vendredi 27 mars 2015

LA NUIT DU LOUP-GAROU (The Curse of the Werewolf)

                                                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site pinterest.com

de Terence Fisher. 1961. Angleterre. 1h31. Avec Clifford Evans, Oliver Reed, Yvonne Romain, Catherine Feller, Anthony Dawson, Josephine Llewellyn, Richard Wordsworth.

Sortie salles U.S: 7 Juin 1961

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Terence Fisher est un réalisateur britannique né le 23 février 1904 à Londres (Maida Vale), et décédé le 18 juin 1980 dans la même ville. 1957 : Frankenstein s'est échappé, 1958 : Le Cauchemar de Dracula , 1958 : La Revanche de Frankenstein , 1959 : Le Chien des Baskerville , 1959 : L'Homme qui trompait la mort , 1959 : La Malédiction des pharaons, 1960 : Le Serment de Robin des Bois , 1960 : Les Étrangleurs de Bombay, 1960 : Les Maîtresses de Dracula, 1960 : Les Deux Visages de Docteur Jekyll , 1961 : La Nuit du loup-garou, 1962 : Le Fantôme de l'Opéra , 1962 : Sherlock Holmes et le collier de la mort, 1963 : The Horror of It All, 1964 : La Gorgone , 1965 : The Earth Dies Screaming, 1966 : L'Île de la terreur , 1966 : Dracula, prince des ténèbres , 1967 : La Nuit de la grande chaleur , 1967 : Frankenstein créa la femme, 1968 : Les Vierges de Satan, 1969: Le Retour de Frankenstein, 1974 : Frankenstein et le monstre de l'enfer.


Après avoir rendu hommage à Frankenstein, Dracula, la Momie et le Dr Jekyll, Terence Fisher s'inspire du roman de Guy Endore pour traiter du mythe de la lycanthropie avec la Nuit du loup-garou. Au 18è siècle, une servante muette donne naissance à un enfant après avoir été violée par un vagabond rendu fou de ses années d'emprisonnement en cachot. Recueilli par un couple après la mort de sa mère, le jeune Léon subit la nuit de terrifiants cauchemars lorsqu'il se voit égorger des brebis pour s'abreuver de leur sang. Atteint d'une malédiction depuis le destin sordide de ses parents, Leon se transforme en loup-garou les nuits de pleine lune pour commettre d'horribles meurtres. 


Bougrement inspiré dans sa métaphore sur l'instinct bestial et l'animosité (rancunière) qui sommeille en nous, Terence Fisher se surpasse une fois de plus dans l'art de nous narrer un récit certes prévisible mais transcendé par une mise en scène virtuose ainsi que le profil psychologique de son personnage infortuné. Oliver Reed exprimant avec vigueur une dimension humaine désespérée dans sa condition meurtrie d'avoir été le rejeton d'une malédiction. Incarnation de l'aliénation et de la souffrance de ses parents, Leon symbolise donc la victime primitive lorsque l'iniquité a décidé de s'acharner sur son sort. En prenant soin de nous avoir auparavant documenté sur la genèse miséreuse de ses parents et les conditions bestiales dans lesquelles ils survécurent avant de mourir, Terence Fisher crédibilise l'identité filiale avant de nous immerger dans l'esprit torturé de l'avorton de la honte. Une bête humaine incapable de se délivrer de son instinct meurtrier en dépit de l'amour d'une femme prévenante. Par le biais de cette romance impossible, le cinéaste rehausse l'aspect poignant de cette tragédie dont la Belle et la Bête se fait écho lorsque Léon, rongé par l'injustice, pleure sa condition monstrueuse pour comprendre l'issue irréversible de son sacrifice. En attisant aussi l'expectative de son apparence animale, le film privilégie suspense lattent et suggestion afin de retarder l'apparence horrifiante du lycanthrope. Quand bien même les maquillages astucieux entrevus dans le dernier quart d'heure font preuve de subtilité pour décrire le caractère sauvage et démuni de la bête traquée.


Formellement prégnant dans l'architecture des décors gothiques, l'onirisme de sa nature crépusculaire et l'incandescence de sa photo sépia, La Nuit du loup-garou est rehaussé du brio imperturbable de son auteur, des seconds-rôles robustes et surtout de l'interprétation magnétique d'Oliver ReedDe par son réalisme et l'émotion intense que l'intrigue abrupte véhicule, il en émane un conte horrifique éprouvant, un chef-d'oeuvre à marquer d'une pierre blanche au même titre que ses congénères contemporains, le Loup-garou de Londres et Hurlements


Bruno Matéï
3èx

    2 commentaires:

    1. Dis Bruno, c'est moi ou tu es plutôt dans ta période Hammer ou horreur gothique ? ;)
      A moins que tu ne relises les contes d'Hoffmann...
      Beaucoup de merveilles dans tous ces films, je les regarde régulièrement et les déguste avec la même curiosité à chaque fois.
      sinon ton avis sur Planète Interdite m'a beaucoup amusé (ah, la déception toujours là où on l'attend pas !), ça a toujours été une modeste série b colorisée, culte, mais très modeste dans sa réalisation et son intrigue.
      Pour l'avoir revu au ciné il y a quelques années j'ai vraiment apprécié son ambiance (sonore particulièrement !).
      salut

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    2. Oui Laurent , j'ai décidé de me refaire tous les essentiels de la Hammer ! Donc, d'autres trésors vont prochainement rejoindre Strange... !
      Toujours pas remis de Planète Interdite ! ^^
      Bonne journée à toi Laurent ! ^^

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