jeudi 5 février 2015

LE CHAT A 9 QUEUES (Il gatto a nove code)

                                                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site pariscine.com

de Dario Argento. 1971. France/Allemagne/Italie. 1h51. Avec Karl Malden, James Franciscus, Cinzia de Carolis, Catherine Spaak, Pier Paolo Capponi, Horst Frank, Rada Rassimov.

Sortie salles France: 11 Août 1971. Italie: 11 Février 1971

FILMOGRAPHIE: Dario Argento est un réalisateur et scénariste italien né le 7 septembre 1940, à Rome (Italie). 1969: l'Oiseau au plumage de Cristal, 1971: Le Chat à 9 queues, Quatre mouches de velours gris, 1973: 5 Jours à Milan, 1975, Les Frissons de l'Angoisse, 1977: Suspiria, 1980: Inferno, 1982: Ténèbres, 1985: Phenomena, 1987: Opera, 1990: 2 yeux Maléfiques, 1993: Trauma, 1996: Le Syndrome de Stendhal, 1998: Le Fantome de l'Opéra, 2001: Le Sang des Innocents,2004: Card Player, 2005: Aimez vous Hitchcock ?, 2005: Jennifer (épis Masters of Horror, sais 1), 2006: J'aurai leur peau (épis Masters of Horror, sais 2), 2006: Mother of Tears, 2009: Giallo, 2011: Dracula 3D.


"Un chat à neuf queues est un instrument de torture - un fouet - composé d'un manche de bois de 30 à 40 cm de long auquel sont fixées neuf cordes ou lanières de cuir d'une longueur qui varie de 40 à 60 cm dont chaque extrémité mobile se termine par un nœud."

Deuxième volet de sa trilogie animalière, le Chat à 9 queues possède une facture américaine imposée par son distributeur de même nationalité depuis l'énorme succès de l'Oiseau au plumage de Cristal, Argento étant chargé de recruter deux acteurs dont ses choix se porteront sur Karl Malden et James Franciscus. Mais ce n'est pas tout, alors que le cinéaste souhaitait à l'origine l'actrice italienne Tina Aumont pour endosser un des premiers rôles, son producteur réfute sa proposition pour lui imposer l'illustre Catherine Spaak. C'est aussi en raison de ces discordes qu'Argento ne porte pas trop dans son coeur le Chat à 9 QueuesAprès la découverte d'un gardien assassiné dans un institut de recherche génétique, un aveugle et un journaliste décident de s'associer pour enquêter sur cet homicide ainsi que le mystérieux vol d'un dossier concernant des chromosomes exclusifs. Alors que d'autres meurtres compliquent leur investigation, de potentiels suspects et l'indice d'une médaille commencent à porter leur fruit. 


Si on peut facilement admettre que Le Chat à 9 Queues s'avère en effet le plus faible de la trilogie, l'intrigue (inaboutie) s'avère suffisamment ombrageuse, parfois tendue (le dernier tiers multipliant rebondissements alertes dans une progression du suspense maîtrisée !), émaillé de meurtres stylisés (les strangulations sont très impressionnantes dans leur crudité assumée !) ou spectaculaires (l'éviction d'une victime sur les rails d'un train, la chute d'une autre dans le couloir câblé d'un ascenseur) et parfaitement interprétée (Malden et Franciscus se complètent à merveille dans leur fonction d'investigateurs scrupuleux) pour emporter l'adhésion. Et cela en dépit de conventions du genre policier, d'un humour potache dispensable et d'un rythme parfois défaillant, principalement sa première partie un peu trop conformiste (à l'instar de cette poursuite urbaine inutile perpétrée contre une patrouille de policiers). Au-delà de l'originalité de son énigme (le concept scientifique du gêne Y double permettant de démasquer plus facilement les assassins violents !) évoluant autour des tabous homosexuels et incestueux et multipliant potentiels coupables et fausses pistes, on retiendra surtout du Chat à 9 queues ces 45 dernières minutes savamment palpitantes dans ses péripéties accordées et son suspense infaillible. A l'instar de cette visite nocturne empruntée dans le caveau d'un cimetière, ou lors de la traque du tueur imposée sur les toits d'un immeuble ! Des séquences angoissantes, violentes et réalistes dont le clou de la cruauté culmine avec le kidnapping d'une fillette molestée devant nos yeux ! 


En dépit de ses défauts précités (notamment ce rythme sporadique d'une enquête en dent de scie) et du manque de motivation de la réalisation (même si l'on reconnait en intermittence la patte du maestro), le Chat à 9 queues s'avère néanmoins attachant, atmosphérique et davantage captivant, comme le souligne le sublime score de Morricone avec candeur mélancolique. 

Bruno Matéï
3èx

Ci-dessous, les chroniques des 2 autres volets:
Oiseau au Plumage de Cristal (l'): http://brunomatei.blogspot.com/2011/12/loiseau-au-plumage-de-cristal-luccello.html

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