mardi 30 décembre 2014

A HISTORY OF VIOLENCE

                                                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site ign.com

de David Cronenberg. 2005. Allemagne/U.S.A. 1h36. Avec Viggo Mortensen, Maria Bello, Ashton Holmes, Ed Harris, William Hurt, Heidi Hayes.

Sortie salles France: 2 Novembre 2005. U.S: 30 décembre 2005

FILMOGRAPHIE: David Cronenberg est un réalisateur canadien, né le 15 mars 1943 à Toronto (Canada).
1969 : Stereo, 1970 : Crimes of the Future, 1975 : Frissons, 1977 : Rage,1979 : Fast Company, 1979 : Chromosome 3, 1981 : Scanners, 1982 : Videodrome, 1983 : Dead Zone, 1986 : La Mouche, 1988 : Faux-semblants,1991 : Le Festin nu, 1993 : M. Butterfly, 1996 : Crash, 1999 : eXistenZ, 2002 : Spider, 2005 : A History of Violence, 2007 : Les Promesses de l'ombre, 2011 : A Dangerous Method. 2012: Cosmopolis. 2014: Maps to the Stars.


Jeu de massacre segmenté en trois actes, History of Violence relate l'odyssée meurtrière d'un paisible restaurateur américain, un père de famille sans histoire mais dont le passé criminel va ressurgir depuis l'intrusion fortuite de tueurs professionnels au sein de son foyer. Après avoir échappé à la mort et sauvé la clientèle de son restaurant braqué, Tom Stall devient du jour au lendemain un héros aux yeux des médias et de sa population. Mais alors qu'il pensait avoir mis un terme avec son ancienne identité, un trio de mafieux a décidé de prendre leur revanche et de le rappeler à la raison de sa culpabilité. 


Réflexion sur l'influence et l'endoctrinement de la violence (voir les répercussions qu'elle peut engendrer chez l'épouse et le fils de Tom Stall !), sur la rancoeur convergeant à la rébellion et les conséquences de la légitime violence, David Cronenberg provoque un malaise trouble dans le cadre rassurant d'un quotidien bafoué par la paranoïa du danger. Sa mise en scène scrupuleuse prenant soin de dessiner le portrait d'une famille en crise depuis les conséquences traumatisantes d'une violence explosive au sein de leur intimité. Avec réalisme dérangeant, Cronenberg dresse le constat de la corruption de la violence, notamment du point de vue de la mutation morale d'une mère et de son fils, témoins malgré eux de règlements de compte inexpliqués et adoptant peu à peu par cette occasion une position hostile dans leurs pulsions de révolte. Jusqu'au moment où Tom Stall décide de lever le voile sur son ancienne identité afin d'apaiser leurs tensions, voir même expurger cette rancoeur grandissante par l'acte sexuel (la coucherie avec son épouse improvisée dans les escaliers). Dès lors, difficile de se débarrasser de ses anciens démons, de ses instincts criminels lorsqu'ils reviennent titiller vos anciennes habitudes pour réveiller le monstre tapi en vous. Avec une trouble ambiguïté dans sa psychologie insidieuse et sa posture rassurante de (anti) héros, Viggo Mortensen s'avère d'une sobriété ambivalente pour sa fonction d'aimable père de famille se fondant l'instant d'après dans celui d'un exterminateur méthodique. L'aura malsaine qui émane de ses exactions de défense, la manière explicite dont Cronenberg provoque le malaise dans l'imagerie sanglante assénée aux victimes moribondes, renforcent le caractère éthéré d'une atmosphère d'étrangeté au sein de la banalité du quotidien. 


Poisseux dans son ultra-violence parfois organique mais rehaussé d'un climat diaphane encore plus déstabilisant, A History of Violence aborde avec lucidité les effets pervers de la violence (notamment les conséquences de l'entourage) par le principe d'une légitime défense. Juste avant de nous dévoiler le visage hideux (mais fascinant !) d'un ange exterminateur tributaire de son ancienne déchéance et de nous laisser méditer sur son équivoque rédemption...

Bruno Matéï
2èx

2 commentaires:

  1. // Pas si simple //
    Décidément Bruno , je vais me répéter mais nous avons les mêmes mauvais ou bons gouts, mais les memes délires en tout cas ! Et ce Cronenberg avec ce american history X le confirme ! j'adore cette plongée fascinante et ténébreuse dans le passé a travers la psyché traumatique de Mortensen (énorme , une fois n'est pas coutume) tiraillé par les démons de son passé .
    Un thriller étouffant dérangeant et qui ne peut pas laisser indifférent , même un bon moment après le générique final .
    je n'ai rien a rajouté sur cette nouvelle et pertinente analyse ; juste que je viens de revoir sur la TNT "au revoir a jamais" , qui est son pendant en mode disney !
    je te retrouverai avec un grand plaisir en 2015 , et on aura surement pas mal de chose a se raconter au bloody week end ! comme dirait ce cher bronson : salut l'ami !

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  2. lol, pour Au revoir à jamais, excellente allusion "parodique" ! Au plaisir Peter ;)

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