mercredi 13 avril 2016

HOT SPOT

                                                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site blackfever.org

de Dennis Hopper. 1990. U.S.A. 2h10. Avec Don Johnson, Virginia Madsen, Jerry Hardin, Jennifer Connelly, Charles Martin Smith, Barry Corbin, William Sadler.

Sortie salles France: 16 Janvier 1991. U.S: 12 Octobre 1990

FILMOGRAPHIE: Dennis Hopper, né le 17 mai 1936 à Dodge City, Kansas et mort le 29 mai 2010 à Los Angeles, est un acteur, réalisateur, poète, peintre et photographe américain. 1969: Easy Rider. 1971: The Last Movie. 1980: Out of the Blue. 1988: Colors. 1990: Catchfire. 1990: Hot Spot. 1994 : Chasers.


Thriller vénéneux d'un érotisme torride, Hot Spot constitue la sixième réalisation de l'acteur Dennis Hopper, sans doute la plus maîtrisée de sa carrière. Tant par sa direction hors pair d'acteurs au charisme saillant que d'une structure narrative remarquablement ciselée dans son alliage de suspense et rebondissements impromptus. Au moment de cambrioler la banque de sa contrée Texane, un vendeur en automobile tombe sous le charme de deux vamps au caractère distinct. L'une s'avérant une jeune fille introvertie soumise à l'arrogance d'un maître chanteur, l'autre une épouse nantie plutôt nymphomane dans son art de séduire les beaux mâles influençables. 


Vouant une affection immodérée pour son trio maudit, Dennis Hopper redouble d'ironie et de cynisme à dépeindre le portrait peu recommandable de personnages véreux partagés entre leur appétence sexuelle et le goût du lucre. Tributaire d'une situation modeste de salarié et de son instinct vénal, Harry Madox choisit la facilité de l'escroquerie afin d'optimiser sa situation financière. Courtisé par la beauté fringante de deux tentatrices, il finit par céder à leurs avances avant de se laisser voguer vers une dérive criminelle. Opposé au conformisme, Dennis Hopper se prend un malin plaisir à vitrioler un climat érotique ardent autour d'un trio sulfureux bâti sur le mensonge, la trahison et la manipulation. Chaque personnage occultant leurs secrets et désir intrinsèque avant de se laisser berner par un jeu délétère de séduction. D'une sensualité fragile, Jennifer Connelly se fond dans le corps d'une secrétaire timorée avec une ambivalence bisexuelle, quand bien même Virginia Madsen lui partage la vedette dans une fonction égocentrique de garce mi-perfide, mi-sournoise. Au coeur de ce duo à couteau tiré, Don Johnson tente de peser le pour et le contre de leurs aveux féminins afin de départager ses sentiments les plus influents. En exploiteur égotiste rattrapé d'une bravoure héroïque et d'une empathie pour la situation soumise de Dolly, l'acteur crève l'écran pour se tailler une prestance en demi-teinte d'escroc charmeur irrigué par l'avilissement.


Au rythme entêtant de plages de blues (on y croise John Lee Hooker, Miles Davis, Taj Mahal et Roy Rogers) et sous l'impulsion libidineuse du trio galvaudé, Dennis Hopper insuffle un climat solaire concupiscent pour y extraire une machination amorale. Un grand thriller vertigineux au pouvoir de séduction aussi ensorcelant que licencieux. 

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