vendredi 7 novembre 2014

LA ROSE DE FER

                                                          Photo emprunté sur Google, appartenant au site beyondhorrordesign.blogspot.com

de Jean Rollin. 1973. France. 1h20. Avec Françoise Pascal, Hugues Quester, Natalie Perrey, Michel Delesalle, Mireille Dargent (sous le nom de "Dily D'Argent"), Jean Rollin.

FILMOGRAPHIE: Jean Michel Rollin, Roth Le Gentil est un réalisateur, producteur et scénariste français, né le 3 novembre 1938 à Neuilly-sur-Seine (France), décédé le 15 Décembre 2010.
1958 : Les Amours jaunes, 1961 : Ciel de cuivre, 1963 : L'Itinéraire marin, 1964 : Vivre en Espagne, 1965 : Les Pays loin, 1968 : Le Viol du vampire, 1969 : La Vampire nue, 1970 : Le Frisson des vampires, 1971 : Requiem pour un vampire, 1973 : La Rose de fer, 1974 : Les Démoniaques, 1975 : Lèvres de sang, 1978 : Les Raisins de la mort, 1979 : Fascination,1980 : La Nuit des traquées, 1981 : Fugues mineures (Les Paumées du petit matin, 1981 :Le Lac des morts vivants (sous le pseudonyme de J. A. Lazer), 1982 : La Morte vivante, 1984 :Les Trottoirs de Bangkok, 1985 : Ne prends pas les poulets pour des pigeons (sous le pseudonyme de Michel Gentil), 1989 : Perdues dans New York, 1990 : La Griffe d'Horus(TV), 1991 : À la poursuite de Barbara, 1993 : Killing Car, 1997 : Les Deux Orphelines vampires, 2002 : La Fiancée de Dracula, 2007 : La Nuit des horloges, 2010 : Le Masque de la Méduse.


Franc-tireur du fantastique français des seventies, Jean Rollin a rarement gagné les faveurs du public et de la critique au sein de son pays, en dépit d'une poignée d'aficionados reconnaissant en lui la patte d'un auteur singulier adepte des atmosphères onirico-sensuelles. A contrario, des cohortes de fans d'Outre-Manche continuent de lui adresser un véritable culte auprès de sa filmo fantastique; sachant que le cinéaste a également oeuvré dans la pornographie afin de renflouer ses récurrents échecs commerciaux. Réalisé en 1973, La Rose de Fer ne déroge pas à la règle du fiasco commercial et critique alors qu'il s'agit pourtant d'une de ses oeuvres les plus personnelles et envoûtantes. L'histoire se résume à l'errance nocturne d'un couple d'amoureux au sein d'un cimetière situé dans la région de Picardie (Amiens plus précisément, non loin de chez moi !). 


Durant toute une nuit, les amants vont randonner à travers les allées et tenter de s'y échapper sans jamais pouvoir retrouver l'issue de sortie. Gagné par l'angoisse de ce lieu morbide, le couple accumule les disputes jusqu'à ce que la compagne se laisse envahir par l'ivresse d'une douce démence. Littéralement séduite par l'aura spirituelle qui s'émane des pierres tombales et du silence tranquille régi dans l'atmosphère, elle finit par se laisser séduire par les âmes des défunts jusqu'à s'improviser quelques pas de danse et étreinte avec un crâne afin de leur témoigner son amour. Eloge à la mort et à l'éternité de la nuit, La Rose de Fer baigne dans le climat onirique d'un huis-clos gothique parmi ces sculptures de pierre et divers caveaux ornant les allées de la nécropole. C'est donc une promenade avec l'au-delà que nous assigne Jean Rollin parmi le rythme languissant qu'on lui connaît et avec la complicité naturelle de comédiens semi-amateurs. Le style bricolé de la réalisation, traversée parfois de saisissantes images fantasmagoriques en clair-obscur, et le côté improvisé du jeu d'acteurs distillent un charme trouble auprès du spectateur embarqué dans un requiem de la solitude. Bien entendu, pour se laisser happer par l'expérience mystique, il faut savoir accepter la monotonie et la maladresse de l'ensemble et surtout apprécier le style particulier de Jean Rollin cédant parfois aux situations nonsensiques afin de mieux nous égarer dans son univers de fantasme et d'érotisme. 


Songe d'une pierre tombale
Beau, envoûtant et parfois bercé d'une musique lancinante, La Rose de Fer est un étrange voyage au cimetière des morts, une promenade spirituelle parmi leur compagnie où la douceur de la nuit finit par nous convaincre de leur repos éternel. 

Dédicace à Daniel Aprin et Mathias Chaput
Bruno Matéï
2èx

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire