mercredi 4 février 2015

L'HOMME QUI RETRECIT (The Incredible Shrinking Man)

                                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site filmsduparadoxe.com

de Jack Arnold. 1957. U.S.A. 1h21. Avec Grant Williams, Randy Stuart, April Kent, Paul Langton, Raymond Bailey, William Schallert.

Sortie salles France: 17 Mai 1957. U.S: Avril 1957

Récompenses: Prix Hugo du meilleur film en 1958.

FILMOGRAPHIE: Jack Arnold est un réalisateur américain, né le 14 Octobre 1916, décédé le 17 Mars 1992.
1950: With These Hands. 1953: Le Crime de la semaine. 1953: Filles dans la nuit. 1953: Le Météore de la nuit. 1954: l'Etrange Créature du lac noir. 1955: La Revanche de la créature. 1955: Tornade sur la ville. 1955: Tarantula. 1955: Crépuscule Sanglant. 1956: Faux Monnayeurs. 1957: l'Homme qui Rétrécit. 1957: Le Salaire du Diable. 1958: Le Monstre des abîmes. 1958: Madame et son pilote. 1959: Une Balle signé X. 1960: La Souris qui rugissait. 1961: l'Américaine et l'amour. 1964: Pleins phares. 1969: Hello Down There. 1975: The Swiss Conspiracy.


Grand classique de la science-fiction au pouvoir de fascination prégnant, à l'instar du Voyage Fantastique de Richard Fleischer, L'Homme qui Rétrécit relate les vicissitudes de Scott Carey, un homme subitement atteint de miniaturisation après avoir été incidemment aspergé d'un pesticide et après être passé sous un nuage radioactif en mer. Ayant effectué divers examens pour se rassurer, les médecins impuissants n'ont aucun recours pour le soigner. Confiné dans une maison miniature que son épouse a aménagé à l'intérieur de leur foyer, Scott finit par rencontrer l'hostilité du chat, faute de son rétrécissement régressif, et se retrouve coincé dans la cave après leur altercation. Destiné à survivre dans ce gigantesque endroit caverneux, il va tenter par tous les moyens de regagner l'issue de secours pour alerter son épouse, et en dépit de sa dégénérescence physique. 


Film d'aventures fertile en rebondissements et redoutablement efficace dans sa succession de revirements cauchemardesques, (l'inondation dans la cave, l'escalade des escaliers, le piège à rat, puis les affrontements périlleux entrepris avec un chat ou une araignée rendus géants sous les yeux du héros), L'Homme qui rétrécit redouble d'intensité et de réalisme face à son concept délirant de miniaturisation humaine. A l'aide d'effets spéciaux simplistes mais souvent adroits et parfois très impressionnants, le film réussit à alterner l'amusement et l'inquiétude exponentielle lorsque le héros, toujours plus petit, est contraint de survivre dans un nouvel environnement qu'il ne reconnait plus. Notamment lorsqu'il est confronté à cette loi du plus fort lorsque la taille de l'ennemi, disproportionnée, profite de sa prétention physique pour mieux écraser le plus faible ! Jouissif en diable par son action trépidante et ses trucages délirants de maquettes grandioses, mais également pessimiste et abrupt dans le cheminement désespéré du héros toujours plus infime, l'Homme qui Rétrécit amène une réflexion spirituelle sur notre place dans l'univers lorsqu'un nouveau monde s'ouvre à nous. Par le courage, la persévérance et le dépassement de soi d'affronter des épreuves de survie, notre héros finit pas accepter son destin dans sa condition infinitésimale, avec comme éthique existentielle que l'incroyablement petit et l'incroyablement grand sont étroitement liés au cercle de l'infini.  


Chef-d'oeuvre écolo fustigeant les dangers de la radioactivité et celle de la pollution, plaidoirie pour le droit à la différence, réflexion métaphysique sur notre poste dans l'univers, l'Homme qui Rétrécit épouse autant la carte du divertissement roublard à travers ces morceaux d'anthologie aussi réalistes qu'intenses, et auprès de la dimension humaine du héros livré à une solitude finalement optimiste (perdurer au-delà du néant par l'infiniment petit !). 

Bruno Matéï
3èx

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