lundi 11 juillet 2016

Les Seigneurs de la Route / La Course à la mort de l'An 2000 / Death Race 2000. Licorne d'Or au Rex de Paris, 1975.

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site ecranlarge.com

de Paul Bartel. 1975. U.S.A.1h19. Avec David Carradine, Sylvester Stallone, Simone Griffeth, Mary Woronov, Roberta Collins, Martin Kove.

Sortie salles France: 16 Juin 1976. U.S: 27 Avril 1975

FILMOGRAPHIE: Paul Bartel est un acteur, producteur, réalisateur et scénariste américain né le 6 août 1938 à Brooklyn, New York, et décédé le 13 mai 2000 à New York (États-Unis). 1968: The Secret Cinema. 1969: Naughty Nurse. 1972: Private Parts. 1975: La Course à la mort de l'an 2000. 1976: Cannonball ! 1982 : Eating Raoul. 1984: Not for Publication. 1985: Lust in the Dust. 1986 : Les Bons tuyaux. 1989 : Scenes from the Class Struggle in Beverly Hills. 1993: Shelf Life.


B movie culte produit par Roger Corman, Les Seigneurs de la Route gagna également sa notoriété grâce à son exploitation en VHS à l'orée des années 80. Prenant pour thème les dérives (avant-gardistes) de la télé-réalité à travers un jeu sportif extrêmement violent, l'intrigue suit l'itinéraire routier de pilotes de course avides de remporter la victoire en assassinant sur leur chemin le plus de piétons possibles. Une femme équivalent à 20 points, un adolescent: 40 points, les enfants de 12 ans et -: 70 points et enfin les personne âgés de plus de 75 ans: 100 points. Frankenstein (David Carradine) et Mitraillette Kelly (Sylvester Stallone) se disputant fébrilement le match avec un cabotinage décomplexé ! Ainsi, ce concept aussi délirant qu'improbable, Paul Bartel l'illustre avec un humour sardonique souvent jouissif à travers ses gags à répétitions et sa violence gore qui en émane. Tous les personnages vils et mesquins surjouant sans retenue pour mieux dénoncer l'absurdité d'une société despotique dénuée de culture et d'humanité, alors que les médias se prêtent cyniquement à cette mascarade dans l'immoralité la plus totale (suffit de voir le rictus du présentateur se réjouissant de la mort de chaque piéton sacrifié !).


Avec ces voitures futuristes customisées tout droits sorties de la série animée Les Fous du volants et la défroque risible de super-héros à la p'tite semaine, les Seigneurs de la Route cultive un esprit BD bisseux dans une facture ultra kitch. A l'instar des décors de fond grossièrement façonnés en matte painting derrière les tribunes des spectateurs ! Or, si le récit répétitif se résume à une inlassable course entre pilotes décervelés (on a d'ailleurs l'impression qu'ils ont subi une lobotomie pour accepter pareille déontologie !), Paul Bartel parvient à soutenir le rythme de par son lot fertile de poursuites et règlements de compte, notamment avec l'appui militant de l'armée de la résistance (française ! ?) semant des pièges autour de cette course transcontinentale. Quant au personnage imbu de Frankenstein, David Carradine se prête satiriquement au jeu avec une certaine ambivalence de par son attitude aussi couarde qu'héroïque, alors que Stalonne lui dispute jalousement la vedette dans sa fonction risible de "gangster" machiste opportuniste.


Divertissement fauché aussi débridé que décalé pour sa représentation cartoonesque d'une dictature présidentielle régissant les nouveaux jeux du cirque (le merchandising du jeu-video s'en inspirera d'ailleurs par la suite), les Seigneurs de la Route fait office de sympathique curiosité avec l'appui d'anthologiques lynchages routiers lors de sa 1ère partie furibarde. 

*Bruno
13.09.23. 6èx

Récompense: Licorne d'Or au Festival du cinéma fantastique de Paris, 1975.

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