jeudi 31 juillet 2014

LA MAISON DE CIRE (House of Wax)

                                                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Jaume Collet-Serra. 2005. U.S.A./Australie 1h37. Avec Elisha Cuthbert, Chad Michael Murray, Brian Van Holt, Paris Hilton, Jared Padalecki, Jon Abrahams.

Sortie salles France: 25 Mai 2005

FILMOGRAPHIE: Jaume Collet-Serra est un réalisateur catalan, né le 23 Mars 1974 à Barcelone.
2005: La Maison de Cire. 2007: Goal 2: La Consécration. 2009: Esther. 2011: Sans Identité. 2014: Non-Stop. 2014: Run all Night.


Par le réalisateur de l'excellent Esther, Jaume Collet-Serra avait déjà montré ses preuves dans le domaine horrifique avec La Maison de Cire, une relecture moderne du classique d'André De Toth, l'Homme au masque de cire. Et pour une première réalisation, on peut déjà vanter son savoir-faire à avoir su gérer suspense et angoisse à partir d'un scénario éculé mais plus retors qu'il n'y parait. Clairement influencé par le slasher et afin de rameuter la nouvelle génération, La Maison de Cire reprend le canevas traditionnel d'une bande de vacanciers exilés à la campagne et tombant un à un dans les mailles d'un tueur sans pitié. Si la première partie n'évite pas la redite dans sa représentation caricaturale d'ados écervelés s'éclatant autour du sexe et de l'alcool, la suite adopte une tournure plus intéressante lorsque deux d'entre eux se retrouvent infiltrés au sein d'un village fantôme par l'amabilité d'un redneck interlope. Epaulé d'une somptueuse photographie, l'ambiance rétro qui émane de cet endroit touristique atteint son apogée lors de la visite du musée entièrement façonné de cérumen. Car cette bâtisse aux teintes sépia renferme d'étranges personnages de cire, ou plutôt de véritables cadavres fraîchement embaumés par un artiste aussi prodige que maudit. D'ailleurs, toute la ville est aménagée de citadins factices conçus à son image afin de refonder un semblant de vie pour son existence solitaire.


La fascination macabre qu'exercent ces pantins de chair se répercute sur l'anxiété de nos protagonistes égarés dans une chambre des horreurs. Sans perdre de temps, Jaume Collet-Serra confronte ces protagonistes à des enjeux de survie puisque l'un d'entre eux finira rapidement par se faire alpaguer par le tueur. Quand bien même l'arrivée des autres camarades vont rapidement faire les frais d'agressions sanglantes pour être sauvagement assassinés. Sur ce point, l'inventivité des meurtres et leur réalisme acéré impressionne le spectateur SPOILER ! d'autant plus que la menace est finalement exprimée par deux criminels compromis au secret familial ! Fin du Spoiler. On est aussi parfois surpris de l'ironie accordée à certaines situations de stress (celle d'une survivante dépassant son doigt au dessus d'une plaque de grillage pour invoquer de l'aide !) ou à la manière inédite dont certains protagonistes se retrouvent dans une posture cruelle (une victime rendue mutique par de la Super Glue plaquée sur sa bouche, une autre proie embaumée mais encore vivante derrière son apparence de cire !). Passé une succession de meurtres en série adroitement planifiés, l'intrigue se recentre ensuite sur la survie d'un frère et d'une soeur, unissant leurs efforts et redoublant de brutalité afin de combattre les bourreaux (les coups de batte de base-ball dans une tronche font très mal dans leur impact cinglant !). Palpitant en diable, le réalisateur les confrontent donc à une série d'épreuves drastiques pour leur survie culminant vers un final littéralement flamboyant. Sur ce point, on peut évoquer l'anthologie stylisée tant la perfection des effets spéciaux réussit à nous bluffer lorsque le musée se met à fondre lentement sa cire par la chaleur d'un incendie ! Les survivants tentant désespérément de s'extraire de la bâtisse réduite en lambeaux de pate !


Efficace et haletant, La Maison de Cire exploite les codes du slasher avec savoir-faire et inventivité, quand bien même la morphologie factice du tueur et la fastuosité des décors rétros participent notamment à l'immersion d'un univers poético-macabre. Un excellent divertissement tirant vers le haut un sous-genre plutôt mineur. 

Bruno 
02.03.24. 4èx. Vostfr

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