mardi 31 mai 2016

LA POUPEE DIABOLIQUE

                                                Photo empruntée sur Google, rattachée au site seriebox.com

"Devil Doll" de Lindsay Shonteff. 1964. Angleterre. 1h21. Avec Bryant Haliday, William Sylvester, Yvonne Romain, Sandra Dorne, Nora Nicholson.

Sortie salles U.S: Septembre 1964

FILMOGRAPHIE: Lindsay Shonteff est un réalisateur, scénariste et producteur anglais, né le 5 Novembre 1935 à Toronto, Canada, décédé le 11 Mars 2006 en Angleterre.
2009: Angels, Devils and Men.  2004 Ice Cold in Phoenix (Video).  1992 The Running Gun. 1990 Number One Gun. 1984 Lipstick and Blood. 1984 The Killing Edge. 1982 How Sleep the Brave. 1979 Adieu canaille . 1977 No. 1 of the Secret Service . 1976 Spy Story. 1974 The Swordsman. 1973 Big Zapper. 1972 Jeux d'adultes. 1971 The Yes Girls. 1970 Clegg. 1970 Permissive . 1969 Nuit après nuit. 1967 The Million Eyes of Sumuru. 1966 Run with the Wind. 1965 Licensed to Kill. 1965 Curse of the Voodoo. 1964: Devil Doll. 1961 The Hired Gun.


Inédit en salles chez nous et tout juste exhumé de l'oubli par l'éditeur Artus Films, La Poupée Diabolique aborde le thème du ventriloque de manière plutôt originale si bien que la poupée potentiellement diabolique s'avère être ici le souffre-douleur d'un hypnotiseur doué de télépathie. A la suite d'une de ses représentations, Vorelli, ventriloque émérite, tombe sous le charme de Marianne, la compagne de Mark English. Alors qu'il défraie la chronique lorsque sa poupée parvient à marcher librement devant des spectateurs médusés, Vorelli attise la curiosité de Mark délibéré à enquêter sur son mystérieux passé. Tournée en noir et blanc, incarné par de sobres comédiens et réalisé de manière académique (sans compter une direction d'acteurs défaillante), La Poupée Diabolique parvient pourtant à entretenir une fascination trouble auprès du spectateur impliqué dans un suspense horrifique franchement inquiétant.


De par ses numéros macabres qu'exerce méthodiquement Vorelly sur ses victimes lors des représentations et la présence annexe de sa poupée faire-valoir, un climat malsain aussi lourd qu'étouffant émane des stratégies surnaturelles. Fort d'un regard impassible et d'une posture hiératique, l'acteur Bryant Haliday extériorise une emprise ensorcelante sous l'impulsion cérébrale de sa télépathie. La victime asservie étant contrainte d'obtempérer jusqu'à ce que Hugo ne prenne sa revanche après s'être humanisé dans son corps de pantin. Si le cheminement narratif s'avère linéaire mais efficacement structuré, les rapports de soumission/domination entretenus entre Vorelly et Hugo viennent apporter un sang neuf au thème du ventriloque. Celui-ci étant fréquemment réduit au rôle de victime depuis l'autorité démoniaque de sa poupée. Par le biais d'une investigation entamée par le compagnon de Marianne, l'intrigue cultive ensuite l'expectative des mobiles afin de percer le sombre secret que se disputent Vorelli et Hugo. Emaillé de séquences dérangeantes (Hugo enjambant à deux reprises, et en toute autonomie, quelques pas face à un public en émoi, puis la séquence perturbante d'un homicide perpétré en plein spectacle !), La Poupée Diabolique distille un sentiment d'insécurité permanent au fil des stratagèmes du ventriloque habité par l'orgueil, le désir de possession et la cupidité.


Surprenante série B façonnée durant l'âge d'or de l'épouvante anglaise, La Poupée Diabolique constitue une petite perle de souffre par son angoisse tangible (score dissonant à l'appui !), faute des exactions sournoises du ventriloque et de la posture étrangement humaine d'une poupée hybride hantée par son ancienne existence ! A découvrir absolument ! 

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