lundi 19 janvier 2015

LES RATS DE MANHATTAN (Les Mutants de la 2è Humanité / Rats - Notte di terrore)

                                                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site wrongsideoftheart.com

de Bruno Mattei. 1984. Italie. 1h37. Avec Richard Raymond, Janna Ryan, Alex McBride, Richard Cross.

FILMOGRAPHIE: Bruno Mattei est un réalisateur, monteur et scénariste italien, né le 30 Juillet 1931 à Rome, décédé d'une tumeur au cerveau le 21 Mai 2007 à Rome (Italie).
1980: Virus Cannibale. 1980: L'Autre Enfer. 1982: Caligula et Messaline. 1981: Holocausto Porno. 1982: Les Aventures sexuelles de Néron et de Poppée. 1982: Pénitencier de Femmes. 1983: Révolte au pénitencier de filles. 1984: Les Rats de Manhattan. 1986: Bianco Apache. 1987: Scalps. 1988: Robotwar. 1988: Zombie 3. 1995: Cruel Jaws. 2003: Horror Cannibal 1 et 2. 2007: L'île des Morts-vivants. 2008: Zombie: la création.


Fleuron du Z transalpin moins réputé que son compère Virus Cannibale, les Rats de Manhattan s'avère pourtant beaucoup mieux rythmé et plus drôle dans sa succession de péripéties fantaisistes auquel un groupe de survivants tentent de déjouer la menace de rats meurtriers au sein d'une bicoque abandonnée. Ce pitch d'une simplicité désarmante, cumulant les situations grotesques d'attaques animales, est transcendé par la prestance cabotine de comédiens au comportement particulièrement extravagant dans leurs enjeux de survie et les effets de panique qui s'ensuivent. Que ce soit dans leur performance outrée d'insuffler la terreur face à la menace animale, dans leur cohésion combative mais aussi couarde (un traître est infiltré parmi eux !), dans leur esprit potache de camaraderie ("chui dev'nue toute blanche, euh !") et dans leur patronyme risible ("Chocolat", "Video" et "Lucifer" se disputent le pseudo le plus ringard !), tous les protagonistes semblent évacués d'une bande dessinée vitriolée.


Confiné dans le huis-clos d'une demeure délabrée et souvent filmé dans la pénombre, Bruno Mattei pallie sa carence budgétaire et sa scénographie restreinte par la vigueur d'une réalisation fertile en péripéties, à l'instar des nombreuses agressions sanglantes. D'ailleurs, on remarque bien la marque de fabrique de nos chers italiens à insister sur l'imagerie gore des plaies purulentes ou déchiquetées, entaillées sur les victimes, alors que d'autres effets spéciaux prêtent à sourire dans leur aspect bricolée ! (la tête d'un rat s'évacuant de la bouche d'une victime !). Pas le temps de surveiller le cadran de notre montre donc tant l'aventure affolante laisse toujours place à des rebondissements horrifiques aussi grotesques qu'impayables ! Qui plus est, la mine sympathique des protagonistes militant pour l'esprit de fraternité donne lieu à des moments empathiques hilarants dans leur fonction désoeuvrée ! Émanant d'un pitch d'anticipation surfant sur la vague post-apo de Mad-Max, Les Rats de Manhattan rejoint rapidement le survival horrifique parmi cette offensive de rats exterminant un à un la communauté des laissés-pour-compte. Le problème, c'est que le résultat à l'écran fait risible figure dans la capacité du cinéaste à nous faire croire que les rongeurs, régis en nombre, redoublent d'agressivité auprès des victimes pourchassées, alors qu'ils s'avèrent plutôt aussi inoffensifs et dociles qu'une souris ! Souvent violemment largués sur les comédiens afin de simuler leur vélocité meurtrière, les rats provoquent plus la bonhomie dans leur insouciance à se voir contraint d'ébranler leurs adversaires ! Enfin, et pour parachever, on ne manquera pas de souligner l'incroyable audace du cliffhanger à faire pâlir de jalousie Franklin J. Schaffner ! Un moment de suspense saisi par la stupeur d'une révélation aussi improbable qu'hilarante !


Souligné par l'harmonium lugubre de Luigi Ceccarelli, Les Rats de Manhattan ne manque pas de distiller une ambiance horrifique assez prégnante dans le huis-clos d'une bâtisse poussiéreuse. D'une rare vacuité dans le cheminement de survie de nos protagonistes, l'aventure post-apo ne provoque pourtant jamais l'ennui dans sa succession d'incidents rocambolesques où l'homme, sévèrement malmené, semble encore plus erratique que son oppresseur quadrupède. Un nanar fastueux donc comme seuls les italiens ont le secret, sans doute le meilleur film de son auteur (voir même son plus attachant !), si on épargne l'Autre Enfer !

Bruno Matéï
3èx 



3 commentaires:

  1. Une VHS que je garde bien au chaud ! en double programme avec "les nouveaux barbares" de Castellari j'ai déjà essayé ça passe bien !

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  2. Je continuerai a louer tes élans subliminaux pour défendre ce petit espace dans notre cerveau de cinéphile qu'on appelle la mémoire ...et cette nécrophilie phantasmée de croquemitaine du bis et du z betamax .Nous avons les mêmes émotions un brin passéiste et je suis toujours fan de ta propension a défendre ce pan du ciné "de quartier" . Et la c'est dans les égouts que tu descend pour exhumer ce fleuron de notre culture Nanarophile ! Je vais t'avouer que j'ai vu, dans le fameux age d'or du genre que furent les eighties ,tout ce que les videoclubs pouvaient proposer a la location a cette époque ...et que j'étais friand des post apo rital (j'assume un certain chauvinisme ) de 2019 aprés la chute de NY ,en passant par les guerriers du bronx (1 et 2 ) les prédateurs du futur sans oublier le gladiateur du futur et autres exterminateur .Ce rat ,je n'en est qu'un vague souvenir (probléme de ce typede production ) mais avec "l'age" et le talent irradiant de ta plume (l'age ??) je vais me le retrouver et avec lui ses potes moins velus mais tout aussi contaminants ! merci bruno .
    i'll be back !(rien a voir mais on se comprend )

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  3. Lol Peter et Laurent. Et sache que mon fleuron reste 2019, APRES LA CHUTE DE NEW-YORK, j'en suis éperdument amoureux (l'ayant vu 6 fois déjà dont la 1ère au ciné dans une salle comble et au 1er degré !)
    http://brunomatei.blogspot.fr/2011/10/2019-apres-la-chute-de-new-york-2019.html

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