mercredi 2 septembre 2015

THE AGE OF ADALINE

                                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site lajupettedejeannette.com

de Lee Toland Krieger. 2015. U.S.A. 1h55. Avec Blake Lively, Michiel Huisman, Kathy Baker, Harrison Ford, Ellen Burstyn, Amanda Crew, Richard Harmon, Mark Ghanimé.

Sortie salles France: 22 Mai 2015 en video. U.S: 24 Avril 2015

FILMOGRAPHIE: Lee Toland Krieger est un scénariste et réalisateur américain.
2006: December Ends. 2009: The Vicious Kind. 2012: Celeste and Jesse Forever. 2015: Adaline.


Honteusement banni de nos salles pour être directement passé par la case DTV, The Age of Adeline empreinte les thématiques universelles de l'amour, la solitude et la vieillesse avec une pudeur inattendue pour le genre romantique. L'intrigue érigée en conte de fée illustrant le cheminement existentiel d'une jeune fille de 29 ans incapable de vieillir corporellement depuis un grave accident de voiture. Alors qu'elle se jure de renoncer à l'amour une seconde fois, Adaline se laisse finalement séduire par un affable inconnu, Spoil ! au moment même où ressurgit l'obscur passé de sa première idylle Fin du Spoil.


Romance prude où se conjugue subtilement la science-fiction (stellaire) et sa poésie qui en émane, The Age of Adeline s'entreprend de narrer avec souci de maturité et vibrante émotion une magnifique histoire d'amour où chaque personnage insuffle une belle densité psychologique dans leur tourment sentimental. Faute de la condition maudite de notre héroïne destinée à se morfondre dans la solitude depuis le fardeau de sa jeunesse éternelle, Adaline est condamnée à se reclure afin d'épargner la souffrance de l'être aimé destiné à vieillir naturellement. Privilégiant la sobriété d'une émotion contenue et l'art de conter sa romance épurée, Lee Toland Krieger nous livre une fable sur la candeur de la vieillesse lorsque deux êtres sont destinés à la longévité amoureuse. Notamment cet équilibre moral d'être parvenu à combler l'être aimé dans le respect des sentiments et de la sincérité. En épargnant intelligemment le pathos et la mièvrerie dans lequel le récit aurait facilement basculé, le cinéaste compte autant sur la spontanéité de comédiens renversants de naturel pour nous émouvoir avec une intensité imprévisible ! Blake Lively (Savages, Green Lantern) livrant avec justesse une composition fragile de célibataire aguerrie, compromise entre ses émotions contradictoires à se laisser gagner par l'amour ou à le fuir afin d'épargner au conjoint sa malédiction improbable. Si Michiel Huisman lui partage la vedette avec une belle retenue en philanthrope inscrit dans la sincérité des sentiments, le vétéran Harrison Ford lui dérobe la vedette dans sa posture confuse d'époux septuagénaire Spoil ! subitement ébranlé par une rencontre aléatoire ! Fin du Spoil. Enfin, c'est avec une émotion élégiaque que l'on retrouve l'illustre Ellen Burstyn (l'Exorciste, Requiem for a Dream) pour son apparition secondaire de maman octogénaire férue de vitalité empathique pour sa progéniture !


Hymne à l'amour passionnel et à la dignité de la vieillesse, métaphore sur la peur de l'engagement et la crainte d'aimer, fable sur la symétrie naturelle du temps, The Age of Adaline parvient à séduire et bouleverser sans jamais préméditer une structure émotive convenue. Outre la poésie candide de ses images mystiques renforcées d'une photo épurée, le magnétisme naturel des comédiens est autant à prôner, comme le souligne la présence bouleversante d'Harrison Ford et la personnalité torturée de Blake Lively parvenant aussi à nous tirer les larmes par le biais d'une simple tige de cheveu ! 

Remerciements à Pascal Frezzato et Olivier le Docteur.
Bruno Matéï

La critique de Gilles Rolland: http://www.onrembobine.fr/critiques/critique-adaline

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