mardi 7 juin 2016

EDDIE THE EAGLE

                                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site sallesobscures.com

de Dexter Fletcher. 2016. Angleterre/Allemagne/U.S.A. 1h45. Avec Taron Egerton, Hugh Jackman,
Keith Allen, Jo Hartley, Iris Berben.

Sortie salles France: 4 Mars 2016. U.S: 26 Février 2016

FILMOGRAPHIE: Dexter Fletcher est un acteur et réalisateur anglais, né le 31 janvier 1966. 
2011 : Wild Bill (également coscénariste). 2013: Sunshine on Leith. 2016: Eddie the Eagle.


"Le plus important aux jeux olympiques n'est pas de gagner mais de participer. L'important dans la vie ce n'est point le triomphe mais le combat."
PIERRE DE COUBERTIN, Fondateur des Jeux Olympiques, 1896. 

A l'instar du succès inattendu de Rocky, il y a encore des petits métrages débordant de générosité et de sincérité à s'approprier un concept éculé si bien que l'on oublie facilement son cheminement balisé pour se laisser à nouveau bercer par la "succes-story" d'un prodige chez une compétition sportive. Tiré d'une histoire vraie, Eddie the Eagle retrace avec une émotion vertigineuse l'incroyable destin d'Eddie Edwards, jeune britannique passionné par le saut en ski et suffisamment utopiste pour croire en son étoile. Raillé par son père, les olympiens et les administrateurs alors qu'il débuta trop tard sa discipline professionnelle, Eddie compte néanmoins participer aux jeux olympiques avec l'appui de son mentor autrefois privé de médaille pour indiscipline. Ensemble, fort d'un entraînement intensif et malgré les échecs, ils vont multiplier les exploits avant de pouvoir concourir aux jeux olympiques d'hiver de 1988. 


Véritable cantique à la passion, au courage, à l'estime de soi et à la constance, Eddie the Eagle réinvente l'ascension sportive d'un jeune loup délibéré à se transcender pour conquérir son rêve. Cette rage de vaincre tous les défis, cette force morale de braver le pessimisme et les brimades de son entourage, Eddie Edwards nous les transmet à l'écran avec un flegme prégnant. Son parcours semé d'embûches, de bévues et de surprises nous emportant dans un tourbillon d'émotions aussi fringantes que le destin de Rocky. A travers des séquences aériennes vertigineuses, on peut également saluer le brio de la mise en scène sublimant les descentes sur ski d'Eddie avant son grand saut de l'aigle ! Une désignation que lui même et ses nouveaux supporters ont acclamé depuis sa performance héroïque contre toute attente. Sous son physique ordinaire de benêt (lunettes trop larges et sourire niais), Taron Egerton (la révélation de Kingsman !) porte le film à bout de bras par son aisance naturelle à insuffler des sentiments fondés sur la loyauté, la bravoure, la passion et l'amitié. Secondé par l'autorité avisée de Bronson Peary, Hugh Jackman lui partage la vedette avec la sobriété d'un coatch amical et d'un philosophe en quête de repentance. Car c'est à travers la persévérance d'Eddie et d'une éventuelle accession victorieuse qu'il tente d'assumer son préalable échec sportif depuis son orgueil juvénile. Lors d'une séquence poignante d'une belle justesse, et toujours à travers le parcours méritoire d'Eddie, on peut enfin souligner l'apparition de Christopher Walken dans celui de l'éminent enseignant gagné par un regain d'humilité pour son ancien élève prodige.  


C'était impossible, alors il l'a fait ! 
Grand moment d'émotions aussi fortes que fragiles pour la destinée insensée d'une étoile filante, Eddie the eagle emprunte le schéma modeste de la série B pour parfaire une "success-story" à 
l'intensité lyrique (bande son tonitruante à l'appui !). Car malgré son impression de déjà vu, Dexter Fletcher parvient à renouveler le spectacle sportif et son thème inhérent de la persévérance (plutôt que celle de la victoire) sous l'impulsion naturelle d'un duo d'acteurs pétris d'humanisme (on pardonne dès lors le jeu stéréotypé de certains seconds rôles estampillés "méchants de service").  

Dédicace à Seb Lake

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