lundi 19 octobre 2015

Le Spectre Maudit / The Black Torment

                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site coverunivers.blogspot.com

"The Black Troment" de Robert Hartford-Davis. 1964. U.S.A. 1h26. Avec Heather Sears, John Turner, Ann Lynn, Peter Arne, Norman Bird, Raymond Huntley, Annette Whiteley, Robert Hartford-Davis.

Sortie Dvd France: 1er Avril 2005

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Robert Hartford-Davis est un réalisateur et producteur anglais, né le 23 Juillet 1923, décédé le 12 Juin 1977 à Beverly Hills, Los Angeles. 1962: Crosstrap. 1963: The Yellow Teddybears. 1964: Le Spectre Maudit. 1964: Saturday Night Out. 1967: Carnages. 1971: Suceurs de sang. 1972: Gunn la gachette. 1974: The Take.


Rareté des sixties exhumée de l'oubli grâce à notre regretté éditeur Neo Publishing, Le Spectre Maudit combine l'enquête policière et le surnaturel avec une efficacité en roue libre (euphémisme !). De par son intrigue charpentée au suspense imperturbable laissant parfois diluer une atmosphère d'étrangeté (les apparitions spectrales de Lana dans le jardin) et la qualité d'une interprétation spontanée jusqu'aux moindres seconds-rôles, le Spectre Maudit nous plaque au siège jusqu'à son renversant twist aussi démonial que retors. Le PitchAprès 3 semaines d'absence, Sir Charles revient dans sa grande résidence parmi sa nouvelle épouse, Sir Elisabeth. Mais tièdement accueilli par la communauté, il finit par apprendre qu'une villageoise récemment décédée dans de troubles circonstances a dévoilé son patronyme avant de mourir. Pour amplifier le mystère, les résidents de sa demeure sont importunés chaque nuit par l'apparition d'une dame blanche ressemblant à sa première défunte épouse. 


Ce pitch prometteur dont le cadre historique se situe au 18è siècle, Robert Hartford-Davis le dépeint avec un art de conteur dans son habileté à distiller un suspense haletant autour d'une sombre conspiration. Employant quelques codes du cinéma d'épouvante, le cinéaste est aussi à l'aise pour nous plonger dans la perplexité face à l'apparition récurrente d'un fantôme puis celle, potentielle, d'un double maléfique conçu pour culpabiliser notre héros. L'intrigue gagnant notamment en intensité auprès du revirement d'un nouveau meurtre et le cheminement psychologique du protagoniste toujours plus compromis par des évènements imbitables qu'il tente vainement de démystifier afin de prouver son innocence. Ce climat de paranoïa régi autour de son autorité l'entraînant vers un comportement irascible où chacun des témoins (épouse inclue !) finiront davantage par le suspecter. Outre la résolution étonnante de l'énigme où vengeance et machination font bon ménage, le film se clôt par un duel à l'épée à la chorégraphie sauvagement épique !


Au gré d'un suspense exponentiel fort bien mené et d'une direction d'acteurs plein de vigueur (Heather Sears terriblement expressif de résignation colérique en victime démunie seule contre tous), Le Spectre Maudit parvient à captiver et à surprendre sous l'alibi irrationnel d'un spectre d'outre-tombe et du double maléfique. A redécouvrir avec vif intérêt donc, d'autant plus que les décors sépias de la résidence seigneuriale n'ont rien à envier au gothisme baroque des fleurons de la Hammer auquel il se fait dignement écho ! Un bijou. 

*Bruno Matéï
19.10.15.
04.06.22. 3èx

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