jeudi 3 mars 2016

LA VALLEE DE GWANGI

                                                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site t411.in

"The Valley of Gwangi" de Jim O'Connolly. 1969. U.S.A. 1h35. Avec James Franciscus, Gila Golan, Richard Carlson, Laurence Naismith, Freda Jackson, Gustavo Rojo

Sortie salles U.S: 3 Septembre 1969

FILMOGRAPHIE: Jim O'Connolly est un réalisateur, scénariste et producteur britannique, né le 23 février 1926 à Birmingham et mort en décembre 1986 à Hythe dans le Kent.
1963 : The Hi-Jackers. 1965 : The Little Ones. 1964 : Smokescreen. 1967 : Le Cercle de sang. 1967-1969 : Le Saint (TV). 1969 : Crooks and Coronets. 1969 : La Vallée de Gwangi. 1972 : La Tour du diable. 1974 : Maîtresse Pamela.


Relativement oublié et peu diffusé à la TV, La Vallée de Gwangi fit les beaux jours des vidéophiles lors de son exploitation en Vhs au milieu des années 80. Réalisateur méconnu, Jim O'Connolly aime à jumeler les genres de manière singulière comme le soulignera également le très sympathique La Tour du diable (une chasse au trésor horrifique confinée à proximité d'un phare insulaire) réalisé 3 ans plus tard. Avec la Vallée de Gwangi, il affilie les composantes du Western et du Fantastique mythologique parmi l'attraction foraine de monstres préhistoriques. A la suite du vol d'El Diablo par des Tsiganes (l'Eoipus, cheval miniature disparu depuis 50 millions d'années), une poignée de cowboys et les propriétaires d'un cirque se lancent à leur poursuite jusqu'à destination d'une vallée réputée interdite. C'est dans ce lieu tenu secret qu'ils vont avoir affaire à l'hostilité de monstres préhistoriques comme le symbolisera un dangereux T Rex. Récit d'aventure familial fertile en péripéties dans son brassage d'action, de fantastique et de merveilleux (chacune des interventions candides d'El Diablo), La Vallée de Gwangi dépayse agréablement le spectateur embarqué dans un western d'un nouveau genre.


Exploitant à peu de choses près la narration de King-Kong, notamment lors de sa dernière partie lorsque Gwangi est capturé par nos héros afin de l'exhiber dans une attraction foraine, et la poursuite qui s'ensuit, Jim O'Connolly parvient à nous distraire avec l'efficacité d'une traque haletante. Dans des rôles héroïques redoublant de bravoure à déjouer les affronts des monstres, les protagonistes s'investissent dans l'action avec une spontanéité aussi enjouée qu'exaltante. Comme le souligne également la romance en ascension du couple d'amants compromis par leurs sentiments contradictoires depuis le vol d'El Diablo. On peut également s'amuser du comportement versatile de l'héroïne à daigner profiter d'une découverte aussi prodigieuse quand bien même un scientifique sournois n'y songe qu'à l'étudier. Au milieu de ce duo attisé par la cupidité, Tuck Kirby (l'amant de cette dernière) tente timidement de les raisonner tout en se laissant envahir par ses sentiments amoureux. James Franciscus se prêtant au jeu de la loyauté avec le charisme viril qu'on lui connait. Mais au-delà des fantaisies et mésententes caractérielles de nos personnages, La Vallée de Gwangi est surtout transcendé par la présence disproportionnée des monstres préhistoriques ! Ray Harryhausen accomplissant une fois de plus le tour de force de donner vie à ces créatures par le biais du Stop Motion ! Outre la fluidité de chacun de leur mouvement, leur aspect cartoonesque (couleurs criardes à l'appui) renforcent le charme naïf de leur caricature afin de nous fasciner avec une fantaisie innocente.  


Éminemment kitch, naïf et un brin corrigible pour la caractérisation expéditive de certains personnages, la Vallée de Gwangi insuffle malgré tout une indéniable sympathie par son pouvoir enchanteur sous l'impulsion prodige de Ray Harryhausen. On est d'autant plus amusé d'assister à la résurrection de ces monstres antiques que le western dit classique se dévergonde ici avec une dérision pétulante. A redécouvrir avec son âme d'enfant.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire