mardi 18 août 2015

JACKIE BROWN

                                                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site fontsinuse.com

de Quentin Tarantino. 1997. U.S.A. 2h34. Avec Pam Grier, Samuel L. Jackson, Robert Foster, Robert De Niro, Bridget Fonda, Mickael Keaton, Michael Bowen, Chris Tucker, Lisa Gay Hamilton, Sid Haig, Hattie Winston, Tom Lister, Quentin Tarantino, Denise Crosby, Helmut Berger.

Sortie salles France: 1er Avril 1998. U.S: 25 Décembre 1997

FILMOGRAPHIE: Quentin (Jérome)Tarantino est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain, né le 27 Mars 1963 à Knoxville dans le Tennessee.
1992: Réservoir Dogs. 1994: Pulp Fiction. 1995: Groom Service (segment: The Man from Hollywood). 1997: Jackie Brown. 2003: Kill Bill 1. 2004: Kill Bill 2. 2007: Boulevard de la Mort. 2009: Inglorious Basterds. 2012: Django Unchained. 2015: The Hateful Eight.


Hommage à la Blaxploitation et déclaration d'amour à son égérie féminine, Pam GrierJackie Brown emprunte un roman d'Elmore Leonard, Punch Creole, afin de célébrer le complot d'une hôtesse de l'air prise à parti avec la police et un trafiquant d'armes pour lequel elle intervient en tant que passeuse de monnaie. Par l'entremise d'un tour de passe-passe avec des sacs et avec l'aide d'un prêteur sur gages, elle décide de s'emparer de 550 000 dollars sous la surveillance discrète de la police délibérée à coincer son mentor, le gangster Ordell Robbie. Trois ans après la consécration de Pulp FictionQuentin Tarantino continue de surfer sur le polar dans une démarche de suspense policier et de mettre sur piédestal une anti-héroïne au passé galvaudé cette fois-ci déterminée à prendre sa revanche sur sa médiocre existence. Comme de coutume, Tarantino rassemble autour de son intrigue un florilège de stars notoires pour mettre en exergue des numéros d'acteur à la verve infatigable. 


Que ce soit De Niro pour son numéro parodique de braqueur de banque en beauf semi-retraité, Bridget Fonda dans sa fonction railleuse de garce arrogante ou Samuel L. Jackson interprétant avec cynisme un trafiquant d'armes sournois dans ses accès de rancoeur meurtrière. Mais la palme du duo le plus proéminent revient à Pam Grier, l'actrice en second souffle endossant avec flegme couillu une hôtesse de l'air apte à duper ses adversaires, quand bien même Robert Foster (l'inoubliable interprète de Vigilante de Lustig) lui partage la vedette dans celui du prêteur de caution, un quinquagénaire subitement amoureux de cette récidiviste malmenée. Au rythme d'une BO entraînante enchaînant sans modération les plus beaux tubes de Soul-Music, et parmi la stylisation d'une réalisation toujours aussi épurée, Quentin Tarantino bâti une intrigue charpentée autour d'une conjuration retorse que mène Jacky pour parfaire son dessein et piéger à son tour une police perfide. Outre l'aspect stimulant de ce complot de longue haleine non dénué d'humour et de rebondissements caustiques pour ses éclairs de violence réaliste, l'intensité émotionnelle qui s'y dégage est largement impartie à la spontanéité flamboyante des comédiens en roue libre superbement dessinés dans leur étude caractérielle. Notamment l'intérêt que porte son auteur au thème de la vieillesse qu'il aborde avec tendresse sous l'impulsion romantique de Jackie et Max. C'est ce que laisse transparaître la sous-intrigue, une histoire d'amour forte et mature allouée au couple véreux de quinquagénaires. Par le biais de leur rapport timoré, voir hésitant, mais par l'alchimie de leurs sentiments qu'ils partagent implicitement, Jackie Brown bouleverse les coeurs au sens noble du terme. Le film abordant l'amour et la vieillesse avec la considération de ces seniors en quête de rédemption mais finalement incapables de s'autoriser une seconde chance par crainte de l'engagement et de l'échec. Le film se clôturant sur leur amertume d'un destin infortuné quand bien même l'usure du temps s'étiole un peu plus entre leurs mains. 


En dépit de son brio technique inébranlable, de la fougue faconde des comédiens et de l'aspect roublard de son intrigue, Quentin Tarantino livre peut-être avec Jackie Brown son oeuvre la plus intimiste et émouvante afin de sacraliser la Blaxploitation parmi l'icone de deux anciens vétérans du cinéma Bis, Pam Grier et Robert Foster. Un grand moment de cinéma d'une maturité beaucoup plus sensible et profonde qu'elle n'y parait !

Bruno Matéï
2èx

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