mercredi 11 mars 2015

LE PUITS ET LE PENDULE (The pit and the pendulum/The inquisitor)

                                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site moviesdvdnewreleases.com

de Stuart Gordon. 1990. U.S.A. 1h37. Avec Lance Henriksen, Stephen Lee, William J. Norris, Jeffrey Combs, Carolyn Purdy-Gordon.

Sortie U.S: 27 Juin 1991

FILMOGRAPHIEStuart Gordon est un réalisateur, producteur et scénariste américain, né le 11 Août 1947 à Chicago (Illinois).
1979: Bleacher Bums (télé-film). 1985: Ré-Animator. 1986: Aux portes de l'au-delà. 1987: Dolls. 1988: Kid Safe (télé-film). 1990: Le Puits et le Pendule. 1990: La Fille des Ténèbres. 1990: Robojox. 1993: Fortress. 1995: Castle Freak. 1996: Space Truckers. 1998: The Wonderful ice cream suit. 2001: Dagon. 2003: King of the Ants. 2005: Edmond. 2005: Masters of Horro (le cauchemar de la sorcière - Le Chat Noir). 2007: Stuck. 2008: Fear Itself.


Directement sorti en Vhs en France au début des années 90, Le Puits et le Pendule se réapproprie de l'instrument de torture imaginé par le romancier Edgar Allan Poe afin d'exploiter une série B horrifique dénonçant les pratiques sadiennes de Torquemada. Accusés à tort de sorcellerie, un couple de boulangers se retrouve embrigadé dans le château du grand inquisiteur espagnol pour y être torturés. Car amoureux de la jeune Maria, Torquemada tente de la courtiser par le biais d'un odieux chantage. S'offrir à lui sexuellement et épargner la vie du compagnon de Maria ou refuser ses avances et torturer celui-ci dans des conditions atroces. 


Production mineure au budget limité, Le Puits et le Pendule pâti d'une facture télévisuelle et d'une reconstitution historique aussi minimaliste que factice dans ses décors trop frais d'architecture gothique. Quand bien même le scénario superficiel sert de prétexte pour étaler à intervalle régulier des séquences de torture assez gores et viscérales. Sur ce point, on ne manquera pas d'évoquer le premier supplice par strangulation imparti à une métayère accusée d'hérésie, juste avant de périr sur le bûcher. Une séquence impressionnante plutôt crue rappelant les débordements poisseux de l'illustre Marque du Diable de Armstrong. Au-delà de ses outrances grands-guignolesques assez efficaces, l'intrigue s'agence autour de la survie du couple de boulangers pris à parti avec les exubérances du tortionnaire Torquemada. Ce dernier s'avérant un psychotique passé maître dans l'art de confectionner des instruments de torture toujours plus machiavéliques, à l'instar de sa dernière oeuvre, le Puits et le Pendule. Toutes les victimes injustement accusées de sorcellerie servant de cobayes pour satisfaire ses pulsions perverses au nom de l'obscurantisme religieux. Néanmoins, et avec dérision, une véritable sorcière retenue prisonnière dans le château exploite ces pouvoirs occultes afin de prêter main forte au couple de boulangers et pour y accomplir sa propre vengeance. Mené sans temps morts, le cheminement narratif parfois débridé (la séquence risible de torture auquel le mari de Maria pouffe de rire pour mieux duper ses tortionnaires !) allie donc séances de torture, péripéties héroïques et rebondissements parmi l'extravagance d'antagonistes sardoniques et l'appui d'une sorcière avenante. Niveau interprétation, outre la panoplie de seconds-rôles familiers issus de la filmographie de Stuart Gordon, l'excellent Lance Henriksen se prête au jeu de l'inquisition avec un cabotinage outré dans sa posture royale, irascible et désaxée. Il faut d'ailleurs le voir s'essayer aux pratiques SM parmi la complicité d'un acolyte lors d'une sulfureuse séance de flagellation. 


Dispensable et lorgnant parfois vers le ridicule lors de séquences improbables, Le Puits et le Pendule devrait néanmoins satisfaire les fans de Tortur'porn historique dans ce sympathique produit d'exploitation rehaussé d'attachants seconds couteaux (sans compter l'apparition clin d'oeil d'Oliver Reed !).


Bruno Matéï

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