mardi 28 octobre 2014

CABAL. Director's Cut. (Nightbreed). Prix Spécial du Jury, Avoriaz 91.

                                                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site geekchunks.com

de Clive Barker. 1990. Angleterre. 2h01 (Director's Cut). Avec Craig Sheffer, Anne Bobby, David Cronenberg, Hugh Quarshie, Charles Haid, Doug Bradley, Oliver Parker, Hugh Ross, Catherine Chevalier.

FILMOGRAPHIE: Clive Barker (né le 5octobre 1952, est un romancier britannique, peintre et cinéaste (réalisateur, scénariste et producteur).
1973: Salome. 1978: The Forbidden. 1987: Hellraiser. 1990: Cabal. 1995: Maître des Illusions (le)

Récompenses:
. Silver Scream Award au Festival du film fantastique d'Amsterdam 1990.
. Prix spécial du jury au Festival international du film fantastique d'Avoriaz 1991.


Trois ans après la révélation Hellraiser, Clive Barker transpose à nouveau l'un de ses romans pour transcender la monstrueuse parade d'un bestiaire flamboyant. Echec public et commercial lors de sa sortie, d'autant plus discrédité d'une version tronquée de plus de 20 minutes par les producteurs, Cabal renait aujourd'hui de ses cendres dans une version Director's cut beaucoup plus épique et cohérente. De par l'action encourue lors de son ultime point d'orgue, par le traitement réservé au tueur en série et le cheminement divin de son héros partagé entre l'amour d'une compagne et le devoir de préserver un peuple opprimé. Sur ce dernier point, la caractérisation humaine du couple s'avère d'ailleurs plus romanesque dans leurs sentiments contradictoires à prévaloir l'union conjugale. Perturbé par de récurrents cauchemars auquel il se transpose dans la cité de Midian, refuge de monstres de tous horizons, Boon consulte le psychiatre Decker afin de comprendre les aboutissants de son obsession. Alors qu'un serial-killer sème la mort au sein de la ville, ce jeune patient est rapidement accusé d'en être le coupable, faute du stratagème perfide de son médecin. Abattu par la police lors d'une confrontation musclée, il finit par rejoindre les habitants de la cité de Midian dans sa condition de martyr ! 


Véritable déclaration d'amour aux Monstres où le droit à la différence s'avère le pivot de l'intrigue, Cabal allie conte mythologique et horreur sanglante sous couvert d'action homérique. C'est tout du moins ce qu'impose sa dernière partie beaucoup échevelée dans ce Director's Cut faisant honneur au lyrisme, quand bien même la visite de Lori dans les catacombes s'avère plus imposante afin de mieux contempler la cohabitation du bestiaire humain. Esthétiquement fulgurant et pourvu de remarquables maquillages afin de parfaire la physionomie des monstres hybrides, Cabal envoûte dans l'authenticité de son univers séculaire exploitant avec originalité mythes et légendes dans un contexte moderne. Quand bien même l'icône du fameux serial-killer renoue avec le slasher dans son accoutrement masqué et la vague de meurtres qu'il commet sans vergogne. Outre son instinct sadique à commettre les exactions sur d'innocentes victimes, il s'avère ici contrarié par l'existence des Freaks confinés dans les sous-sols de Midian. Alors que Lori tente de retrouver les traces de son compagnon, Decker va tenter par orgueil démesuré de tout mettre en oeuvre afin d'éradiquer les monstres parmi le soutien de la police. Avec dérision, Clive Barker ironise dans la caricature allouée au tueur, sachant que derrière le masque se planque un éminent psychiatre atteint de maladie mentale ! (Cronenberg s'auto-parodiant avec cynisme non simulé !). Quand aux forces de l'ordre, elles sont ici réduites à la brutalité et l'intolérance de leurs actes totalitaires, quand bien même un prêtre incrédule préfère se rapprocher auprès de la foi éternelle du Cabal. Sous un déluge de feu et d'action, les rapports antinomiques du Bien (les monstres) et du Mal (les humains) vont amener à se confronter afin d'emporter la mainmise ! 


Freakshow
Oeuvre infortunée depuis sa sortie, et ce malgré son Prix Spécial du Jury décerné à AvoriazCabal brille aujourd'hui de 1000 feux dans sa version finale beaucoup plus cohérente et fastueuse. Illustrant avec ambition un univers mythologique où le morbide côtoie la féerie sous alibi du divertissement, Clive Barker réussit à transposer son roman avec souffle épique et dimension humaine des rebuts d'une société animale.  

Bruno Matéï
28.10.14. 4èx
18.07.11. 

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