lundi 31 août 2015

TULPA - PERDIZIONI MORTALI

                                                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site horreur.net  

de Federico Zampaglione. 2012. 1h32. Italie. Avec Claudia Gerini, Michela Cescon, Ivan Franek, Nuot Arquint, Laurence Belgrave, Yohann Chopin.

Sortie salles Italie: 20 Juin 2013

FILMOGRAPHIE: Federico Zampaglione est un réalisateur et scénariste italien, né le 29 Juin 1968 à Rome. 2007: Nero bifamiliare. 2009: Shadow. 2012: Tulpa - Perdizioni Mortali.


Inédit en salles chez nous, Tulpa - Perdizioni Mortali relate les vicissitudes d'une femme d'affaires ébranlée par un mystérieux tueur s'en prenant à son entourage, uniquement la clientèle de la Tulpa, boite d'échangisme aux pratiques occultes que Lisa s'adonne chaque soir. Alors que les meurtres s'accélèrent, elle tente d'avertir son nouveau compagnon sexuel, Stéphano.


Giallo typiquement représentatif de la tradition du genre, à contre-emploi donc des expériences auteurisantes (voires gonflantes pour les réfractaires !) d'Amer et de L'Etrange couleur des larmes de ton corps, Tulpa empreinte le moule de sa série B sous la houlette d'un réalisateur respectueux de ces illustres ancêtres. Comme souvent chez le genre codifié, le scénario ne brille ni par son originalité (la forme de conscience et la volonté psychique de la "Tulpa" sont à peine survolées !) ni par ses rebondissements avares en suspense (la révélation du meurtrier s'avérant assez insignifiante), l'intrigue n'étant qu'un prétexte à émailler habilement des séquences de meurtres directement inspirés de Dario Argento. Sur ce point, difficile de décevoir les amateurs face au stylisme de sa violence graphique aussi cruelle que cradingue. On appréciera d'ailleurs le clin d'oeil du prologue faisant écho à un célèbre assassinat vu dans Opera ! En ce qui concerne la forme, Tulpa s'avère donc une réussite, notamment pour le soin esthétique imparti à ses décors baroques (bien que minimalistes) régis autour des nuances de rouge et de noir profond. Et en dépit du classicisme de son cheminement narratif et du manque de profondeur des personnages, on se prend d'intérêt à suivre les péripéties nocturnes de notre héroïne malmenée par un assassin revanchard. D'autant plus que l'élégante Claudia Gerini se fond dans le corps (lubrique) d'une entrepreneuse parmi l'autorité d'une personnalité respectée du cadre professionnel. On appréciera aussi le magnétisme ensorcelant qu'invoque implicitement son regard concupiscent !


Sympathique série B à la réalisation perfectible mais récupérée par une ambition formelle, Tulpa réexploite les codes du giallo avec assez de sincérité pour façonner un divertissement sanglant mené tambour battant. En dépit du caractère éculé des situations et de la révélation aseptique du tueur, on gardera surtout en mémoire une ambiance ombrageuse assez palpable, des séquences horrifiques de meurtres très crus et le jeu suave de la charmante Claudia Gerini parfois contemplée dans des étreintes sexuelles mystiques ! 

Dédicace à Céline Trinci et Cid Orlandu.
Bruno Matéï

Qu’est-ce qu’un/une Tulpa ?

Tulpa(e): Littéralement “Forme de pensée” en Sanscrit. Le concept émergea il y a longtemps en Asie, et s’inscrivait naturellement dans les longues sessions de méditation des moines tibétains.

Pour compléter la définition donnée plus haut, on peut dire qu’une tulpa est une forme de conscience autonome et indépendante, modelée à partir de la simple volonté psychique. Elle possède les mêmes capacités intellectuelles que son hôte (créateur) ainsi que les mêmes possibilités à penser, raisonner, croire, espérer et percevoir le monde... que lui.


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