jeudi 15 octobre 2015

LE VILLAGE DES DAMNES

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site to-hollywood-and-beyond.wikia.com

"Village of the Damned" de Wolf Rilla. 1960. Anglettere. 1h17. Avec George Sanders, Barbara Shelley, Martin Stephens, Michael Gwynn, Laurence Naismith, Richard Warner, Jenny Laird.

Sortie salles U.S: 7 Décembre 1960 (Interdit aux - de 18 ans).

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Wolf Rilla est un réalisateur anglais d'origine allemande, né le 16 Mars 1920 à Berlin, décédé le 19 Octobre 2005 à Grasse.
1953: Noose for a Lady. 1954: The Black Rider. 1957: The End of the Road. 1959: Jessy. 1959: Witness in the dark. 1960: Le Village des Damnés. 1968: Pax ? 1973: Secrets of a Door-to-door Salesman. 1975: Bedtime with Rosie.


Classique notoire des sixties où la science-fiction se heurte à l'épouvante, Le Village des Damnés emprunte le roman éponyme de John Wyndham pour illustrer de manière fort originale l'invasion extra-terrestre du point de vue d'une candeur insidieuse. Celle de chérubins aux têtes blondes mystérieusement enfantés par les femmes d'une paisible bourgade depuis l'apparition d'un nuage invisible dans l'atmosphère. Alors que la population de Midwich sombre quelques instants en léthargie devant le témoignage impuissant de l'armée et de la police, l'entité extraterrestre en profite pour investir le corps de quelques épouses avant leur retour au réveil. Un stratagème diabolique remarquablement planifié pour la procréation d'une nouvelle race infantile à l'intelligence surnaturelle. Car pourvus de pouvoirs télépathiques ayant la faculté de violer nos pensées les plus secrètes, ces bambins dénués d'émotions n'ont comme seule devise de coloniser notre planète.


Un scénario charpenté que Wolf Rilla structure avec l'appui d'un climat subtilement anxiogène pour les agissements sournois des enfants, tout en abordant de manière singulière les thèmes de la dictature et du fascisme par leur faculté à nous imposer leur prépondérance. D'apparence analogue, blond et angélique, ils se confondent dans la peau de tueurs (pro-nazis ?) sans vergogne. Incapables d'éprouver le sentiment d'amour pour leur mère et la compassion chez l'étranger, ils n'hésitent pas à se débarrasser des témoins arrogants en guise de vengeance et de couverture lorsque ces derniers envisagent de les éradiquer. Outre la fascination qu'exerce leur cheminement meurtrier et l'atmosphère diaphane qui en émane, le Village des Damnés tire parti de son étrangeté dans la stature innocente des extraterrestres en culotte courte. On peut d'ailleurs saluer le magnétisme accordé aux comédiens infantiles, leur interaction diabolique à hypnotiser communément leur proie d'un regard surnaturel incandescent. Ce sentiment tangible d'hostilité et d'intimidation provoquant chez nous un sentiment de malaise sous-jacent lorsque des enfants criminels parviennent à assujettir l'autorité des adultes !  


Par la biais d'une épouvante éthérée et dans le cadre de l'enfant démoniaque, Wolf Rilla parvient à renouveler les codes de la science-fiction alarmiste sous l'impulsion d'une hostilité extraterrestre à visage candide. Il en émane une mécanique de suspense latent et oppressant lorsque les adultes en perdition tentent vainement de déjouer la menace avant la stratégie mentale d'un dernier espoir se mesurant au self-control émotif pour en venir à bout.  

Bruno Matéï
3èx

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