club co-réalisé avec Monty Berman. 1950 : Blackout. 1952 : 13 East Street. 1953 : The Steel Key. 1956 : L'ennemi invisible. 1959 : Jack l'Éventeur co-réalisé avec Monty Berman. 1960 : The Siege of Sidney Street co-réalisé avec Monty Berman. 1961 : Les Chevaliers du démon co-réalisé avec Monty Berman. 1961 : Le Secret de Monte Cristo co-réalisé avec Monty Berman.
Monty Berman est un producteur, réalisateur et directeur photo britannique né le 26 mars 1905 et mort le 14 juin 2006. 1959 : Jack l'Éventeur coréalisé avec Robert S. Baker. 1961 : Les Chevaliers du démon (The Hellfire Club) coréalisé avec Robert S. Baker. 1961: Le Secret de Monte Cristo.


Alors qu'ils venaient de produire la même année le chef-d'oeuvre de John Gilling, l'Impasse aux Violences, Robert S. Baker et Monty Berman repassent derrière la caméra pour mettre en scène les exactions d'un des plus illustres serial-killers de l'histoire criminelle, Jack l'Eventreur ! Filmé dans un noir et blanc sépulcrale, cette réactualisation surprend de prime abord par sa violence réaliste (son prélude aussi angoissant que percutant !) même si le contre-champ est de rigueur. De par les expressions de terreur que les victimes laissent en exergue sur leur visage et la manière âpre, cinglante, impassible dont le tueur fait preuve pour les trucider ! En se replaçant dans le contexte de l'époque, on se surprend encore aujourd'hui de l'aspect cru des mises à mort quand bien même les auteurs parviennent à écarter le racolage parmi l'effet de suggestion ! Le stylisme imparti aux cadrages obliques lorsque le tueur passe à l'action insufflant en outre une étonnante modernité à la réalisation.  On se surprend aussi du brio d'une direction d'acteurs très expressifs dans leur posture autoritaire (le personnel policier, le gérant de l'hôpital, le directeur du cabaret) ou lubrique (les prostituées ainsi qu'une novice fragile aussi influençable que vulnérable).



Jack l'Eventreur, tueur misogyne adepte du scalpel s'en prend donc aux prostituées du quartier populaire de Whitechapel en cette époque victorienne. Mais juste avant de perpétrer son rituel morbide, une question est proférée à chacune des victimes ! Etes-vous Mary Clarke ? Répondant par la négation, elles finissent étranglées, égorgées ou éventrées dans les rues les plus malfamées du quartier. Alors que la populace sombre rapidement dans une paranoïa collective depuis l'incompétence de la police, l'inspecteur O'Neill tente d'élucider l'affaire avec l'appui de sa compagne Anne Ford. A partir d'une trame convenue, le duo Baker/Berman parvient à renouveler l'intérêt des exactions de Jack l'Eventreur grâce à l'audace de sa résolution criminelle (que seul le spectateur connaîtra !) et à l'identité de l'assassin divulguée en toute dernière partie. Outre son effet de surprise imparti aux tenants et aboutissants de ce dernier, Jack l'Eventreur fascine irrémédiablement grâce à la maîtrise d'une réalisation s'efforçant de rendre le plus réaliste possible une situation de crise rendue ingérable parmi les mentalités archaïques. A l'instar de la posture irascible d'un magistrat trop imbu de sa personne pour se juger de son incompétence ou celle décervelée des habitants de Whitechapel proclamant la loi du talion de la manière la plus expéditive. Ce climat de paranoïa populaire, cette décadence humaine (la clientèle dépravée du cabaret) et cette appréhension permanente du danger sont rehaussés d'une atmosphère diaphane d'un Whitechapel enveloppé de brouillard.


Affichant modernité technique, audace conceptuelle et efficacité narrative afin de dépoussiérer les exactions sordides du tueur sous le ressort d'un réalisme étonnamment malsain (en tenant compte également du contexte de l'époque), Jack l'Eventreur fascine par son climat vénéneusement pervers ! Un authentique classique d'une horreur rétro délicieusement sulfureuse alors que le hors-champ est toujours de mise ! 

B-M. 4èx

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