lundi 1 septembre 2014

Les Ruines (The Ruins).

                                                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site firstshowing.net

de Carter Smith. 2008. Allemagne/Australie/U.S.A. 1h33 (version intégrale inédite en France). Avec
Jonathan Tucker, Jena Malone, Shawn Ashmore, Laura Ramsey, Joe Anderson.

Sortie salles France: 11 Juin 2008. U.S: 4 Avril 2008

FILMOGRAPHIE: Carter Smith est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 6 Septembre 1971. 2008: Les Ruines. 2014: Jamie Marks is dead.


Premier long-métrage de Carter Smith, Les Ruines reprend le concept du survival en milieu hostile lorsqu'une poignée de jeunes touristes ont décidé de rejoindre le frère d'un de leurs amis parti en archéologie sur un temple Maya. Modeste série B édifiée autour d'un huis-clos singulier, Les Ruines exploite bien son décor restreint d'une pyramide lorsque des vacanciers s'y sont réfugiés après avoir été placé en quarantaine par la population locale. Car craignant une contamination irréversible, des villageois indiens les auront forcé à s'exiler jusqu'au sommet de la pyramide. La raison de cet embrigadement forcé provient de la végétation qui harponne tout le temple, une plante carnivore capable de s'infiltrer sous la peau des victimes afin de les contraindre à se mutiler. Entièrement alloué à l'enjeu de survie, les Ruines réussit habilement à provoquer inquiétude et effroi autour de protagonistes sévèrement molestés par une menace particulièrement insidieuse. A l'instar du son que la végétation réussit à imiter pour mieux les tromper et les vouer à l'échec ! Sous un climat solaire irrespirable, le film insuffle un sentiment de claustration palpable autour de la détresse de ces victimes confrontées à une épreuve de force toujours plus ardue. 


De par les divers incidents qu'ils vont devoir produire par inadvertance (la descente du puits pour récupérer un portable leur portera de lourds préjudices !) et par la dangerosité de cette végétation particulièrement finaude lorsqu'elle s'accapare de leur corps. Totalement livrés à l'abandon, épuisés et assoiffés mais solidaires entre eux, ils vont devoir user de bravoure et constance pour éviter le pire, c'est à dire la mutilation corporelle en désespoir de cause. Ainsi, en jouant sur le caractère révulsif des situations horrifiques, Carter Smith redouble d'efficacité à élaborer des séquences d'anthologies éprouvantes de par l'ultra réalisme du gore acéré. Tant auprès de l'idée improbable de charcuter les jambes d'un estropié à l'aide d'un simple couteau ou d'entailler diverses plaies d'une camarade pour y extraire les brindilles rampantes ! Jusqu'au-boutiste, le cinéaste n'y va donc pas avec le dos de la cuillère pour répugner le spectateur à renfort d'une horreur viscérale franchement éprouvante mais dépendante au déroulement du récit. Un réalisme d'autant plus exacerbé par la dimension humaine des personnages toujours plus brimés par l'hostilité végétale au point de se réserver en dernier ressort l'affliction du suicide !


Réalisé en toute modestie et incarné par des acteurs en herbe dont on éprouve une réelle empathie, Les Ruines puise sa force émotionnelle dans l'impact horrifique de ces scènes gores, dans la menace originale d'une végétation aride et la radicalité d'un contexte de survie poussé au paroxysme de la folie. Pour les fans purs et durs, il s'agit d'une perle d'efficacité régie sous un soleil écrasant dont certaines images viscérales restent gravées bien au-delà de la projection ! L'une des meilleures séries B des années 2000 d'un vérisme horrifique implacable. 

Bruno 
2èx

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire