jeudi 14 janvier 2016

La Place Sanglante (Uncut Version)

     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Blood Beach" de Jeffrey Bloom. 1980. U.S.A. 1h31. Avec David huffman, Marianna Hill, Burt Young, John Saxon, Darrell Fetty.

Sortie salles France: 29 Juillet 1981

FILMOGRAPHIE: Jeffrey Bloom est un scénariste, réalisateur et producteur américain, né le 4 Avril 1945. 1975: Dogpound Shuffle. 1977: The Stick Up. 1980: La plage sanglante. 1984 Jalousies (télé-film). 1985: L'étoile inconnue (TV). 1986: Le droit au meurtre (TV). 1987: Juarez (TV). 1987: Flowers in the Attic


Cette fois-ci, le danger ne vient pas de la mer ! 
Série B horrifique symptomatique des années 80 surfant sur la vague du "monstre aquatique" initié par les Dents de la Mer, La Plage Sanglante fait office d'ersatz amusé de par sa réalisation apathique et ces personnages niais dénués de psychologie. Les comédiens s'efforçant d'exprimer leur effroi ou leur désarroi face à la menace indicible avec une inexpressivité limite impayable. Le pitchDans une station balnéaire californienne, de jeunes vacanciers disparaissent mystérieusement sans laisser de traces. (Le spectateur assistant avec stupeur amusée à leur ensevelissement par une menace invisible tapie sous le sable). Dépêchés sur les lieux, la police et le chef de la brigade portuaire enquêtent sans parvenir à élucider cette vague morbide. Alors que les morts s'accumulent en intermittence et que les fouilles infructueuses piétinent, le spectateur contemple le suspense au second degré. Produit d'exploitation fallacieux si au premier coup d'oeil on se laisse aguicher par la fulgurance formelle de son affiche, La Plage Sanglante fait office de nanar bonnard au fil d'une intrigue atone incapable de progresser mais rehaussée d'un casting étonnamment attachant (le garde côte roucoulant avec sa compagne 1h30 durant tout en tentant vainement d'éclaircir l'enquête). 


La narration se condensant aux investigations policières rébarbatives et à l'éveil romanesque du couple d'amants (susnommé) au rythme de victimes absorbées par le sable. Si l'idée horrifique s'avère originale et alimente au départ une certaine curiosité quant à sa description spectaculaire et l'envie de démasquer l'identité du meurtrier et son éventuel mobile, la manière puérile dont Jeffrey Bloom exploite indéfiniment ces situations anxiogènes fait chavirer le navire vers la gaudriole. Et pour amuser la galerie, on peut également compter sur nos vénérables seconds rôles John Saxon et Burt Young s'opposant gentiment avec bonhomie, le caractère risible (et involontairement drôle) de leurs dialogues les contraignant à la caricature pittoresque. Incapable d'insuffler un suspense à travers une intrigue à bout de souffle, la Plage Sanglante demeure pourtant miraculeusement plaisant pour qui affectionne le ciné Bis (pour rire), et ce jusqu'au dénouement grotesque où l'apparition protéiforme du monstre nous plonge à nouveau dans une stupeur amusée. Cerise sur la gâteau, on peut également relever la partition métronomique de son score ombrageux limite auto-parodique à daigner provoquer une angoisse sous-jacente lorsque la présence hostile est sur le point d'alpaguer sa nouvelle proie.


Entre ces situations involontairement cocasses ou hilarantes (notamment grâce à la présence bourrue de Burt Young en flic génialement gouailleur) et ces quelques effets gores TRES timorés (en précisant qu'il s'agit ici de la version Uncut inédite en France !), La Plage Sanglante tente d'y façonner une intrigue scolaire plaisamment ubuesque. En mode bisseux, le divertissement ultra modeste parvient donc à séduire l'afficionados du genre de par le charme de ces interprètes assez attachants et son atmosphère horrifique (photo sépia à l'appui) symptomatique d'une époque révolue. 

*Bruno
05.10.20.
4èx

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