jeudi 6 novembre 2014

BONNIE AND CLYDE

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site notapaxamericana.wordpress.com

d'Arthur Penn. 1967. U.S.A. 1h51. Avec Warren Beatty, Faye Dunaway, Gene Hackman, Estelles Parsons, Michael J. Pollard, Denver Pyle, Dub Taylor, Evans Evans, Gene Wilder.

Sortie salles France: 8 Novembre 1967. U.S: 13 Août 1967

Récompenses: Oscars 1968. Meilleure Actrice de second rôle, Estelle Parsons.
Meilleure Photographie: Burnett Guffey

FILMOGRAPHIE: Arthur Penn est un réalisateur américain, né le 27 Septembre 1922 à Philadelphie, décédé le 28 Septembre 2010 à Manhattan, New-York.
1958: Le Gaucher. 1962: Miracle en Alabama. 1965: Mickey One. 1966: La Poursuite Impitoyable. 1967: Bonnie and Clyde. 1969: Alice's Restaurant. 1970: Litlle Big Man. 1975: La Fugue. 1976: Missouri Breaks. 1981: Georgia. 1985: Target. 1987: Froid comme la Mort. 1989: Penn and Teller get killed. 1995: Lumière et Compagnie (segment).


Deux ans avant La Horde Sauvage, une oeuvre polémique avait également rivalisé d'audace dans son traitement de la violence exacerbée par des éclaboussures de sang parfois filmées au ralenti. A l'instar de la fusillade finale perpétrée sur le couple de gangsters après avoir été pris au dépourvu lors d'un guet-apens policier. Beaucoup ont reproché la complaisance de cette séquence restée dans les annales pour sa sauvagerie radicale et considérée à raison comme l'une des morts les plus sanglantes du cinéma. Pourtant, dans la réalité des faits, 150 impacts de balles ont été dénombrés sur la carrosserie des braqueurs. On ne peut donc reprocher à Arthur Penn d'avoir voulu surenchérir dans le racolage facile, ce dernier ne faisant que retracer fidèlement la mort de Bonnie and Clyde dans la folie cruelle du règlement de compte.


Enorme succès à sa sortie, le film doit beaucoup de sa notoriété au couple glamour imposé par Warren BeattyFaye Dunaway, alors qu'à la base c'est à Jane Fonda qu'était imparti le rôle de la serveuse férue de passion et d'évasion auprès d'un indéfectible braqueur de banque. Un duo devenu aussi légendaire que nos vrais criminels qui exécutèrent durant leur périple pas moins de 12 personnes dans le sud-ouest américain de la grande dépression. Sublime de sensualité et fiévreuse d'ardeur, Faye Dunaway crève l'écran dans sa prestance de criminelle endurcie pour sa nouvelle condition délinquante mais néanmoins désarçonnée par l'absence de sa mère et l'impuissance de son amant. Charismatique en diable et un brin trop élégant, Warren Beatty se fond pourtant dans la peau de Clyde Barrow avec stoïcité malgré ses brefs instants de culpabilité lorsqu'il ose commettre son premier meurtre de sang froid auprès d'un citadin innocent. Souffle romanesque et épique se télescopent incessamment sous la caméra virtuose d'Arthur Penn, l'auteur s'étant véritablement inspiré à retracer cette équipée sauvage parmi la complicité de seconds rôles aussi irresponsables (Moss, le jeune pompiste, Buck, le frère aînée de Clyde, et sa femme Blanche) venus prêter main forte au couple de braqueurs toujours plus épuisés à déjouer les embuscades policières. Cette traque homérique traversée d'âpres éclairs de violence met bien en exergue l'inconscience de ce gang, particulièrement Bonnie et Clyde, deux gamins avides de liberté et d'épanouissement, alors que ce dernier se compromet à son impuissance pour contenter sexuellement sa compagne. C'est donc dans l'adrénaline des braquages de banques et d'épicerie qu'il trouve refuge afin de pallier sa frustration. Dans leur caractérisation aussi réaliste que romanesque, nous ne pouvons qu'éprouver une forte empathie pour ces anti-héros épris de fureur de vivre et de désespoir car à bout de souffle d'endurer une chasse à l'homme toujours plus irréductible.


Mené sur un rythme infernal et mis en scène parmi la virtuosité de séquences d'action percutantes, Bonnie and Clyde relève plus du drame romanesque (non exempt d'humour corrosif) que du film noir pour le portrait imparti à l'insouciance de ces tueurs férus de liberté. Il en émane un grand moment de cinéma d'une rare puissance émotionnelle dans la complicité idéaliste formé au couple iconique, Warren Beatty / Faye Dunaway.

Bruno Matéï
4èx

                                  

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